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Campagne de soutien

Système D, pénurie de masques, matériel défaillant... le quotidien des hospitaliers après des années de politiques néolibérales

Le collectif féministe socialiste et révolutionnaire Du Pain et Des Roses a lancé il y a quelques jours une campagne d’appel à témoignages pour que le personnel hospitalier fassent entendre leur quotidien bouleversé par l’épidémie du Covid-19 et les difficultés qu’ils rencontrent actuellement, comme depuis des années, dues aux politiques néo-libérales du gouvernement qui tournent leur travail en calvaire de tous les jours.

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Un mois après le début du confinement, on voit sur les réseaux sociaux beaucoup de messages de soutien aux hospitaliers, sur les balcons des banderoles qui dénoncent le gouvernement et sa prise en charge de la crise tardive et catastrophique « Vous comptez vos sous, on comptera nos morts », et surtout, qui remercient le personnel hospitalier en première ligne pour gérer, seul, cette crise sanitaire d’ampleur mondiale. Autant de messages de soutien, qui mettent en lumière les secteurs du monde du travail essentiels à la société. Aujourd’hui, tout le monde les applaudit, et même le gouvernement, de façon totalement hypocrite, alors qu’il les envoie au front totalement désarmés. Aujourd’hui, à l’hôpital Pellegrin à Bordeaux, 70 personnels hospitaliers sont positifs au Covid-19, 1500 le sont à Paris : c’est la conséquence d’un gouvernement qui ne met pas en place les mesures sanitaires élémentaires pour faire face à une crise d’une telle ampleur, c’est le résultat de politiques criminelles. Les soignants sont obligés de gérer la crise avec des moyens qui sont loin d’être à la hauteur, en utilisant souvent le système D.

Si le gouvernement est en train de traverser une crise de légitimité, c’est parce qu’il joue aujourd’hui le rôle de pompier pyromane : avant d’ériger les soignants en héros, alors qu’il les envoie face au virus désarmés, il est l’acteur principal de la casse de l’hôpital public depuis des dizaines d’années, lui et les gouvernements précédents, attaquant l’ensemble des services publics par une succession de politiques néo-libérales, entraînant pour la santé un manque de structures hospitalières, de personnel et matériel accompagné de mauvaises conditions de travail. En promettant depuis quelques semaines un changement qui se ferait à la suite du déconfinement, en applaudissant tous les soirs à 20h et en parlant du personnel hospitalier comme des héros alors que quelques mois auparavant, ces hospitaliers étaient gazés et matraqués parce qu’ils demandaient des conditions de travail dignes, le gouvernement révèle une hypocrisie totale.

Le confinement met en lumière à quel point entre d’une part les gouvernements et les patrons, de l’autre les travailleurs et le reste de la population, vivent dans un monde bien différent. Le confinement pour de nombreuses personnes se traduit par rester dans des appartements minuscules, parfois insalubres qui ne peuvent pas sortir.

En ce moment, beaucoup de familles sont encore plus précarisées qu’elles ne le sont habituellement avec actuellement environ 8 millions de personnes au chômage partiel, un chiffre qui continue de grossir. Autant de personnes qui ne touchent donc que 84% de leur salaire net, mais y compris d’autres qui se font licencier au nom du Covid, et ça à cause d’un gouvernement qui, même dans un moment de crise comme celui-ci, aux côtés du patronat fait toujours passer ses profits avant nos vies.

C’est pourquoi le collectif féministe socialiste et révolutionnaire Du Pain et Des Roses lance un appel à témoignages auprès des travailleurs de la santé en étant en première ligne sans matériel ni protections après des années de casse de l’hôpital public.

Quelles résolutions face à la crise du Covid ?

Cette gestion catastrophique de la crise de la part des capitalistes, qui ont pris quelques mesurettes totalement insuffisantes et partielles, montre que leur logique est de donner plus toujours d’importance à leurs profits, qu’aux vies de milliers de travailleurs.

Aujourd’hui, il y a une nécessité urgente d’investissements massifs dans les hôpitaux. La pandémie le met plus que jamais en lumière, et on voit l’état de totale impréparation de l’hôpital public face à cette épidémie qui déjà avant elle était en sur tension avec un manque de places pour accueillir tout le monde et de moyens. Nous voyons bien dans la période le manque criant de moyens dans les hôpitaux qui entraînent des manques de personnel, de matériel (respirateurs, lits…), d’équipements (masques, blouses…) et de structures pour accueillir tous les patients. Assez des coupes budgétaires dans ce secteur prioritaire qui montre au grand jour son rôle essentiel qui doit recevoir des aides financières constantes et conséquentes ! Et pour nous, cela doit être financé par un impôt sur les grandes fortunes. La santé ne doit pas être rentable, et c’est pour ça que nous revendiquons la centralisation et nationalisation de la santé privée.

Parce qu’un travailleur lui-même est le mieux placé pour savoir comment doit se faire et s’organiser son travail, c’est sous le contrôle des travailleurs dans la santé eux-mêmes que doit s’organiser cette centralisation. Dans un contexte de pandémie, cela doit s’accompagner de l’arrêt de la production non essentielle parce qu’aujourd’hui, ça n’a pas de sens de continuer de fabriquer des bagnoles ou des avions, et d’une reconversion de la production pour produire ce qu’il manque le plus. Le dernier exemple en date là dessus, ce sont les respirateurs artificiels fabriqués par Air Liquid avec PSA et d’autres groupes, la commande est finalement arrivée, 8500 respirateurs inutilisables parce qu’ils ont choisi la voix la plus rentable. En laissant les ouvriers contrôler eux-même les moyens de production, la gestion de la crise se ferait dans une réalité commune puisque ce ne serait pas un grand patron qui déciderait pour ses propres profits au prix de centaines de milliers de vies.


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