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La Izquierda Diario
1er de décembre de 2017 Twitter Faceboock

Exploitation infantile
« Vidomègon », les enfants-esclaves du Bénin
Léon Kahlo

« Vidomègon », c’est le terme qui était utilisé pour désigner des enfants de familles pauvres envoyés sous le tutorat de familles plus aisées moyennant service domestique. Aujourd’hui il désigne des enfants de 5 à 15 ans qui sont loués ou achetés pour travailler 10h par jour.

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Vieille tradition du Benin, les Vidomègon, littéralement « les enfants placés auprès de quelqu’un » en font, la langue la plus parlée du pays. Au départ, cette pratique visait à échanger le travail domestique d’un enfant contre son éducation, faisant ainsi miroiter sur fond de misère une possible élévation sociale. Aujourd’hui, il ne reste de cette pratique que le pur esclavage des enfants, puisque 90 % des Vidomègon ne sont même pas scolarisés. Les enfants confiés par leurs parents à de riches familles, faute de pouvoir les nourrir, les loger et leur permettre un accès à l’éducation se retrouvent à récurer la devanture d’un magasin, à effectuer des travaux de maçonnerie, de la vente ambulante ainsi que des tâches manuelles en tout genre. Pour faire clair, ils servent de petites mains 7/7j et 10/24h à leur tuteur/tutrice/tortionnaire qui les exploitent en prenant leur salaire de labeur.

La législation du Bénin interdit de faire travailler tout enfant de moins de 14 ans, loi très peu respectée : un enfant sur deux travaille, et ils ont souvent moins de 10 ans garçons et filles. En Afrique de l’Ouest, les enfants comptent pour 44% de la population, ce qui en fait une ressource pour les gérants des traites infantiles. « La demande en main d’œuvre est forte sur le marché. L’âge de départ a commencé à chuter, les enfants sont recrutés dès cinq ans. Les employeurs vont les chercher au village ou passent par des réseaux familiaux. Désemparés, attachés à la tradition et ignorants de la vie citadine, les parents confient leur progéniture. Au village, il n’y a pas à manger. Ici, ils n’y touchent pas et c’est encore plus frustrant ! », analyse Emilie Kpadanou, psychologue pour enfants à la fondation Terre des hommes Bénin qui accueille et réinsère des enfants victimes de traite.

Exploitation et maltraitance, près de 200 000 enfants d’Afrique de l’Ouest se débattraient dans les filets de la traite selon l’UNICEF. Les familles pauvres subissant de plein fouet la violence impérialiste d’appauvrissement du continent sont poussés à faire de leurs enfants des vidomègon, des enfants-esclaves. Après la diffusion d’un reportage sur TF1 le 26 novembre, la ministre des Affaires sociales du Bénin, Bintou Chabi Adam Taro avait déclaré que les Vidomegon n’avait aucun rapport avec l’esclavage et que ce n’était ainsi qu’un problème de maltraitance. Il s’agit pourtant bien du travail forcé de milliers d’enfants, réservoir de main d’œuvre gratuite, corvéable à merci. Comme c’est le cas en Libye, comme c’est le cas partout où le capitalisme et son corollaire, l’impérialisme sèment la misère, des enfants, des hommes, des femmes sont soumis au règne de l’exploitation la plus cruelle, l’esclavage.

 
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