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La Izquierda Diario
2 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Un air de guerre froide
Poutine fait l’éloge de ses armes « invincibles » face à l’arsenal des USA
Thibault Yeamreg
Sadek Basnacki

Une nouvelle course à l’armement oppose les États-Unis de Trump et la Russie de Poutine. Suite à la présentation de nouvelles armes dont se dote l’armée américaine en début février, Poutine en fait de même en ventant l’invincibilité proclamé de son nouvel arsenal militaire. Les relations russo-américaine se dégradent. Ce jeu de dupes arrive à point nommé pour le président russe qui se présente pour un nouveau mandat en Russie jusqu’en 2024.

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Un mandat de plus pour Poutine assuré !

Poutine suffisamment puissant pour écraser tous ses opposants aux élections et briguer un mandat supplémentaire pour les 6 prochaines années. Ce nouveau tsar russe a rendu inéligible la candidature de son seul opposant, Alexeï Navalny. Ainsi son discours du 1er Mars, en tant que candidat gagnant, deux semaines avant les élections, a pour but de montrer au monde que la Russie est redevenue une puissance incontournable.
Pendant près d’une heure Poutine a présenté par différents outils de communication les nouvelles hautes technologies d’armement dont la Russie se dote pour faire face à la forte militarisation états-unienne et montrer aux autres pays sa force de dissuasion. Ce nouvel armement développé depuis 10 ans, précise le porte parole du département russe, pourrait trouer les défenses anti-missiles que Trump souhaite déployer. Dans son discours de présidentiable, une part très importante est apporté à la question de l’armement, les autres sujets sur les questions sociales et économique semblent secondaires. Il se dresse de fait en opposition à Trump qui a commencé son mandat par un discours clairement militariste.

Une course à l’armement qui rappelle le temps de la guerre froide

Ce jeudi 1er Mars, Vladimir Poutine a fait l’éloge de ses nouvelles armes « invincibles ». Ces armes développés par l’Etat Russe répondent directement aux nouvelles décisions états-uniennes de déployer leurs boucliers anti-missiles en Europe de l’Est et en Corée du Sud et le relancement de l’armement nucléaire voulu par Trump.

L’administration Trump a expliqué, début février, vouloir relancer la dissuasion nucléaire aux vues des conflits actuels et ainsi accélérer la production d’armes nucléaires de faible intensité développée dans la proposition « Nuclear Posture Review ».

Poutine souhaite rattraper le retard de la Russie dans plusieurs domaine dont l’armement ; étant la troisième puissance militaire largement derrière les États-Unis en terme de dépenses militaires.

La Russie souhaite développer sa capacité de frappe et d’intervention pour contre-carrer l’influence états-unienne grandissante dans la zone d’influence russe et qui a, ces dernières années, intensifié leurs interventions militaires. D’ailleurs Poutine allié de Bachar El Assad, s’y atèle en participant activement à la guerre en Syrie et y envoie en ce moment même des renforts militaires.

Cette course à l’armement ramène à la fin de la seconde guerre mondiale, où les deux pays sortis grands vainqueurs s’opposent en bloc contre bloc et consolident leurs armements militaires notamment autour de l’armement nucléaire qui emmena des tensions fréquentes entre eux. Durant « la guerre froide », se développa un surarmement dans beaucoup de pays impérialistes.

Mais ici, à la différence de la guerre froide, au cours de laquelle les tensions étaient circonscrites par accords relatifs au partage du monde signés à Yalta, et qui, en dépit de multiples frictions, a été globalement respecté comme l’a montré le soutien tacite des Etats-Unis à l’écrasement de la révolution hongroise de 1956 par exemple, la sphère actuelle de rivalités entre les Etats-Unis et la Russie touche à l’un des espaces vitaux pour Moscou, à savoir les territoires post-soviétiques.

En 2016, alors que Obama était à la maison blanche, Eduard Popov, expert russe, expliquait que « le monde est très certainement en train de s’acheminer en direction d’une nouvelle Crise des Missiles, comme en 1962. La seule différence est qu’en 1962, les Etats-Unis avaient à leur tête un leader fort, responsable et indépendant en la personne de Kennedy. Aujourd’hui, le pays est dirigé par Obama, qui n’a même pas l’autorité suffisante pour contrôler sa propre armée. Il semble peu probable que nous nous dirigions vers une Troisième Guerre mondiale complète, avec usage de l’arsenal nucléaire, mais ce qui est sûr c’est que nous allons en direction d’une multiplication de conflits locaux et périphérique à l’instar de ce qui se déroule actuellement en Syrie ».

En 2018, Trump est aux manettes et il est plus proche d’un Reagan que d’un Kennedy. L’arrivée de Reagan avait gravement refroidit les relations entre l’URSS et les USA notamment en relançant la course à l’armement.

Les menaces sont grandissantes avec les interventions états-uniennes dans l’espace vitale russe. L’annexion de la Crimée par la Russie, le déploiement de forces et armements US dans les pays baltes et d’Europe de l’Est, la guerre en Syrie, pousse à l’aggravation des tensions. Les États-Unis avait abattu un avion de l’armée syrienne en juin dernier et la Russie a dénoncé un « acte d’agression » de la part des États-Unis. « Tout avion, y compris les avions et les drones de la coalition internationale, découverts à l’Ouest de l’Euphrate, sera visé par les défenses anti-aériennes terrestres et aériennes », avait déclaré le ministre de la Défense russe. L’imprévisibilité de Trump face à la détermination de Poutine de replacer la Russie au centre des décisions mondiales laissent prévoir une augmentation croissante des tensions entre les deux pays et leurs alliés.

En 2016, le ministre des Affaires étrangères allemand de l’époque, Frank-Walter Steinmeier, avait expliqué au Bild, que la phase actuelle serait « plus dangereuse » que la guerre froide. « C’est une illusion, de croire qu’il s’agit de la réédition de la vieille Guerre Froide. Les temps actuels sont bien différents, mais également plus dangereux  ». L’ancien diplomate Wolfgang Ischinger, qui a été le médiateur de l’OSCE pour l’Ukraine avait quant à lui expliqué que « le danger d’une confrontation militaire est considérable », « le danger n’a jamais été aussi élevé et le niveau de confiance entre l’Est et l’Ouest n’a jamais été aussi faible ». Des mots qui raisonnent encore plus fort 2 ans après.

Ainsi, les dirigeants des principales puissances impérialistes ne sont pas seulement en train de faire payer la crise aux classes populaires, à niveau mondial, mais cette même crise économique est en train de se transformer, de façon croissante, en une crise géopolitique. Elle augmente les probabilités de guerre, y compris entre les grandes puissances.

 
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