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Rassemblement devant le siège SNCF

Reportage. Les cheminots de Châtillon, en grève surprise depuis une semaine

Reportage depuis le rassemblement devant le siège de la SNCF ce mardi. Alors que le gouvernement pensait avoir écrasé l'un des secteurs les plus importants du mouvement ouvrier, les cheminots de Châtillon passent à l'offensive et leur grève surprise, qui dure depuis une semaine, est exemplaire.

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Alors que le gouvernement pérorait sur la défaite d’un des secteurs clefs du mouvement ouvrier après la mobilisation cheminote du printemps 2018 et sa fameuse grève perlée contre la (contre-)réforme ferroviaire, moins d’un an et demi après, la situation est toute autre.

En effet, depuis, la radicalité des Gilets Jaunes a largement impacté les secteurs du monde du travail liés au mouvement ouvrier traditionnel, en témoignent la grève extrêmement massive du 13 septembre dernier à la RATP et la multiplication des mouvements de grève à la SNCF. Après l’exercice massif du droit de retrait par les cheminots suite au dangereux accident survenu en Champagne-Ardennes, la grève massive du technicentre de Châtillon démontre encore une fois la combativité des cheminots à l’approche du 5 décembre.

Ce mardi, un rassemblement était organisé en soutien aux grévistes, devant le siège de la SNCF. C’était pour eux l’occasion de revenir sur les raisons de la grève et de revendiquer une rencontre avec la direction suite aux procédures disciplinaires qu’elle a engagée à l’encontre des 200 grévistes. L’accès au siège était barré par un cordon de policiers, poursuivant la logique de confrontation.

Comme le souligne Clément, l’un des grévistes de Châtillon, le mouvement est d’abord né pour « dénoncer un accord local qui dégrade nos conditions de travail, qui dégrade nos conditions de vie » et qui constitue « les suites et les conséquences du Pacte ferroviaire » adopté en 2018. Il permet en effet de revenir sur les accords locaux, notamment dans les technicentres.

Or, la maintenance est l’un des secteurs les plus précaires de la SNCF. C’est pourquoi ces attaques qui consistent notamment à augmenter par un accord local le nombre de nuits travaillées ont fait exploser la colère de ces travailleurs qui cumulent déjà des conditions de travail difficiles avec des salaires bas.

Le rassemblement a aussi été caractérisé par une importante médiatisation avec la présence de très nombreux grands médias, avides d’interroger les cheminots grévistes sur la poursuite de leur mouvement. Cette forte présence témoigne de l’importance de cette grève et de la tension qu’elle provoque. En effet, sa spontanéité et la radicalité de sa méthode, en refusant de se plier au « délai de prévenance », inquiètent fortement la direction et au-delà le gouvernement et le patronat, à l’approche du 5 décembre puisqu’elle contribue à mettre à mal l’encadrement institutionnel du mouvement ouvrier. « Eux ils nous respectent pas. Pourquoi on s’amuserait à les respecter, à attendre les délais pour qu’eux se préparent ? », nous explique un cheminot présent.

« Ce qu’on a fait, j’espère que ça servira à tous les collègues qui aujourd’hui subissent ça. On a montré qu’on était capable de se défendre ! », déclare un gréviste. De fait, après une semaine de grève, la direction a accédé à la majorité de leurs revendications, qui deviennent encore plus offensives et qui réclament également la levée de toute mesure disciplinaire.

Leur combativité est un exemple pour les travailleurs et travailleuses et peut nourrir la perspective d’une grève générale reconductible à partir du 5 décembre.

Soutenir les cheminots en grève de Châtillon en étant solidaire de leur caisse de grève.


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