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Grève pour les salaires

Sanofi. Grève nationale et blocages des sites pour augmenter les salaires à hauteur de l’inflation

Depuis lundi, les salariés de 14 sites de Sanofi sont entrés en grève pour une hausse des salaires supérieure à l'inflation. Ce mercredi, un rassemblement est appelé devant le siège de l'entreprise pour la dernière réunion de négociation.

Maelle Hills

22 novembre 2022

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Crédits photos : Twitter CGT Sanofi

Le géant pharmaceutique Sanofi connaît actuellement un mouvement de grève national qui touche 14 sites en France. Dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires), différentes usines du groupe se sont mobilisées pour exiger des hausses de salaire supérieures à l’inflation. Après différentes journées de mobilisation - le 15 novembre à l’appel de la CGT huit sites étaient en grèves ou suite à un appel intersyndical le 18 novembre - depuis ce lundi, les salariés sont appelés à la grève durant trois jours d’affilés.

Selon les sites, différentes organisations syndicales appellent en commun à la grève jusqu’au mercredi, jour de la dernière réunion de NAO. C’est à cette occasion qu’un rassemblement devant le siège de Sanofi est appelé.

Actuellement, certains sites connaissent une très forte mobilisation. Pa exemple, à Val-de-Reuil (Eure), où sont produit les vaccins antigrippaux, c’est plus de 200 grévistes qui ont mis en place un blocage depuis lundi matin. Sur le site de Lisieux, en Normandie, près de la moitié des salariés sont en grève, après deux débrayages mardi puis vendredi dernier. Un site où la question de la grève est particulièrement sensible, car il est dédié à la production de Doliprane, qui est déjà particulièrement sous tension ces dernières semaines. C’est aussi le cas à Sanofi le Trait en Seine-Maritime avec 300 salariés mobilisés pour lesquels la direction a appelé la gendarmerie venue forcer le blocage du site ce mardi.

Christophe, délégué syndical central adjoint CGT Sanofi, résume ainsi les raisons de la colère : « Ce qu’on réclame là, c’est ce qu’on subit actuellement : si tu regardes entre novembre 2020 et novembre 2022, le litre de gazole a pris 60 %. Nous le problème, c’est qu’on ne peut pas se déplacer en transport en commun, il y a une bonne partie des salariés qui habitent entre une demi-heure et une heure de voiture du site. Moi par exemple, ça me fait 44km par jour. La hausse des carburants, c’est hyper important dans le budget. Et il ne faut pas se leurrer, le chariot de course aussi a pris une claque. Tout a augmenté, c’est de la folie ».

Pourtant, face à cette réalité d’une explosion des prix, la direction n’a proposé que 3 % d’augmentation collective, 1.5 % d’augmentation individuelle, au mérite, et une prime de 1 000 €, lors des négociations du mardi 15 novembre. C’est donc en toute légitimité que les salariés se mobilisent pour obtenir une rémunération à la hauteur de l’inflation !

Les revendications des grévistes touchent aussi à la question des embauches. Pour exemple, le site de Lisieux compte 239 CDD, 80 intérimaires et 207 postes en CDI. Christophe explique cette nécessité de l’embauche en CDI contre le développement de contrats précaires : « Le travail intérimaire, c’est maximum 18 mois, sur des sites comme nous, c’est en moyenne six semaines de formation. Dès que la personne s’en va, ils en prennent un autre que tu formes et puis ça continue... On passe plus de temps à former des intérimaires qu’à se former nous. C’est pour ça qu’on demande aussi des embauches. Mais quand on les demande, c’est sur des postes pérennes. Ça veut dire que sur le même poste, ça fait des années qu’il y a que des intérimaires. »

Pour l’instant, la direction ne cède pas aux revendications des grévistes, pourtant elle en a les moyens. En effet le géant Sanofi a déclaré le mois dernier que son bénéfice par action ajusté pour 2022 a augmenté d’environ 16 %, tandis que son bénéfice d’exploitation augmenté de 26,5 % au troisième trimestre, pour atteindre 4,5 milliards d’euros. Des chiffres exceptionnels réalisés grâce au travail des salariés qui subissent aujourd’hui l’explosion des prix. Ainsi, en se mobilisant par la grève pour des augmentations de salaires, les grévistes de la multinationale du médicament montrent la voie à suivre pour combattre l’inflation.


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