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La Izquierda Diario
30 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Un champ d’honneur loin de chez soi
Le Kanak « mort pour la France ». « L’hommage » du Premier ministre
Sadek Basnacki

En visite en Kanaky, Edouard Philippe ira également sur la tombe du soldat Wabete Kalepo, jeune kanak mort au « champ d’honneur » le 25 octobre 1918, à la fin de la première guerre mondiale, et dont le corps a été rapatrié quatre-vingt-dix-neuf ans après sur son île natale, à Tiga.

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Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP

Ainsi il affirme que ce kanak envoyé au front pour défendre un pays qui n’a jusqu’alors que colonisé et massacré son peuple est mort pour la France. Chaque tribu kanaks était obligée de donner des hommes pour cette guerre lointaine, ces fameux « volontaires ». Les kanaks ont durement souffert de la première guerre mondiale. Le départ à la guerre d’environ 2.000 hommes a perturbé la tenue des exploitations et la vie des villages. Le ravitaillement par la métropole est moins bien assuré. Les conditions de vie de toutes les communautés se dégradent. En 1916, puis en 1917, deux cyclones très violents causent de sérieux dommages qui ne seront guère pris en charge par l’Etat français. Les kanaks vont se soulever en 1917 et seront durement réprimés comme seuls les pays colonisateurs ont le secret. La France poursuivra sur cette même trajectoire, trente ans plus tard, à Madagascar, avec les massacres de 1947, qui s’opèrent dans les mêmes conditions. S’ensuit, après 1917, en Kanaky, un renforcement du pouvoir colonial.

La pacification entraîne des déplacements de populations, l’accélération du prosélytisme religieux, de la christianisation, de la colonisation, la disparition des aspects publics du culte des ancêtres-dieux des clans. Les Kanaks devront subir l’aggravation de l’impôt de capitation, l’accroissement des exigences pour participer à « l’effort de colonisation », ce qui correspondait à la réquisition c’est à dire au travail obligatoire pour les services publics.

Visiblement ce n’est pas cela que va commémorer Édouard Philippe mais plutôt l’idée, qui arrange bien les consciences de l’homme blanc, que ce soldat kanak est allé, pendant la Grande Guerre, combattre loin de chez lui volontairement pour défendre la démocratie française, pays des droits de l’homme. Et que ce sacrifice malheureux a été salvateur pour notre beau pays. Quelle compassion...

[Crédit photo : Outre-Mer Première]

 
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