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Greenwashing

Vague de licenciements : Bosch confirme les 750 suppressions de postes à Rodez

C'est lors de la conférence de presse annuel du groupe Bosch que la nouvelle est tombée, 750 postes seront supprimés sur le site de Rodez, laissant sur le carreaux autant de travailleurs et d'emplois en moins dans le bassin industriel aveyronnais.

Armand Bonneto

23 avril 2021

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Crédits photo : AFP

La directrice des ressources humaines de Bosch, Filiz Albrecht, a confirmé le 22 avril dernier la volonté du groupe de supprimer 750 emplois sur les 1250 que compte le site d’Onet-Le-Château près de Rodez d’ici 2025. Il ne s’agit pour l’heure pas de licenciements « directs » mais les travailleurs seront pousser vers la porte de sortie au travers de départ en pré-retraite et sur des départs volontaires. Comme d’habitude dans ces plans sociaux, les autres seront donc laissés « au placard » jusqu’à leur démission.

Selon le groupe, le site qui produit des équipements moteurs diesel, serait de moins en moins viable au vu de la baisse de la demande européenne pour les véhicules diesel. De plus, derrière un visage écologique le groupe promet un investissement d’un milliard dans l’hydrogène et justifie donc ces suppressions de postes par un soi-disant tournant « vert » du groupe. En d’autre termes on peut parler de « licenciements » verts, un greenwashing criminel du groupe. C’est une manœuvre que l’on commence à connaître, après les licenciements d’aubaines sur le dos de la crise sanitaire, de plus en plus de grands groupes justifient leurs attaques contre les travailleurs avec un prétexte environnementale. À l’instar des grévistes de la raffinerie de Grandpuits, il faut bien-sûr démasquer cette imposture écologique et avancer vers un contrôle de ces industries par les travailleurs ayant une réelle conscience de ces problématiques.

Hydrogène qui devrait d’ailleurs constituer la clé de voûte de la réorganisation du site. Les 500 travailleurs qui auront la chance de ne pas se retrouver à la porte auront en effet potentiellement à travailler sur une « solution hydrogène pour les containers frigorifiques ». Un projet largement critiqué par les représentants syndicaux, et dont la ministre de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, avait démagogiquement dénoncé. Elle avait d’ailleurs été huée par les travailleurs lorsqu’elle était venu les rencontrer en manifestation le 19 mars dernier, car les travailleurs du site, loin d’être dupes, savent que comme ses prédécesseurs, elle n’a fait qu’accompagner le saccage de l’emploi dans tout le pays.

La direction de la boîte elle, revendique avoir déjà « fait beaucoup » pour le site de Rodez, qu’elle aurait maintenu en vie alors que le diesel avait de moins en moins d’avenir, comme si aucune plus-value ne sortait de cette usine. Il est légitime de se demander en quoi cela constitue un « cadeau » pour les 750 salariés qui se retrouvent sans emplois alors que le groupe affiche un chiffre d’affaire de 71.5 milliards d’euros en 2020.

Face à cette attaque monstrueuse pour le bassin d’emploi local, il est nécessaire de soutenir largement les travailleurs de l’usine qui vont se retrouver sans emplois. Une bataille qui ne doit pas se limiter à la sauvegarde des emplois chez Bosch mais qui doit englober l’ensemble des travailleurs menacés de licenciements de la région, comme les salariés de la SAM de Viviez eux-aussi sous la menace d’un PSE. Le mouvement a déjà commencé en ce début d’année, en solidarité et en commun entre les deux usines ainsi qu’avec de nombreux soutiens. Un mouvement qu’il s’agit de continuer et d’amplifier, car seul le rapport de force et la convergence contre les licenciements et pour la sauvegarde des emplois pourra imposer une défaite au patronat et promettre un avenir sans chômage pour la jeunesse aveyronnaise.


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