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DU FRIC POUR L'HÔPITAL PUBLIC

« Soyons humbles » : le gouvernement se déresponsabilise mais qui a cassé l’hôpital public ?

Lors de son passage à l’Assemblée pour annoncer les mesures, Castex a défendu le fait que son gouvernement ne serait pas responsable de la situation dans laquelle se trouve l’hôpital public. Pourtant, la casse de l’hôpital public a pris un autre tournant sous Macron.

Tatiana Magnani

2 avril 2021

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Crédits photos : Thomas Coex/AFP

Au lendemain de l’allocution de Macron, Castex a défendu à l’Assemblée que son gouvernement ne serait pas responsable de la situation dans laquelle se trouve l’hôpital public. A l’aide des chiffres, Castex saffirme : « "L’ONDAM [Objectif nationale des dépenses d’assurance maladie] hospitalier exécuté, je vais vous donner les chiffres ! (...) 2012, +2,6% ; 2013, +2,1% ; 2014, +1,7% ; 2016, +1,5%. En baisse permanente, c’est ça que nous payons aujourd’hui ! Et on viendrait maintenant nous le reprocher ?! Soyons tous humble ! ». Si chacun se renvoie la balle, depuis plusieurs dizaines d’années, les services de santé subissent un vrai démantèlement par les gouvernements successifs et c’est bien sous le gouvernement Macron que ces attaques se sont approfondies, la politique de fermeture des lits et du « tout ambulatoire » s’étant ainsi poursuivie malgré la crise sanitaire, avec la fermeture de places d’hospitalisations et des services dans plusieurs hôpitaux. En 2018 seulement, ce sont plus de 4000 lits qui ont été fermés et 3400 en 2019.

Si le gouvernement dissimule le bilan catastrophique de la crise et assure que tout est « sous contrôle », la France vient de dépasser la barre de 5000 personnes en réanimation, dans des hôpitaux toujours au bord de l’asphyxie. Ne pouvant faire face à l’afflux des patients, plusieurs ARS demandent la déprogrammation des opérations pour ouvrir davantage de lits et des directeurs et médecins de l’AP-HP s’annoncent « contraints de faire le tri des patients ». L’annonce de Macron sur le nombre de lits de réanimation portés « à un peu plus de 10.000 lits avec de nouvelles capacités d’accueils dans certains hôpitaux parisiens », soit environ 2000 lits de plus, n’est alors qu’un effet d’annonce qui ne répond aucunement au débordement des hôpitaux.

L’attaque se poursuit notamment avec la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS), promulguée en décembre dernier, qui faisait 4 milliards d’économie sur la branche d’assurance maladie. Autrement dit, ce que le gouvernement donne d’une main avec « l’effort budgétaire historique » du Ségur de la Santé, il le reprend de l’autre avec des nouvelles coupes budgétaires dans l’hôpital public et de la sécurité sociale. Non seulement la stratégie nous a menés droit au mur, comme Macron continue à jongler avec la situation. Pour contrer les politiques d’austérité et pour une sortie alternative qui réponde à l’urgence de la situation, seule l’organisation à la base des travailleurs de la santé pour reprendre la main de la crise sanitaire est nécessaire.


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