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Avec garde à vue et intimidations en bonus…

Vaujours. Un policier de la BAC plante des ciseaux dans la gorge de Fares, 17 ans

Ce samedi, en Seine-Saint-Denis, des policiers de la BAC ont, encore une fois, agressé violemment un jeune. Après les insultes et les humiliations, un chef de la BAC a porté des coups de ciseaux dans la gorge de Fares, lycéen de 17 ans en Bac pro métallerie. La victime s’est ensuite transformée en coupable et a subi, à sa sortie de l’hôpital, garde à vue et intimidations. De même pour son père et sa sœur !

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Ce samedi 22 juin, à Vaujours dans le 93 en Seine-Saint-Denis, dans le cadre d’un de ces contrôles d’identités quotidiens et incessants que subissent les jeunes issus des quartiers populaires, qui plus est lorsqu’ils sont racisés, comme ici, un groupe de 4 jeunes a été pris à partie par une patrouille de la BAC qui les a violemment interpellé et contrôlé, insultes et tentatives d’humiliations en prime. Le motif avancé par les policiers pour justifier ce contrôle d’identité : ces derniers auraient été « invectivés » et ont accusé les jeunes en question d’en être à l’origine, ce que ces derniers ont nié. Des motifs – outrages à agents, insultes – souvent utilisés par les policiers lors de ces contrôles pour justifier la répression, les humiliations et le harcèlement policier quotidien dont sont victimes les jeunes issus des classes populaires.

Lors du contrôle, d’après les informations du Point qui a recueilli les témoignages des 4 jeunes , les insultes des baqueux à leur égard ont commencé à fuser : « Vous n’assumez pas vos paroles, bande de couilles molles, bande de pédales, vous n’êtes pas des hommes ». Après les insultes, et selon des témoins oculaires, l’un des agents a commencé à attraper violemment l’un des 4 jeunes présents. Après que l’un des jeunes a lancé : « C’est un signe de faiblesse. Si vous aviez affaire à des adultes, vous vous comporteriez différemment. », les policiers ont redoublé de violences, et ont sommé les jeunes de se disperser.

Fares explique ceci : « Il voulait qu’on se disperse. On n’allait pas assez vite, selon lui. Il a avancé vers moi, a pointé ses ciseaux et me les a plantés dans la gorge, à droite de la pomme d’Adam. Ensuite, avec mon tee-shirt, je me suis fait un point de compression. Aucun des policiers ne m’est venu en aide. Un pote a appelé les pompiers. On me dit que les policiers aussi les ont appelés. Je n’ai pourtant vu aucun policier se saisir de son téléphone. Mon père a été appelé. Il croyait que j’avais été agressé par quelqu’un. Je lui ai dit que c’était un policier. À l’hôpital, on m’a recousu de trois points de suture. Ensuite, j’ai été placé en garde à vue au commissariat de Livry-Gargan. »

Comme dans d’autres cas de répression policière, la violence ne s’arrête pas au cadre de l’agression même, mais se poursuit, entre répression et acharnement judiciaire, tentatives d’intimidations, de musellement de la parole… Ainsi, on a eu ici à faire au retournement classique des responsabilités : la victime qui devient coupable, le policier qui lui reste complètement impuni et non inquiété. En effet, après avoir reçu ces coups de ciseaux dans la gorge, c’est bel et bien Fares qui a fini en garde à vue, ce direct après sa sortie d’hôpital, et qui est dorénavant poursuivi pour outrages et menaces de morts. Une enquête est ouverte et ce dernier va être convoqué prochainement pour répondre de ces mises en accusations.

Et ce n’est malheureusement pas tout puisque le père et la sœur de Fares ont également été placé en garde à vue. Le motif ? La version officielle de la police n’a pas encore été donnée publiquement, mais il est clair qu’on a là affaire à des tentatives d’intimidations, comme ça été le cas dans l’affaire de la mort d’Adama Traoré - à l’égard de sa famille et notamment de ses frères, qui se battent encore aujourd’hui pour que la responsabilité des gendarmes dans la mort de leur frère soit reconnue et que justice soit faite et qui font face, pour ces raisons, à un véritable acharnement policier et judiciaire. Ainsi, dimanche matin, les policiers ont débarqué chez les parents de Farès, qui était toujours en garde-à-vue à ce moment là, et ont embarqué son père, le plaçant en garde à vue à son tour aussi, pour une durée de 12 heures ! De même pour sa sœur après que cette dernière a été au commissariat ramener des vêtements à Fares – son t-shirt était maculé de sang suite aux coups de ciseaux.

La famille a décidé de porter plainte auprès de l’IGPN, dont l’apparat de « justice des polices » n’a pour rôle que de couvrir ces violences policières. Comme l’a démontré le collectif Vérité et Justice pour Adama, ce n’est que par notre lutte collective qu’il est possible de faire entendre la voix de ceux qui subissent chaque jour les coups de la répression. Depuis des décennies, les quartiers populaires, font office de véritables laboratoire de la répression pour les gouvernements successifs. Mais aujourd’hui, les discours des classes dominantes visant à justifier cette répression systématique en invoquant la nécessité de la « défense » des policiers face aux « jeunes délinquant », « à la racaille » comme aimait si bien les appeler Sarkozy, a moins en moins de prise.

A très large échelle s’est dévoilé le rôle de bras armé de l’État de cette même police qui a tenté de faire rentrer dans l’ordre à coup de matraque et de LBD tout contestataire. A l’invisibilisation des violences policières dans les quartiers doit aujourd’hui répondre une lutte massive contre le tournant répressif du gouvernement. Il est nécessaire d’apporter son soutien à Fares, à sa famille, ainsi qu’à toutes les autres personnes victimes des violences policières et de la répression, et qui subissent bien souvent l’acharnement judiciaire après coup.


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