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La Izquierda Diario
18 de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Justice et Patriarcat
De la prison avec sursis pour le viol d’une enfant de 4 ans
Nima Santonja

Un homme de 21 ans a été jugé par la Cour d’assises des mineurs de l’Aude, ce mardi 12 décembre, accusé de viol et agression sexuelle sur une fillette de 4 ans. Échappant à la prison ferme, il a été reconnu coupable et a été condamné à cinq années de prison… avec sursis. Mineur au moment des faits, l’homme est soumis à un suivi socio-judiciaire de cinq ans. L’avocat général, quant à lui, avait requis une peine de cinq ans de réclusion dont trois ans assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.

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Les faits se sont déroulés en juillet 2014 à Narbonne-Plage. L’accusé avait alors 17 ans. La mère de l’accusé, assistante maternelle agréée, était en charge de la surveillance de la fillette qui dormait alors dans la chambre de l’accusé. Ce dernier, accusé d’avoir attouché l’enfant, a reconnu les faits, et est allé jusqu’à avouer « avoir mis son sexe dans la bouche de l’enfant. »

L’avocate de l’accusé a, quant à elle, parlé d’actes dont l’accusé « n’avait pas conscience », et évoqué un individu « particulièrement perturbé, addict aux jeux vidéo et plutôt toxicomane au moment des faits ».À FranceInfo, elle déclare que « tous les rapports d’expertise font état d’un trouble de la personnalité » et, suite à la condamnation, ne se déclare pas « spécialement surprise » par la sentence, mais ne considère pas non plus la peine comme une victoire vu que l’affaire « heurte profondément toutes les sensibilités. »

Les faits sont sans équivoques, il s’agit d’un viol. Que l’homme soit « mineur », selon cette justice, n’enlève en rien la responsabilité de l’agresseur. Que la défense, très souvent relayée par les médias, plaide la non « conscience » n’est pas non plus une nouveauté non plus. C’est le cas dans nombres d’affaires, ou en définitive, l’on trouve toujours une manière de dédouaner l’agresseur, en trouvant toujours un prétexte à l’agresseur, d’une femme, souvent plutôt « aguicheuse ». On se rappelle notamment du viol de Sarah, qui n’a pas été considéré comme tel par le parquet qui a estimé que Sarah, 11 ans, était consentante car « a subi sans protester ».

Du sursis pour les agresseurs, auxquels on trouve toujours des troubles psychologiques, tandis que les victimes sont considérées comme « consentantes » ou victimes collatérales d’une maladie. Une condamnation qui illustre une nouvelle fois le caractère systémique de cette justice patriarcale, d’autant plus grave après le mouvement contre les violences faites aux femmes qui a permis d’ouvrir la parole aux femmes et aux minorités de genres contre les violences sexuelles qu’elles subissent. Pour autant, on ne peut exclure dans ce cas bien précis, à la vue notamment du peu d’informations qui filtrent, que des problèmes psychiatriques puissent être réels et conduire dans une société ou la culture du viol et le sexisme sont dominants, à des viols et agressions sexuelles. Cependant, cela n’enlève rien que le traitement de ce viol par cette justice illustre une nouvelle fois qu’elle est patriarcale, et que c’est l’ensemble de cette société qu’il faut abattre, une lutte indissociable de la bataille contre ce système capitaliste. Mais ce ne sera pas tribunal, mais depuis la rue et la mobilisation féministe que nous pourrons en finir avec l’exploitation et l’oppression.

 
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