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Répression contre les grévistes

Répression : la SNCF menace de licenciement des grévistes de l’Infrapôle Paris Nord

A la Gare du Nord, la SNCF continue de harceler les grévistes alors qu’elle a été condamné pour entrave à la grève il y a 10 jours. C’est maintenant six cheminots qui sont sur la sellette.

Arthur Nicola

17 mars 2021

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« Une attitude revancharde » : c’est ainsi qu’Anasse Kazib, syndicaliste à Sud Rail Paris Nord, décrit l’attitude de la direction de l’Infrapole envers les grévistes. Pour rappel, depuis début janvier, les agents qui assurent la maintenance des voies (l’Infrapole) du secteur de la gare du nord à Paris sont en grève pour demander une meilleure reconnaissance de leurs conditions de travail et une revalorisation salariale, à la hauteur de 20€ supplémentaires par jour. Après un bras de fer d’un mois et demi, durant lequel la direction a muté les travailleurs en journée pour les empêcher de faire grève (en effet, pas de travaux pendant la journée), la SNCF a été condamné par le juge des référés pour délit d’entrave [au droit de grève] le vendredi 12 mars. Mais plutôt que de répondre aux revendications des grévistes, la direction s’acharne et décide de réprimer les grévistes.

« On a même pas encore eu la signature de l’huissier que la direction a envoyé des demandes d’entretiens disciplinaires à six agents » s’est exclamé, sur Twitter, Anasse Kazib. Le syndicaliste, en lutte avec ses collègues, que nous avons joint, dénonce cette répression de la direction : « Sud Rail et les grévistes trouvent scandaleuse cette attitude revancharde de la direction d’établissement Infrapole Paris Nord, qui consiste à lancer des procédures disciplinaires alors qu’ils viennent d’être condamnés pour délit d’entrave en justice  » nous a-t-il expliqué, avant de prévenir qu’« il est clair et net qu’il n’y aura pas de négociation de la part des grévistes tant que l’ensemble des sanctions n’est pas levé ».

La SNCF est une habituée de cette méthode de répression syndicale envers les cheminots : avec 7000 suppressions d’emplois sur les trois dernières années, de nombreuses luttes ont eu lieu dans l’entreprise publique. Et à chaque fois, la réponse de la direction est de s’attaquer aux syndicalistes et aux cheminots qui dénoncent les réformes et les attaques contre les acquis sociaux en cours, à l’image du cheminot Éric Bezou licencié pour avoir dénoncé un management agressif et la casse sociale du service public ferroviaire. A Paris Nord, cette répression est d’autant plus honteuse qu’elle intervient après une condamnation de l’entreprise, fait assez rare, pour entrave au droit de grève. Et alors que de nombreux salariés ont reçus des sanctions pour des faits relatifs à des faits de grève, comme des avertissements, seulement six ont reçus une demande d’entretien disciplinaire, qui peut déboucher jusqu’au licenciement. Une pétition a d’ailleurs été lancée pour les soutenir. Or, les cheminots convoqués aujourd’hui sont ceux qui ont continué le mouvement. Ce qui fait dire à Anasse Kazib qu’il y a bien une discrimination syndicale : « Le syndicat Sud Rail se réserve le droit d’attaquer l’entreprise pour discrimination car nous avons la preuve que pour les mêmes faits reprochés, des agents qui ont arrêté la grève ont eu des avertissements, et les agents qui maintiennent la grève sont convoqués pour des entretiens disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement.  »


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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