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Condamné à du sursis...

Un policier à sa femme : « Si j’avais une grenade, je t’en mettrais deux dans la bouche »

Ce vendredi 12 octobre, un policier de Nantes a été condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort son épouse avec son arme de service en 2017.

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Les faits sont éloquents, comme en témoignent les enregistrements audio réalisés par son épouse. On l’entend ainsi proférer à plusieurs reprises des menaces de morts à l’encontre de cette dernière. Ainsi dans les preuves apportées par son épouse on pourra entendre des menaces telles que « Si j’avais une grenade, je t’en mettrais deux dans la bouche » , « Je devrais te dessouder maintenant, comme ça je serais sûr que tu ne porteras pas plainte » ou « Tu seras contente, tu passeras dans les émissions de faits divers à la télé » , ou encore la promesse de lui mettre « du plomb dans la tête ». L’accusé n’a pu nier les propos tenus à l’encontre de la victime. Ces menaces étaient également physiques, le policier ayant fait usage de son arme de service.
A la suite de l’audience, l’homme a été condamné à une maigre peine de 6 mois de prison avec sursis et de deux ans de mise à l’épreuve.Sa femme raconte qu’elle a été obligée de le piéger, le statut de policier rendant encore plus difficile le prise en compte de son témoignage.

Alors que la plupart des femmes victimes de violences conjugales ne portent pas plainte, l’omerta qui pèse sur les femmes de policiers est plus grande encore. Sans surprise les femmes de policiers osent très peu porter plainte contre leurs conjoints quand elle subissent des violences, de peur de n’être pas crues, ou bien que leur plainte soit étouffée par les collègues de leur mari, ou même par celui-ci, connaissant assez bien la procédure pour la ruiner. De plus un policier sait bien trop souvent comment ruiner une procédure du fait de sa connaissance parfaite de la loi.

De fait le procureur soulignera la mauvaise enquête faite par l’IGPN, qui a bâclé cette affaire et n’a entendu aucun des témoins de la victime. La magistrate est même allée jusqu’à dénoncer « un abus de pouvoir » et affirmant que « l’on n’est pas au-dessus des lois parce qu’on est policier ».

Quant à l’avocate du policier, Stéphanie Salau, elle a estimé que le tribunal ne pouvait condamner le prévenu que sur la base des enregistrements audio sans prendre en compte les violences avec armes faute « d’éléments précis ». Cela montre encore une fois comment les policiers se protègent face aux violences sexistes envers les femmes. 

Cette affaire est tout d’abord une illustration de plus de la violence que subissent de nombreuses femmes, associées à l’immense difficulté d’en rapporter la preuve, avant qu’il ne soit trop tard. De l’autre côté, la défense du prévenu est classique : alcoolique, tendu et stressé à cause de son métier. Bref, un comportement « explicable ».

Mais cette situation montre également le danger que représente pour les femmes le port d’armes des policiers. Alors que la hausse de l’utilisation des armes à feu n’est plus à démontrer depuis la loi instaurant l’État d’urgence, les policiers ont la permission de disposer de leurs armes de services en dehors de leur temps de travail. Mais les condamnations liant utilisation d’arme à feu et les violences faites aux femmes sont inexistantes. Pourtant, en 2016 plus de 120 femmes ont été assassinées par leur conjoint. Il est évident que cette autorisation donnera à certains policiers la possibilité d’utiliser leur arme pour menacer de mort ou tuer. Les violences sexistes depuis les affaires #MeToo et #BalanceTonPorc ont mis au devant de la scène les violences faites aux femmes, mais dans la sphère dite privée celles-ci doivent encore être prouvées par les victimes et les condamnations restent minimes surtout quand on est policier, bras armé de l’État.

Crédit photo : AFP


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