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Salaires

Sous-traitance automobile : les salariés de Novares arrachent par la grève 8,2% d’augmentation de salaire

Au terme de 5 journées de grève, les salariés de Novares ont décroché une victoire et obtenu une augmentation des salaires de plus de 8% ainsi que plusieurs primes. Une grande victoire face au premier sous-traitant de l'immense usine de Toyota Onnaing.

Dorian Maffei

14 mars 2023

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Sous-traitance automobile : les salariés de Novares arrachent par la grève 8,2% d'augmentation de salaire

Crédits photos : CGT Toyota Onnaing

Depuis le lundi 6 mars, chez le sous-traitant automobile Novares à Libercourt (Pas-de-Calais), la moitié des salariés a mené une grève pour une revalorisation salariale dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO). À Novares, les travailleurs les moins payés gagnent à peine plus que le SMIC, avec environ 1350 euros net par mois. Des salaires très faibles, alors que les prix, notamment de l’énergie ou de l’alimentaire, augmentent de 15 à 20%.

Novares est le principal fournisseur de l’usine Toyota d’Onnaing, près de Valenciennes (Nord) où travaillent plus de 5000 salariés, et fournit des pièces plastiques pour l’usine, qui peut produire 1250 voitures par jour. Dès mardi dernier, au lendemain du début de la grève, les ouvriers du site Toyota d’Onnaing ont dû être placés en chômage partiel et la production de cette usine automobile, la plus grande de France, a été bloquée faute d’approvisionnement, tout comme celle des autres fournisseurs. A la fin de la grève, Toyota avait pris de retard de production de 5000 véhicules, selon la Voix du Nord.

Pour la grève, les travailleurs soumis aux trois-huit se sont organisés par des assemblées interpostes. Les travailleurs de l’équipe montante rencontraient ceux de l’équipe descendante et décidaient de reconduire la grève qui a duré cinq jours. Ce week-end également, une équipe de suppléance a refusé de travailler en soutien à la mobilisation. Lundi matin, les salariés ont reconduit la grève dès 6 heures du matin, nous explique David Real, de la CGT Novares. À 7h30, l’inspection du travail a entamé une médiation avec la direction qui a conduit à la satisfaction des revendications des grévistes. La grève aura réussi à arracher une augmentation générale des salaires de 8,24% rétroactive au 1er janvier 2023 et représentant 120 euros en plus par mois pour un salaire brut de 1700 euros.

À cette augmentation des salaires s’ajoutent une prime de transport de 2 euros par jour (soit une quarantaine d’euros par mois) et deux primes de 400 euros chacune : l’une obtenue par un accord unilatéral avec la centrale et l’autre exclusive au site de Libercourt. Les grévistes ont aussi négocié pour faire passer les heures de grève sur le compteur des congés afin que les cinq journées de grève puissent être rattrapées sur cinq samedis, sur la base du volontariat, avec une prime de 70 euros par samedi. En mai dernier déjà, les salariés de ce sous-traitant avaient obtenu des augmentations de 105 à 115 euros après quatre jours de grève.

C’est donc une victoire sur toute la ligne que ces sous-traitants ont réussi à arracher à un groupe peu connu du grand public mais dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros. D’autant que cette victoire pourrait bien inspirer une autre lutte à l’usine Toyota d’Onnaing. Sur Facebook, la CGT Toyota Onnaing publiait lundi en début d’après-midi : « Ce que les ouvriers de Novares ont obtenu par la grève, c’est le minimum qu’on pourrait obtenir ici si on se mobilise à notre tour. La Cgt Toyota appelle l’ensemble des travailleurs de l’équipe bleue au débrayage aujourd’hui, lundi 13 mars, à partir du 2ème quart, à 15h39 ». La section CGT concluait lundi soir : « Dans l’usine, tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a que la grève qui paye, et qu’il faudra une grève total ». Ce lundi, le site Novares de Vire (Calvados) s’est également mis en grève pour les salaires. Dans l’automobile, que ce soient les donneurs d’ordres (Stellantis, Renault, Toyota), mais aussi les fonderies et les équipementiers, les grèves isolées ne cessent de se multiplier. Face à la division que le patronat impose avec les négociations entreprises par entreprises via les NAO, il faut, comme tentent de le faire les salariés de Toyota, opposer l’unité des salariés et imposer une lutte nationale pour des augmentations de salaire et leur indexation sur l’inflation.


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