Dans un communiqué, l’Ambassadrice de l’État d’Israël en France déclare avoir envoyé une lettre aux maires de 9 villes françaises pour leur demander de censurer la Semaine contre l’Apartheid Israélien, organisée chaque année par des étudiants dans plusieurs centaines d’universités à travers le monde. Or, une conférence-débat devait avoir lieu ce jeudi dans le cadre de cette Semaine, co-organisée à Toulouse par la Campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) et l’Union des Etudiants Toulousains (UET). Mais le président de l’université a refusé à l’UET de leur allouer une salle pour la conférence-débat avec Hazem Jamjoum, jeune militant et chercheur universitaire palestinien ! Sous prétexte d’état d’urgence et de raisons de sécurité, le président a donc cédé aux injonctions de l’ambassadrice de l’État d’Israël.
Contre cette logique, le contenu du meeting présenté par Hazem Jamjoum devant une centaine de personnes nous a rappelé l’urgence d’établir des liens entre les différentes luttes. En effet, selon lui, comme le montrent les lois racistes et les violences policières en France, Israël n’a pas le monopole de la logique d’apartheid. De plus, le militant palestinien est revenu sur l’importance des luttes dans l’obtention et la sauvegarde des acquis sociaux, que ce soit les luttes des femmes, des travailleurs ou des étudiants. À propos des étudiants, il a aussi été rappelé la nécessité de se battre pour faire de l’université un lieu de réflexion et de critique de la société, à l’inverse de la logique actuelle de soumission de l’enseignement supérieur à la logique de marché. Il a également rappelé le rôle central joué par les étudiants et les travailleurs dans les multiples luttes progressistes à travers le monde. En effet, s’il est aujourd’hui habituel que tout événement au sujet d’Israël soit censuré sous prétexte d’antisémitisme, il a aussi été rappelé qu’il n’y a qu’un pas d’ici à ce que les débats sur les droits des femmes, les violences policières... soient également censurés.
S’en est suivi un échange avec les personnes présentes, durant lequel Hazem Jamjoun a notamment raconté les conditions d’études et de vie terribles que subissent les étudiants de Gaza et de Cisjordanie (universités fermées à la moindre contestation étudiante, répression énorme, manque de moyens pour étudier, impossibilité de voyager...). Mais comme la répression et le manque de moyens alloués à l’enseignement supérieur et la Recherche ne sont pas l’apanage du gouvernement israélien, il a également rappelé l’importance de lutter contre les mesures et politiques réactionnaires et d’austérité partout dans le monde, et en premier lieu dans nos universités !
