« On a décidé de durcir le mouvement » explique Arnaud Ruscha, secrétaire général CGT du CSE Arkema depuis le piquet de grève de la plateforme chimique Total-Arkema. « On est à l’épisode 6 de la mobilisation contre la réforme des retraites. On a fait des manifestations massives et le gouvernement reste sourd à nos revendications. On ne peut plus faire l’économie de bloquer l’outil de travail » avance de son côté Alexandre Schwartz, délégué syndical CFDT central UES Raffinage Pétrochimie.

Ce matin, depuis 5 heures, la plateforme chimique Total-Arkema est bloquée. « Il y a un taux de grévistes très important. Sur Arkema, presque rien ne sort. Toutes les installations sont mises à l’arrêt chez Total » rapporte Arnaud Ruscha. « Ce n’est que le début. On est partis pour minimum 48 h de blocage jour et nuit. Et nos installations il faut un peu de temps pour les arrêter et plus encore pour les redémarrer. Demain soir, en assemblée générale, on décidera des suites à donner » ajoute le syndicaliste.

« On est massivement en grève ajd et pendant au moins 48h. On a appelé les travailleurs des autre boîtes à nous rejoindre sur le piquet. Il y a un enjeu à tisser des liens et à échanger des modalités pour la suite » Arnaud Ruscha, secrétaire du CSE Arkema #grevedu7mars pic.twitter.com/vj56SliCC7

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 7, 2023

Pour s’adresser aux entreprises de la région, l’intersyndicale de la plateforme chimique et l’UL CGT de Saint Avold avaient appelé les grévistes à se retrouver sur le piquet de grève, devant la plateforme. « On sait que le 7 mars va être suivi, et le 8 aussi. Pour l’instant, il est plus difficile de savoir ce qui s’annonce ensuite. On s’est donné rendez-vous sur la plateforme parce qu’on se dit que s’il y a des boîtes motrices dans la grève reconductible, cela pourrait entraîner des petites boites du coin » avance Christian Porta, secrétaire de l’UL CGT de Saint Avold et délégué syndical chez Neuhauser.

« On a proposé à tous les salariés et les grévistes de la région de se retrouver sur notre piquet de grève. Tout le monde n’a pas la capacité de s’organiser sur un piquet. C’est l’occasion de discuter entre nous des modalités pour la suite et en même temps de nous aider à tenir le piquet » défend Alexandre Schwart. A partir de 10 heures, les grévistes des autres secteurs affluent. Trois cars Continental sont affrétés pour l’occasion. On dénombre aussi des grévistes de Grundfos (métallurgie), SNF (chimie), Daimay (automobile), Neuhauser (alimentaire) mais aussi des professeurs et des employés de la mission locale.

A quelques centaines de mètres du piquet, un péage. Une opération « péage gratuit » se lance.

"Opération péage gratuit" à Saint Avold où les grévistes d'Arkema ont été rejoints par ceux de Continental, de Grundfos (métallurgie), Snf (chimie), Dain (automobile) ou encore Neuhauser (alimentaire) #grevedu7maris pic.twitter.com/Du8D2GlmWM

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« On a fait une opération péage gratuit pour essayer de récolter un peu d’argent pour la caisse de grève que l’assemblée générale interpro a mis en place au niveau de Metz. Parce que si on se pose la perspective de la reconductible, la question de l’argent va rapidement devenir fondamentale. Il s’agissait aussi de s’adresser à la population qui vit et travaille à côté de nos usines et faire entendre que partout la grève doit se généraliser » explique Christian Porta.

Pour cela, le travailleur chez Neuhauser en est conscient, « il faudra élargir les revendications. Chez nous, on n’arrive même pas jusqu’à la retraite. Nous revendiquons non seulement le retrait de la réforme Macron mais aussi l’amélioration de nos conditions de départ à la retraite. Il est temps aussi de poser la question des salaires. Tous les 15 du mois on est dans le rouge. L’intersyndicale se refuse à le faire, alors on le fait à leur place ».

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