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Violences policières et #LoiTravail

Un CRS inculpé pour violences volontaires sur un syndicaliste manifestant contre la loi Travail

En marge d’une manifestation sur la loi Travail, le 15 septembre 2016, un CRS tire une grenade de désencerclement au-dessus des manifestants, ce qui est par ailleurs interdit. À la suite de cet acte, Laurent Theron, syndicaliste à Solidaires et secrétaire médical à l’hôpital de Créteil, perdra l’usage de son œil. Selon divers témoignages, il n’était pas justifié de faire usage de la force envers les manifestants au moment des faits. Le 4 janvier dernier, le CRS impliqué a été inculpé pour violences volontaires. Thibault Yeamreg

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Quelques mois après les faits, et suite à la plainte déposée par le syndicaliste, le CRS et brigadier chef soupçonné d’être l’auteur du tir est inculpé. Le juge d’instruction en charge du dossier met en cause le CRS pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une infirmité permanente. Le juge considérant que le policier a blessé le militant par « un tir illégitime de grenade de désencerclement », dans la mesure où le gendarme n’était pas habilité à porter ce type d’arme et à l’utiliser.

Comme dans beaucoup de cas de violences policières, ce dernier est suspendu en partie seulement : le policier a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de porter une arme et interdiction d’exercer sur la voie publique et pourra continuer son travail. Même si cette condamnation est rare vu le nombre de blessés et de mutilés durant les manifestations contre la loi Travail, cette dernière ne présente pas le gouvernement comme fautif, alors que celui-ci a bien donné l’ordre de réprimer les manifestants. Rappelons que les agressions et violences envers les manifestants et journalistes présents durant les manifestations se sont multipliées ; comme Romain, photographe de 28 ansqui a passé plusieurs jours dans le coma en raison d’un œdème cérébral et d’un enfoncement de la boîte crânienne, ou encore du lycéen de Bergson, manifestant contre la loi Travail, toujours dans l’attente d’un procès suite aux violences qu’il a subies et dont la vidéo a été vue des millions de fois.

De plus en plus fréquemment, la police utilise des armes semi-létales qui mutilent et tuent nombre d’entre nous, comme ce lycéen nantaisde2007, jugé co-responsable alors qu’il a été mutilé par un tir de flash-ball tiré par des policiers et qui a perdu l’usage de son œil droit, ou encore la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade de désencerclement à Sivens contre le barrage de rétention d’eau en octobre 2014. Dans cette affaire qui fut emblématique, le policier avait été mis sous statut de témoin assisté et ne pourra donc pas être condamné au pénal.

Depuis décembre 2016, une loi visant à assouplir l’utilisation des armes par les policiers est entrée en vigueur, accroissant l’impunité des policiers pourtant déjà couverts par la justice complice. Notre camp social doit s’opposer de manière systématique à l’utilisation généralisée d’armes semi-létales et létales, que ce soit face à des manifestants ou au cours d’arrestations musclées qui entrainent mutilations ou décès. Exigeons une véritable justice pour toutes les victimes de crimes policiers, ainsi que l’interdiction totale du port d’armes qui mutilent, blessent ou tuent. Ce ne sont pas de simples bavures, commises sous la pression ; ces actes de violence sont le fait de forces de police dont l’impunité et les pouvoirs ont été largement étendus sous l’état d’urgence. Contre la criminalisation des mouvements sociaux, exigeons la relaxe pour tous les manifestants et faisons front contre l’impunité policière !


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