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Ce mardi, Patrick Pouyanné, PDG de Total Energies, s’est plaint dans un tweet des accusations le visant de s’être augmenté de 52% l’année dernière. En effet, depuis le début de la grève dans les raffineries, les salariés de Total dénoncent les bénéfices records de l’entreprise et le fait que leur patron gagne 6 millions d’euros par an et revendiquent en contrepartie 10% d’augmentation de salaire.
Heureusement, les derniers documents financiers de l’entreprise devrait remonter le moral de celui qui s’est senti obligé de rappeler qu’il avait « volontairement » amputé son salaire pendant la pandémie et n’avait empoché que 4 millions d’euros en 2020. Et pour cause, selon BFM Bourse,-[BFMTV]] qui a analysé ces documents, le patron de Total devrait toucher 1,02 million de dividendes en 2022 en contrepartie des 267 487 actions qu’il possédait au 16 mars 2022 et des 11 289 parts appartenant à Total Energies Actionnariat France.
Les huit principaux dirigeants de l’entreprise, qui possèdent en moyenne 94 523 actions, devraient quant à eux toucher 346 900 euros de dividendes chacun. De l’autre côté, les salariés, dont les médias et les patrons adorent rappeler qu’ils peuvent eux aussi être actionnaires de l’entreprise, ne possèdent que 6,83% du capital de Total Energies, et percevront en moyenne 8905 euros de dividendes pour 2022. En prenant en compte le fait que les actions sont souvent concentrées dans la main de quelques salariés et que certaines sont attribuées gratuitement aux cadres dirigeants, il y a de quoi relativiser les discours expliquant que les salariés aussi toucheraient leur part de bénéfices…
Après que les médias aient voulu faire percer le mensonge éhonté selon lequel les raffineurs gagneraient 5000 euros par mois et seraient des travailleurs privilégiés dans le but de monter la population contre eux, il n’y a qu’à chercher les documents de l’entreprise pour se rendre compte du décalage entre les rémunérations des dirigeants de l’entreprises et celles des salariés. Et pour cause : ce n’est que grâce au travail qu’effectuent quotidiennement les raffineurs, qui gagnent en réalité 1800 euros en moyenne par mois, que Pouyanné peut empocher de telles sommes chaque année. Alexis Antonioli, secrétaire CGT de la plateforme Total de Normandie, expliquait ainsi dans les colonnes de Révolution Permanente qu’en sept minutes de travail, son salaire mensuel était payé, le reste allant directement dans les poches de l’entreprise.
Une fois de plus, les bénéfices et dividendes toujours records des grands patrons nous rappellent que de l’argent, il y en a dans les caisses du patronat et qu’il va falloir aller le chercher en revendiquant des augmentations de salaire conséquentes, au moins 400€ pour toutes et tous, et en arrachant l’indexation des salaires sur l’inflation.
