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Après Steve

Violences policières à Nantes : la version policière contestée par la victime

La photo de l’acte 38 à Nantes avait déchaîné la toile : on y voyait un homme âgé, une grenade lacrymogène près du visage, étranglé et maintenu à terre par un agent de la bac. La police avait prétendu que l’homme avait porté des coups au visage du policier, mais la victime conteste aujourd’hui cette version.

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Un manifestant étranglé par un policier

Pendant l’Acte 38, à Nantes, le 3 août, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour exiger justice pour Steve et pour tous les blessés et mutilés victimes des violences policières.

Une photo prise par le photographe Bsaz lors de cette manifestation a beaucoup fait parler d’elle ; on y voit un homme âgé plaqué au sol par un policier masqué qui lui serre le cou. L’interpellation de l’homme a également été filmée par le street reporter Mezone, confirmant la violence de la scène : l’homme a été jeté au sol par un groupe de la BAC, la tête contre le sol, immobilisé par terre par un agent de la BAC qui lui serre le cou.

L’homme en question a pu être contacté par CheckNews. Il s’appelle Bruno Kaïk, a 51 ans, et ce samedi là, il a décidé d’aller manifester avec son fils en mémoire de Steve. Il reconnaît avoir jeté une bouteille en verre devant les policiers, geste qu’il qualifie de "symbolique”, puisqu’il n’avait pas du tout l’intention de les toucher ou de les blesser.

Après son interpellation, il a été emmené derrière un fourgon de police, où il a perdu connaissance pendant plusieurs minutes. La scène a également été filmée, par d’autres manifestants, qu’on entend demander aux policiers d’appeler les secours et de venir en aide à l’homme qui semble très mal en point. Les policiers restent de marbre et tentent d’empêcher les manifestants de filmer l’homme qui suffoque.

Bruno Kaïk a été “amené par les pompiers en urgence” à l’hôpital. La police avance qu’il a perdu connaissance à cause des gaz lacrymogènes, et qu’il a porté des coups au policier pendant son interpellation.

“Ce qui a conduit à mon inconscience, ce sont bel et bien les maltraitances policières.”

Lui réfute cette version des faits. Bruno Kaïk affirme avoir perdu connaissance suite à l’étranglement qu’il a subi “A l’abri des camions, où j’ai été traîné ensuite, j’ai reçu d’autres coups. J’ai été violemment strangulé jusqu’à l’étouffement par un membre de la BAC.” Après son hospitalisation, il a été placé en garde à vue. Il souhaite aujourd’hui porter plainte.

Cet événement est un exemple parmi d’autres des violences policières qui se sont multipliées depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes. À Nantes, l’Acte 38 a convergé avec la marche pour Steve ; la mobilisation a été particulièrement massive et violemment réprimée, les forces de répression ayant fait usage de canons à eau, de grenades, de flashballs, et de violences physiques comme on le voit sur les vidéos.

En janvier, Christophe Castaner affirmait qu’il ne connaissait “aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets Jaunes”, alors même que l’on dénombre des centaines de blessés graves depuis le début du mouvement. Il n’est plus possible de fermer les yeux sur les violences politiques et l’escalade répressive du gouvernement, et il est temps d’exiger la démission de Castaner, pour Steve, pour Zineb et pour toutes les victimes qui, aujourd’hui comme hier, subissent la répression policière.

Crédit photos : Bsaz


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