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Solidarité populaire avec les victimes

Séisme en Iran et en Irak : les sinistrés abandonnés par les autorités

Ce dimanche 12 novembre, un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter a fait près de 500 morts et des milliers de blessés en Iran et en Irak. Un drame humanitaire dans lequel les autorités iraniennes et irakiennes qui appauvrissent la population, mènent des guerres meurtrières, ainsi que les pays impérialistes, ont leur responsabilité.

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Un séisme meurtrier, des rescapés livrés à eux-mêmes

Le bilan du séisme de magnitude 7,3 qui a touché dimanche soir le nord-est de l’Irak et des régions frontalières en Iran et en Turquie fait état en Iran d’au moins 413 morts et 7370 blessés. En Irak, le séisme a été fortement ressenti à Bagdad et dans de nombreuses provinces. Le dernier bilan officiel du drame fait état d’une dizaine de morts et 336 blessés. C’est le séisme le plus meurtrier depuis le début de l’année 2017 mais pas le plus puissant, qui reste celui du 8 septembre au Mexique, d’une magnitude 8,2.

Depuis les autorités multiplient les déclarations, promettant de venir en aide aux sinistrés. « Nous sommes en train d’installer trois camps d’urgence » dans cette zone, a déclaré à la télévision d’État le gouverneur adjoint de Kermanshah, la province située à la frontière de l’Irak et qui a été la plus touchée par le séisme. Les rescapés qui sont aujourd’hui sans toit, sans nourriture, sans ressources, ont attendu les secours. Des secours qui ont tardé à venir : les dégâts engendrés par le séisme rendent l’accès aux villages les plus reclus difficile, mais certains pointent aussi le manque de réactivité, de moyens mis dans l’aide apportée aux victimes. Alors, ce sont celles et ceux qui habitent les villages les plus éloignés, les plus pauvres aussi souvent, qui tardent à voir les secours arriver.

Aujourd’hui, des milliers d’individus, de familles dorment dehors alors même que l’hiver arrive, que des dizaines de milliers de logements ont été détruits. Les autorités iraniennes qui ont promis l’arrivée de tentes et de couvertures saluent en attendant la solidarité des habitants entre eux, les dons envoyés de l’étranger et de personnalités iraniennes, ou encore l’intervention des associations. A ce titre, le président iranien Hassan Rohani loué mardi "la fraternité" et l’entraide dont ont fait preuve les habitants eux-mêmes dans un premier temps, et "toute la population iranienne". Une réaction qui permet à peine de voiler l’abandon par l’Etat de ces milliers de personnes livrées en réalité à elles mêmes. Des appels au soutien de la population cyniques et hypocrites quand on sait qu’il s’agit au fond d’une façon d’économiser sur les ressources publiques.

La responsabilité des autorités iraniennes et irakiennes et des états impérialistes

Pendant que les autorités iraniennes essayent de montrer qu’elles maitrisent la situation, de nombreux échos des rescapés traduisent plutôt le chaos et l’inquiétude qui règnent du côté des sinistrés. Une inquiétude doublée d’une colère qui monte contre les autorités. En effet, dans des témoignages, des habitants dénoncent notamment l’écroulement d’infrastructures récentes construitent par l’Etat. Si un tremblement de terre est un phénomène "naturel" imprévisible, par contre il n’est pas "naturel" que plusieurs immeubles nouvellement construits s’effondrent dans des régions qui connaissent régulièrement des séismes. Depuis des années, les promesses d’investissements dans les infrastructures sont nombreuses mais restent au stade de promesses. Ainsi, si le séisme est bien responsable de la destruction de villages entiers, le manque d’investissement des autorités dans les infrastructures, les logements, les hôpitaux, les écoles, l’ensemble des services publics ainsi que la corruption jouent un rôle central dans l’étendue du désastre. De l’argent qui au lieu d’être mis au service de la population sert aux financements des guerres dans la région ou encore à l’armement de l’Etat.

Les zones frappées par la catastrophe ont été le théâtre majeur des combats de la guerre entre l’Irak et l’Iran (1980-1988). Des zones ravagées par la guerre, des individus traumatisés et violentés, qui aujourd’hui subissent de plein fouet les conséquences des conflits régionaux et des choix et "priorités" économiques de ceux qui les gouvernent. Dans ce bourbier, les autorités iraniennes et irakiennes ne sont pas seules responsables : les pays impérialistes ont joué aussi le rôle majeur que l’on connait dans la déstabilisation de la région. Les Etats-Unis en premier chef mais également la France ou encore l’Allemagne qui par intérêts économiques ont militarisé et envahis le Moyen-Orient.

Ce sont les rescapés qui aujourd’hui payent pour les politiques menées par les chefs d’Etat et leurs gouvernements. Face à l’abandon des sinistrés par les autorités, à ce désastre, seule une solidarité ouvrière, populaire et internationale serait à même de répondre à l’urgence de la situation afin de prioriser la reconstruction d’infrastructures et de décider où l’argent doit aller : c’est à dire du côté de ceux qui en ont le plus besoin.

crédit photo : EPA/MAXPPP


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