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Référendum en Kanaky

Valls enfile sa tenue de colon et veut que la Nouvelle-Calédonie reste française

A l'approche du référendum sur l'indépendance de la Kanaky, Manuel Valls, président de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la Nouvelle-Calédonie, qui est en déplacement sur le Caillou a déclaré qu'il souhaitait « que la Nouvelle-Calédonie reste avec la France » et demande au gouvernement d'apporter « son propre éclairage » , une prise de position partisane qui fait des remous en Kanaky. Crédit photo : THEO ROUBY / AFP

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« Je suis très attaché à ce lien entre la Nouvelle-Calédonie et la France et je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste avec la France »

Cette déclaration de Valls n’est pas juste son avis personnel mais une déclaration politique du représentant de l’Etat français lors d’une visite officielle sur un territoire où se tiendra dans huit mois un référendum d’autodétermination. Ainsi, Valls montre la volonté de l’Etat colonial français de garder sa colonie sous son drapeau. Les indépendantistes l’ont bien compris comme le montre les déclarations dans les colonnes du Monde de Louis Mapou, président du groupe Union Nationale pour l’Indépendance-FLNKS : « les indépendantistes doivent désormais intégrer qu’ils auront tout l’appareil de l’Etat derrière les loyalistes dans la campagne pour le référendum ». Dans Les Nouvelles-Calédoniennes, il a expliqué que « la mission vient de fendre l’armure en prenant position ouvertement contre l’indépendance et de placer ses travaux dans un cadre qui devient partisan ».

Si Manuel Valls est « sorti du cadre » de sa mission d’information en prenant clairement la position d’une Kanaky française, il ne s’arrête pas là puisqu’il encourage le gouvernement et Macron à faire de même en souhaitant que « le président de la République, le gouvernement apportent leur propre éclairage dans les semaines qui viennent ». Même son de cloche pour le rapporteur de la mission, Christian Jacob, député LR, qui a déclaré « que la place de la Nouvelle-Calédonie est dans la France ». Pour Roch Wamytan, chef du groupe Union calédonienne-FLNKS et signataire de l’accord de Nouméa, il est désolant de venir « souffler sur les braises alors que c’est la population calédonienne qui doit décider  ». « Laissons les -Calédoniens choisir, la mission est là au nom de l’Assemblée nationale, elle n’a pas à dire ce qu’on doit faire ou pas  » a-t-il affirmé.

Des déclarations qui surviennent 3 mois avant la venue de Macron à Nouméa

Ces déclarations sont loin d’être anodines puisque le but premier est de pousser le gouvernement et le Président à prendre position clairement contre l’indépendance du Caillou. Pour l’instant, Macron n’a pas pris position officiellement sur l’autodétermination des kanaks, et s’est contenté d’expliquer que c’était aux Calédoniens de choisir. Durant la campagne présidentielle, il avait souhaité que l’archipel « reste dans la communauté nationale ». Les opposants à l’indépendance font monter la pression pour que l’Etat assume son rôle colonial et se prononce contre l’indépendance. Les indépendantistes s’interrogent sur les raisons du voyage de Macron à Nouméa, prévu avant le moi de mai, comme Louis Mapou : « Va-t-il venir pour lancer la campagne du " non " au référendum ? »

Il est certain qu’avec l’approche du référendum, la pression va monter en Kanaky entre européens qui souhaitent que l’archipel reste sous le drapeau français et les kanaks qui espèrent enfin connaître une indépendance politique. L’issu du référendum est incertain, car tout dépendra de la mobilisation des kanaks qui historiquement boycott les élections. C’est bien pourquoi les anti-indépendantistes veulent à tout pris que l’État prenne son rôle à bras le corps et enfile son costume de colon. Un soutien de poids qui lancerait une campagne offensive contre l’indépendance. Comme l’a souligné Louis Mapou « les vieux réflexes de la République coloniale conservatrice sont en marche  ».


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