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Ouvrez les frontière

Royaume-Uni : La surenchère anti-migrants d’un gouvernement aux abois

Ce mercredi, le premier ministre britannique conservateur Rishi Sunak a annoncé de nouvelles lois anti-immigration criminalisant un peu plus les migrants traversant la Manche.

Julian Vile

9 mars 2023

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Le parti conservateur britannique, dans une position politique extrêmement précaire et donné perdant selon tous les sondages à la prochaine élection générale face au parti travailliste, a encore une fois agité la peur anti-migrants afin de détourner l’attention de la crise économique majeure traversée par le pays. Ce mercredi 8 mars, Rishi Sunak a donné une conférence de presse survolant les principes d’une nouvelle loi anti-immigration émanant de sa ministre de l’Intérieur ultra-conservatrice Suella Braverman.

Si les détails de la loi n’ont pas encore été rendus publiques, Sunak en a mentionné les points saillants : les migrants considérés comme « illégaux » et arrêtés sur le territoire britannique ne pourront pas faire de demande d’asile et pourraient être interdits de séjour de manière permanente ou de faire une demande de nationalité ultérieure.

Devant un podium arborant le slogan absurde « Stop the boats » (arrêtons les bateaux), Sunak a présenté une autre mesure qui a fait réagir : l’exclusion des « migrants illégaux » des protections contre l’esclavage moderne dont le Modern Slavery Act de 2015 les protégeant contre le travail forcé et le trafic humain. Une telle mesure protègerait de facto les esclavagistes qui ne seraient plus poursuivis en justice comme avant dès lors que l’état britannique estime qu’un migrant est entré sur le territoire de manière illégale. À l’heure actuelle, les programmes gouvernementaux pour l’immigration sont uniquement ouverts aux migrants venant d’Ukraine, d’Afghanistan ou de Hong Kong et la loi de 2021 sur l’immigration a rendu illégale l’entrée au Royaume-Uni sans un visa.

Tout au long de son discours, le premier ministre a décrit les migrants en termes abjects et contradictoires. Les migrants seraient à la fois privilégiés et prêts à risquer leur vie à travers la Manche :

“Les personnes qui traversent illégalement la Manche ne fuient pas directement un pays déchiré par la guerre... ou des persécutions... ou une menace imminente pour leur vie.
Elles ont traversé des pays européens sûrs.
Elles paient des sommes considérables aux passeurs pour effectuer ce voyage dangereux et parfois tragique."

La loi pourrait également s’applique de manière rétroactive, criminalisant de fait les migrants déjà présents sur le sol britannique

Électoralement acculé, le parti conservateur légué par Boris Johnson aux franges les plus réactionnaires de son parti (Sunak fait partie des seules élites du parti ayant soutenu le Brexit depuis le début) continue de se radicaliser en entretenant les terrains classiques de l’extrême-droite. Pour ce faire, Sunak avait nommé dès son arrivée au 10 Downing Street deux personnes décriées pour leur extrémisme : Suella Braverman à l’intérieur et Kemi Badenoch, aux positions anti-LGBT, au poste de ministre de l’égalité.

Il est important de noter que le parti travailliste n’offre aucune opposition sérieuse à ce type de projet de loi obscène, se laissant volontairement entraîner sur sa droite par les conservateurs dans le contexte d’une purge interne radicale de tous les éléments corbynistes subsistant en son sein.

Face aux réactionnaires en tout genre au Royaume-Uni comme en France : régularisation de tous les sans papiers et ouverture des frontières.


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