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Des gilets jaunes aux enseignants, le gouvernement fait parler la matraque.

Toulouse. 11 nouvelles interpellations dans l’Education Nationale

Jeudi 23 mai, lors d'un rassemblement devant la préfecture de Toulouse, enseignants et profs manifestaient contre la réforme Blanquer. Comme 2 jours auparavant, les manifestants ont été attaqués violemment par la police qui en est à sa treizième arrestation en à peine quarante-huit heures.

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Jeudi 23 mai, les grévistes de l’éducation nationale voulaient marquer le coup en allant voir directement la rectrice dans un collège toulousain. Mais cette dernière a été prévenue et n’était donc pas présente à l’arrivée. C’est à partir de là que la décision a été prise de se rassembler devant la préfecture en début d’après-midi. Vers 14 h sur la place St-Etienne, le cortège d’une soixantaine de personne chantait très tranquillement quand la police est devenue agressive. En à peine 10 minutes, les CRS ont tenté d’arracher la banderole (sur laquelle était écrit :"L’école tombe par terre c’est la faute à Blanquer) pour ensuite charger, matraquer et gazer les manifestants. 11 d’entre eux ont été arrêtés et embarqués... avant d’être libérés sans aucune poursuite, la police ne pouvant justifier ces gardes-à-vue.

Comme 2 jours avant, quand 2 syndicalistes avaient été arrêtés par la police en fin de manifestation, les profs et enseignants se sont rassemblés devant le commissariat pour demander leur libération. Le fait que cette escalade répressive (policière et hiérarchique) survienne à Toulouse est loin d’être anodin : la Haute-Garonne est l’une des pointes avancées de la mobilisation contre la réforme Blanquer. Il s’agit ainsi pour l’Etat d’essayer, par la force, de faire rentrer dans le rang les grévistes les plus combatifs, afin d’en finir avec la combativité qui se dégage depuis des semaines, et qui pourrait mettre à mal le soldat Blanquer et sa contre-réforme.

Malgré la répression, leur détermination ne faiblit pas puisqu’ils se réunissaient encore aujourd’hui en assemblée générale.

Ces épisodes de forte répression font écho à ce que vivent chaque samedi les gilets jaunes. Un communiqué a d’ailleurs été publié par la commission communication. Il apporte tout le soutien aux « enseignants dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader » et affirme que « face à la même injustice, face à la même répression, nous devons faire face ensemble, nous devons unir nos forces ». Le texte appelle donc à « la convergence des luttes » et ouvre les perspectives d’un élargissement du mouvement.

Source : Page facebook : Blocage 17 novembre Toulouse

Entre les menaces de l’administration ; avec pour exemple des coups de téléphone de la part de l’administration pour mettre sous pression certains grévistes ; et la répression policière qui s’intensifie à tous les niveaux, il est nécessaire de converger massivement, ce qui implique de pousser les directions syndicales de l’éducation à sortir un appel à la grève nationale. Des centaines de profs à Toulouse sont en grève reconductible, mais dans plusieurs établissements, dans tout le pays, les collègues se tiennent prêt à partir en cas d’appel large. La réforme Blanquer a ravivé une colère vive chez les enseignants déterminés à se battre, comme on le voit lors de journées nationales suivies depuis ces derniers mois. Alors que les syndicalistes sont visés par la police, les profs réprimés, l’heure est à la construction d’un rapport de force conséquent, à l’échelle nationale.

L’élargissement de la mobilisation est aujourd’hui vitale et la répression prend une place de plus en plus importante. Face à un pouvoir autoritaire qui cherche à mettre à genoux tous les secteurs du monde du travail et aujourd’hui l’éducation, le mouvement de l’éducation nationale en avançant des revendications de retrait de la réforme Blanquer, de contractualisation des précaires et de droit à manifester, de lutte contre l’autoritarisme scolaire, policier, judiciaire ou administratif porte un potentiel hégémonique fort capable d’agréger autour de lui d’autres secteurs de la société, en premier lieu en mobilisant les parents d’élèves, mais également de se lier à toutes celles et ceux qui luttent pour la défense du service public et pour leurs conditions de travail : les gilets jaunes, les cheminots qui se mobilisent le 4 juin prochain, les hospitaliers, les postiers etc. Une telle perspective dépendra de la capacité de ce mouvement à faire démonstration de sa force et donc de la mise en place d’un plan de bataille national pour faire reculer le gouvernement. Dans plusieurs départements, la grève reconductibles a été lancée, dont, en Occitanie, la Haute-Garonne et le Gard, ces foyers les plus contestataires devraient servir de tremplin pour l’ensemble du mouvement, en interpellant nationalement les directions et en essayant de forger des coordinations entre les ces départements.


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