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La Izquierda Diario
21 de février de 2018 Twitter Faceboock

Ni tri des migrant-e-s, ni des étudiant-e-s
Occupation des exilé-e-s : à Paris VIII, la direction menace, la solidarité tient
Mar Leroye
Yano Lesage

Depuis le 30 janvier, une trentaine de migrants, soutenus par plusieurs collectif, on décidé d’occuper une partie des locaux du bâtiment A de l’université Paris 8. Malgré les pressions de la direction de l’université, l’occupation tient.

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Cela fait maintenant trois semaines qu’une trentaine de migrants et leurs soutiens occupent le bâtiment A de l’université Paris VIII- Saint Denis, et profitent de cette tribune pour dénoncer la politique répressive d’Emmanuel Macron et de son gendarme, Gérard Collomb, en matière d’immigration et de droit d’asile. Ils ont reçu le soutien de chercheurs de l’Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (IRIS) dans leur démarche, qui s’inscrit dans la lignée des occupations à Nantes, à Lyon et à Grenoble.

L’occupation est un combat du quotidien. Bien sûr, il faut se procurer de quoi subvenir aux besoins des occupants et multiplier les appels à la solidarité. Pour ces personnes qui arrivent sans rien ou presque, il y a besoin de tout.

Mais il s’agit aussi de résister aux pressions de la direction de l’université ainsi qu’aux mesures de répression de la police. La semaine dernière, deux occupants ont été embarqués par la police devant l’université, et l’un d’eux a été passé à tabac.

Mardi, un rassemblement de soutien à l’occupation s’est tenu pour réaffirmer la nécessité de ne rien lâcher face à la direction de l’université qui ronge son frein. En effet, malgré les conditions d’extrême précarité dans lesquelles se retrouveraient les migrants s’ils se retrouvaient à la rue et contrairement à sa première réaction au lendemain de l’occupation (voir Paris VIII : la direction de l’université contrainte d’accepter l’occupation des locaux par les réfugié-e-s), la direction de l’université semble continuer à vouloir déloger les occupants. Elle menace actuellement de les expulser par la force, tout en faisant quelques concessions sommaires pour éviter la massification du soutien et l’émergence d’une plus vive contestation au sein de ses murs.

Tandis que sur les autres universités franciliennes, l’heure est à la contestation de la loi Vidal et de la sélection, à Paris VIII, c’est plutôt l’occupation qui est u cœur de la mobilisation. Bien entendu, dans les Assemblées Générales, encore faiblement investies, il est question de relier les deux problématiques. « Ni tri des migrant-e-s, ni des étudiant-e-s » voit-on s’afficher sur les murs de l’université. La première Assemblée Générale avait d’ailleurs fait voter le soutien à l’occupation des exilés, une mesure qui a, avec la mobilisation des militants, fait reculer momentanément la direction de l’université et l’avait forcée à accepter l’occupation. Aujourd’hui, sans réel mouvement large sur la fac, c’est l’occupation des exilé-e-s qui est de nouveau menacée. Et avec elle, la tribune politique que Paris VIII est devenue contre la politique xénophobe de Macron et Collomb.

Gérard Collomb vient de présenter ce mercredi son projet de loi asile et immigration au Conseil des ministres et à l’Assemblée Nationale. Ce dernier restreint très fortement les conditions de dépôt des demandes d’asile, prévoit la criminalisation croissante des exilés en augmentant les délais de rétention et en prévoyant des amendes pour les passages transfrontaliers. Pour la première fois, les résistances –et réticences- ne s’expriment pas seulement parmi les rangs de la gauche et ceux des associations d’aide aux migrants et aux réfugiés mais va jusqu’à fragiliser l’exécutif ans les rangs de la majorité. C’est aussi cette fenêtre d’opportunité politique que les occupants de Paris VIII viennent saisir : mardi, ils étaient près de 300 personnes pour soutenir l’occupation et exiger la régularisation des occupants ainsi que des étudiants sans papiers. Ce mercredi, ils étaient au rassemblement devant l’Assemblée Nationale pour exiger la suppression de la loi Collomb.

Crédits : Tomas Statius

 
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