×

Confinement à deux vitesses

Soirées clandestines. Qui est Pierre-Jean Chalençon, le riche organisateur "ami" du gouvernement ?

Gabriel Attal, Roselyne Bachelot, Franck Riester et même Brigitte Macron. Pierre-Jean Chalençon se targue d'avoir « beaucoup d'amis au gouvernement ». Et pas seulement, puisqu'il était également invité à l'anniversaire de Jean-Marie Le Pen avec Dieudonné. Ces liens expliqueraient-ils l'impunité dont jouit le collectionneur pour organiser des dîners de luxe en plein confinement ?

Mahdi Adi

5 avril 2021

Facebook Twitter

« J’ai beaucoup d’amis au gouvernement ». C’est ainsi que Pierre-Jean Chalençon se présentait dans une interview publiée le 1er février 2021 par l’influenceur Sam Zirah, citant pèle-mêle la ministre de la culture Roselyne Bachelot qu’il « connaît depuis plusieurs années et apprécie énormément », le secrétaire d’État Jean Baptiste Lemoyne, le ministre délégué Franck Riester, ou encore le député LREM Florian Bachelier, et surtout le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qu’il appelle affectueusement « notre ami » et au sujet duquel il promettait qu’il « doit venir dîner prochainement ».

Dans le reportage diffusé par M6 le 2 avril, il déclarait sous couvert d’anonymat : « j’ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants soi-disant clandestins avec un certains nombre de ministres, alors ça me fait doucement rigoler. On est en démocratie, on fait ce qu’on veut ». Des restaurants dont « l’adresse n’est connue que de quelques privilégiés » toujours selon M6 qui dévoile dans son enquête un lieu où les convives doivent débourser entre 160€ et 420€ pour profiter d’un repas, et où le personnel revendique fièrement ne pas porter de masque ni respecter les gestes barrières : « une fois que vous passez la porte il n’y a plus de Covid ». Depuis, en plus de Gabriel Attal, le présentateur télé employé par BFMTV Bruce Toussaint, ainsi que l’éditorialiste sur la même chaîne Ulysse Gosset, sont également suspecté de s’être rendu dans ce type de restaurant.

Avant que le scandale n’éclate Pierre-Jean Chalençon fortuné ne se cachait même pas d’organiser « des déjeuner ou des dîners » gastronomiques avec le restaurateur Christophe Leroy. Alors que la grande majorité de la population vit depuis un an sous le coup des confinements, couvre-feux et autres restrictions sanitaires avec la fermeture des bars et restaurants, le propriétaire du Palais Vivienne dans le très chic IIème arrondissement de Paris profitait donc de l’impunité accordée par sa fortune et ses liens avec la haute bourgeoisie et le pouvoir.

Et pour cause, en février 2020 il était invité par Brigitte Macron à l’Elysée pour un dîner avec la première dame avec qui il « échange régulièrement » selon Femmes Actuelles.Mais il n’y a pas qu’au gouvernement que Pierre-Jean Chalençon a des « amis ». En juin 2020, il était invité à l’anniversaire de Jean-Marie Le Pen où il avait posé sur une photo avec Dieudonné. S’il avait dû s’excuser pour ses frasques aux côtés de l’humoriste anti-sémite et du fondateur du Front National, déclarant « j’ai fait une erreur », ce n’est pas la seule fois où il s’est affiché aux côtés de l’extrême-droite. En effet, d’autres photos de lui en compagnie de Jean-Marie Bigard ou encore de Francis Lalanne circulent sur la toile.

Aujourd’hui, face au tollé provoqué par l’affaire, Pierre-Jean Chalençon renie ses propos et affirme qu’il faisait de « l’humour » et maniait « le sens de l’absurde », tandis que selon 20Minutes l’entourage de Gabriel Attal prétend qu’« il ne connaît pas M. Chalençon et n’a évidemment jamais participé à un quelconque dîner ou soirée ». Le ministre de l’Économie Bruno Lemaire affirme de son côté être « convaincu » que « tous les ministres, sans exception, respectent la règle, aucun n’estime avoir droit à quelque passe-droit que ce soit ».

Des déclarations qui ressemblent d’avantage à une tentative d’étouffer l’affaire qu’autre chose. Car après un an à entendre le gouvernement mettre en cause « la responsabilité individuelle » de la population pour expliquer la flambée de l’épidémie et décréter des mesures répressives à l’image des amendes de 135€ pour non-port du masque ou défaut d’attestation, cette nouvelle affaire ne peut que continuer à exacerber la méfiance vis-à-vis de la macronie et d’une gestion de crise au service des puissants.


Facebook Twitter
Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Salariés réservistes de l'armée : Lecornu appelle au « patriotisme du capitalisme français »

Salariés réservistes de l’armée : Lecornu appelle au « patriotisme du capitalisme français »

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

Contre le délit d'opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Compte épargne temps : les directions syndicales s'entendent avec l'U2P pour aménager la misère

Compte épargne temps : les directions syndicales s’entendent avec l’U2P pour aménager la misère

« C'est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

« C’est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media