Vendredi, le mouvement lycéen est rentré dans la bataille aux cotés des gilets jaunes. Une centaine de lycées avaient été bloqués à travers le pays. Aujourd’hui le mouvement continue et se propage. Dans des dizaines et des dizaines d’établissements, les lycéens ont reconduit les blocages ce matin, en région parisienne, à Marseille, Lyon, Nice, Toulouse, Pau, Grenoble, Tours, Limoges, Bordeaux, Cahors, Orléans, Toulon, et bien d’autres villes. Les lycéens se mobilisent contre la sélection, instaurée par la loi ORE depuis l’année dernière, la réforme du bac et en soutien au gilets jaunes.
Les épicentres de la mobilisation lycéenne sont pour l’instant la Seine- Saint-Denis et Toulouse, où tout le réseau de métro et de tram était arrêté ce matin en réaction au mouvement lycéen, qui touchait une quarantaine de lycées.
Les lycéens manifestent à Toulouse aux cris de « Macron démission » :
⚠️ Les lycéens manifestent au cœur de @Toulouse. La police dévie la circulation à Jean Jaurès. Pas de bus, pas de tram, pas de métro (Jean Jaurès fermée). #lyceens pic.twitter.com/3YA96q5mPK
— Alban Forlot - Off (@albanforlot) 3 décembre 2018
En Seine-Saint-Denis, la situation est particulièrement explosive. Notamment à Aubervilliers et Pantin, où des voitures ont été retournées et brûlées.
Dans plusieurs villes, comme à Nice ou à Bordeaux, les lycéens ont bloqués des axes de circulation, en manifestant, et dans certains endroits en formant des barrages sur les routes, comme à Orléans.
A Limoges les agriculteurs mobilisés rejoignent les lycéens
A Limoges, c’est plus d’un milliers de jeunes qui ont manifesté :
Après Renoir direction Valadon. Ambiance calme. #lyceens #limoges @F3Limousin pic.twitter.com/rQzSBPSjkx
— Emmanuel Denanot (@denanot_Ftv) 3 décembre 2018
Alors que les agriculteurs se mobilisent aussi aujourd’hui dans le Limousin, dans le sillage des gilets jaunes, ils ont retrouvé les lycéens pour manifester avec eux devant la Préfecture :
Les #agriculteurs rejoignent les #lycéens devant la préfecture ! Éclats de joie ! #Limoges pic.twitter.com/ay6V1Shkq6
— France 3 Limousin (@F3Limousin) 3 décembre 2018
La répression policière au rendez-vous
Alors que dans les médias dominants on évoque la "violence" des lycéens pour des voitures renversées, et des poubelles brulées, la violence n’était pas encore une fois du côté des manifestants. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de personnes témoignent des violences policières sur les blocages et dans les manifestations. Lacrymogènes, charges policières... on recense dans la presse plusieurs blessés parmi les lycéens. Beaucoup de jeunes ont été interpellés.
Les lycées Elie Faure, Saint louis et François Mauriac ont bloqué ce matin. Grosse répression des lycéen-ne-s de Mauriac place Stalingrad, beaucoup de lacrymos, cinq arrestations. Appel à soutien des lycéen-ne-s.
— Solidaires Étudiant·e·s Bordeaux (@sesl_bordeaux) 3 décembre 2018
A Toulouse, on a même vu des barricades se former ce matin rue du Taur, dans le centre-ville, pour se protéger des CRS.
A Bordeaux, des vidéos témoignent de la violente et scandaleuse manière dont ont été traités les lycéens ce matin :
Scandaleuse répression des lycéens mobilisés ce matin à Bordeaux !
Au moins 6 interpellations lors d'une manifestation de plusieurs lycées, des charges policières et gaz lacrymogènes !#GiletsJaunes #lycées #Bordeaux #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/WBAfBBgS27— RévolutionPermanente (@RevPermanente) 3 décembre 2018
On voit ici, devant le lycée Maurice Ravel à Paris, les policiers qui gazent à bout portant un groupe de lycéens.
De semaine en semaine la violence policière contre les gilets jaunes et tous ceux qui se mobilisent s’intensifient, les blessures graves et mutilations se multiplient, et on a appris ce matin la mort d’une femme de 80 ans, qui avait été heurtée par une grenade lacrymogène arrivée dans son appartement.
Crédit photo : Passage du cortège lycéen place de Verdun à Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net