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Violences policières

Répression : une nouvelle interpellation violente à Gennevilliers

La multiplication des scènes de violences policières dans les quartiers populaires vient illustrer l’impunité dont jouissent les forces de répression et la gestion autoritaire et répressive de la crise.

Aminata Niakaté

23 avril 2020

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Une vidéo postée par le journaliste Taha Bouhafs montre un homme se faire interpeller violemment dans la nuit de mercredi à Gennevilliers. L’homme, maîtrisé par les nombreux policiers qui l’ont plaqué au sol, reçoit pour autant plusieurs coups de la part d’un policier.

Une nouvelle interpellation violente qui vient s’ajouter à une longue liste de violences policières, dont celle de samedi dernier commise contre Mouldi, 30 ans, gravement blessé à la jambe, fauché par la portière d’une voiture de police à Villeneuve-la-Garenne, et qui a provoqué des révoltes dans plusieurs quartiers de l’hexagone. Avec le confinement, et légitimées par l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le nombre d’interpellations violentes ne cesse de s’accroître. Le 17 mars dans le 18ème arrondissement de Paris, une jeune femme s’est violemment faite interpeller et maintenir à terre par une dizaine de policiers sous prétexte de non-respect des règles du confinement.
Le 23 mars, aux Ulis, Yassine et Sofiane ont été violemment passés à tabac. Leur crime ? Être sorti acheter du pain ou aller travailler en ayant oublié leur attestation. Le 17 avril, un jeune de 19 ans qui jouait au ballon s’est fait violemment interpeller, tout comme une femme, interpellée et plaqué au sol aux abords du parc Montsouris, dans le sud de Paris.

Une gestion répressive de l’épidémie

Devant le constat de sa totale impréparation pour affronter cette pandémie, le gouvernement Macron accentue la répression et l’autoritarisme pour faire face à des mouvements sociaux qui auront très probablement lieu après le déconfinement. L’impunité de la police, ainsi que l’important investissement fait en matériel de répression (contrairement au matériel médical qui manque toujours cruellement) en attestent. Les effets d’une crise économique comparable à celle de la grande dépression des années 30 commencent déjà à se faire sentir, avec l’inflation de prix de produits de première nécessité et plus de 10 millions de salariés au chômage-partiel, pour ne citer que quelques exemples. En témoignent les associations qui voient augmenter de manière exponentielle le nombre de personnes venant chercher de quoi se nourrir. Les contrôles d’attestations aux faciès, avec des interpellations violentes et en ciblant particulièrement les quartiers populaires, sont une tentative, au-delà de discipliner la population qui est directement victime, d’accoutumer l’opinion publique à un fort tournant répressif pour faire payer cette crise aux travailleurs et secteurs populaires.

La lutte contre les violences policières nous concerne toutes et tous

« Agents RATP pour beaucoup issus des quartiers populaires, la répression policière nous la connaissons depuis toujours, dans nos banlieues et aujourd’hui quand nous nous mobilisons pour défendre nos droits » affirme Ahmed Berrahal, syndicaliste Cgt à l’initiative, ainsi que son collègue Didier Dorzile, du communiqué Nous, agents RATP, disons stop aux violences policières dans nos banlieues !. Dans la même interview, ce dernier fustige l’inaction des centrales syndicales face aux violences policières dans les quartiers populaires : « les syndicats doivent se positionner là-dessus, ce n’est pas normal qu’ils ne disent rien ! On ne devrait même pas se poser la question, le syndicat défend le salarié donc il défend tout ce qui va avec, il faut être en phase avec la réalité du quotidien […] plein de travailleurs sont issues de la banlieue, comment peuvent-ils s’intéresser au syndicalisme et à la lutte des classes si les syndicats ne s’intéressent pas à cette violence d’Etat qu’ils vivent dans leurs quartiers ? »

Dans la tribune « Covid-19 : les quartiers populaires en première ligne ! » publiée le 14 avril par Médiapart, des personnalités du monde associatif, syndicalistes, politiques, artistes, intellectuels, médecins et quelques organisations syndicales exigeaient déjà « la fin des contrôles au faciès qui génèrent des violences policières insupportables. » Face à la gestion gouvernementale inefficace et répressive de l’épidémie, c’est aux habitants des quartiers, en lien avec les travailleurs, de s’organiser eux-mêmes pour prendre en main les mesures de sécurité et d’hygiène nécessaires pour faire face à l’épidémie. Nous avons besoin de tests massifs et des masques, de travail et de logement dignes, pas de police dans nos quartiers !


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