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Représentante des intérêts du patronat

Régionales. Portrait de Carole Delga, la vallsiste qui n’aime pas les classes populaires

Les élections régionales auront lieu ce dimanche. En région Occitanie, retour sur le bilan et le nouveau programme de Carole Delga, directrice de la région au cours du dernier mandat régional.

17 juin 2021

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Crédit photo : Objectif Gard

Qui est Carole Delga et qui sont ses alliés ?

Carole Delga est une politicienne issue du PS, qui fut notamment secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire de 2014 à 2015. Elle a ensuite été élue présidente de la région Occitanie en 2016. Lors des primaires du PS en 2016, elle a soutenu la candidature de Manuel Valls, et fait ainsi partie de ligne du PS très adaptée au tournant autoritaire du régime.

D’ailleurs, pour ces nouvelles élections qui auront lieu dimanche, [des candidats ouvertement de droite figurent sur sa liste. C’est par exemple le cas de Bernard Bastide, maire Les Républicains de Nasbinals, qui est en 2ème position de la liste Occitanie en commun de Carole Delga, en Lozère ; ainsi que de Christine Sahuet, élue de droite à Saint-Geniez d’Olt dans l’Aveyron. Figure aussi sur sa liste [Jalil Benabdillah, élu à Alès sur la liste LR, qui est aussi homme d’affaire notamment à la tête de l’entreprise SDTech Groupe. Sur ces listes, figurent aussi des élus macronistes tels que Didier Codorniou, tête de liste dans l’Aude, ou Claire Lapeyronnie maire de Pont Saint-Esprit dans le Gard.

Ainsi donc, la directrice de région prouve qu’elle n’a aucun problème à faire des alliances électorales avec la droite et avec des figures patronales, et montre par la même occasion les intérêts qu’elle défend.

Carole Delga, présidente régionale du patronat

Au cours de son mandat, Carole Delga a montré qu’elle était clairement du côté des chefs d’entreprises. En effet, elle a multiplié les dispositifs d’investissement d’argent public dans les entreprises, en revendiquant des « partenariats public-privé », comme moyen de donner des faire des cadeaux au patronat. C’est dans ce sens qu’elle a par exemple lancé le fond l’OCCAL doté d’une enveloppe de 70 à 80 millions d’euros, qui permet d’octroyer des aides financières aux entreprises au moyen de subventions ou de garantie d’emprunt.

Elle a aussi fait de la région une « actionnaire » des entreprises : 3,5 millions d’euros de garantie bancaires ont par exemple été accordés à l’entreprise d’ArcelorMittal et 4 millions à l’abattoir de Sainte-Geneviève, et ce afin de favoriser les investissements privés.

Elle a aussi été à l’initiative du programme de [l’ « Accélérateur Région Occitanie » , qui est un programme d’accompagnement des entreprises afin de les aider à « structurer une croissance durable de leur entreprise ». Ce programme a d’ailleurs été mis en place aux côtés de l’association Leader, qui est un « cluster d’entreprises en croissance », dirigée par Jalil Benabdillah, que l’on retrouve aujourd’hui sur l’une des listes de Carole Delga… S’il fallait encore démontrer que Carole Delga est la présidente des patrons, c’est chose faite, et elle ne s’en cache pas.

C’est qu’en effet celle-ci se vante de soutenir « ceux qui produisent la richesse », en précisant qu’elle fait en réalité référence… aux employeurs et investisseurs, donc ceux qui en réalité s’accaparent la richesse produite par les salariés, et non ceux qui la créent. Elle a donc affiché un soutien clair aux entreprises notamment à l’occasion de la crise qui a été exacerbée par la crise sanitaire. [À cette occasion, elle s’est faite le relai du plan de relance impulsé au niveau gouvernemental, qui a consisté à arroser le patronat d’aides financières en prétendant le faire pour « sauver l’emploi » car il n’est bien sûr pas envisageable pour la classe dirigeante de piocher dans les profits faramineux des patrons pour faire face à la crise.

Une campagne qui se mène aussi sur le terrain sécuritaire

Carole Delga mène aussi une campagne qui s’inscrit totalement dans la lignée de l’offensive sécuritaire menée par une large partie de la classe politique à échelle nationale, et ce notamment dans le but de draguer un électorat de droite libérale. Elle n’a ainsi pas hésité à participer à la surenchère répressive, en réclamant notamment un renforcement des équipes de police en proposant d’allouer 50 millions d’euros à un « plan régional de sécurité ». C’est dans ce sens qu’elle a apporté son soutien aux policiers qui ont manifesté récemment, et qu’elle se félicite d’avoir investi 24 millions d’euros depuis 2016 pour « sécuriser » les lycées et trains régionaux.

Cela n’a rien de très étonnant de la part de celle qui, le lendemain d’une action du groupe monarchique d’extreme droite l’action française qui a envahi le conseil régional, n’a rien trouvé de mieux à faire que de publier un tweet dénonçant l’UNEF. En effet, la directrice de la région s’est totalement rangée derrière l’offensive raciste et réactionnaire subie par le syndicat suite à l’organisation de réunions en non-mixité entre personnes racisées.

Cela correspond tout à fait à la vision du PS en matière de racisme, qui consiste à nier qu’il existe un racisme d’État et à faire passer les réunions auto-organisées en réunion racistes qui seraient une atteinte à « l’universalisme » français et aux principes de la république.

Mais ce n’est pas tout, Carole Delga s’est aussi positionnée en faveur de l’interdiction des manifestations des gilets jaunes le 22 mai 2020, en réclamant même une extension des pouvoirs du préfet à cet effet. Elle a condamné la violence des manifestants, et a déambulé aux côtés du maire LR Jean Luc Moudenc avec lequel elle partage le même mépris des classes populaires et de ceux qui relèvent la tête, et la même volonté de faire taire toutes mobilisations qui pourraient mettre à mal les intérêts qu’elle défend : ceux des capitalistes.

En opposition à ces listes qui revendiquent ouvertement les cadeaux au patronat et l’interdiction de manifestations, mais aussi aux listes de gauche telle qu’Occitanie populaire qui ne propose pas de mesures réellement anticapitalistes mais uniquement une « gestion de auche » des budgets régionaux, Révolution Permanente appelle à voter pour la liste de Lutte Ouvrière, qui est la seule liste qui s’oppose réellement à l’État et aux patrons, en toute indépendance de classe.


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