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Covid19

Reconfinement : un an de pandémie, un an au rythme des fiascos

Un an après, retour à la case départ pour 16 départements reconfinés suite à la saturation des services de réanimation. Retour sur une année d’une gestion catastrophique faite de polémique, de fiasco, d’incompétence et d’irresponsabilité de la part du gouvernement.

Emile Causs

19 mars 2021

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Crédits photo : AFP Eric Feferberg

Voilà plus d’un an que le monde entier fait face à la pandémie de la Covid 19… et que la population subit les conséquences de la gestion désastreuse de la part du gouvernement français. L’annonce du troisième confinement hier pour 16 départements montre toute l’étendue de l’échec de l’État qui ne fait qu’enchainer les fiascos. Au total c’est 84 jours de confinement, 33 jours de confinement « assoupli », 99 jours de couvre-feu, soit 216 jours de restrictions sur 365 jours. Pour autant au 19 mars la France décompte 91 706 décès liés à la Covid 19, avec en moyenne 200 décès par jour, et 4 181 607 contaminations depuis le début de la pandémie.

Cette fois-ci ce n’est pas la responsabilité individuelle qui est pointée du doigt par le gouvernement, mais les variants devenant incontrôlables et forçant la main au gouvernement pour abandonner sa volonté de passer par le trou de souris pour éviter tout confinement. Un aveu d’échec montrant plus que jamais que s’il y a un responsable à pointer du doigt dans ce bilan catastrophique c’est bien le gouvernement.

Et pour cause, dès le départ le gouvernement balbutiait et montrait qu’on ne pouvait pas lui faire confiance pour la gestion de cette crise sanitaire. La rhétorique guerrière du premier confinement pour motiver les troupes à respecter la restriction ne collait pas lorsque nous regardions la réalité des choses et l’apparition des premiers scandales. Le premier confinement a montré sans doute possible la destruction de l’hôpital public orchestré par le néolibéralisme se retrouvant sans moyens pour faire face à l’épidémie. Manque de personnels et pénurie de matériel, de blouses, de masques étaient à l’ordre du jour. Mensonge et langue de bois allant jusqu’au ridicule ont été employés pour cacher cette réalité. Maintenant le flou publiquement, le gouvernement a malgré cela maintenu sa trajectoire politique, pendant la pandémie ce sont 2 745 lits d’hôpitaux qui ont été supprimés, et encore ce matin un collectif de soignants a manifesté devant le ministère de la Santé pour dénoncer le manque de l’hôpital et l’imposture que représente le Ségur de la santé.

Pourtant dans le même temps le gouvernement, main dans la main avec le patronat, impose aux travailleurs de continuer la production, même non essentielle, pour le profit capitaliste. Ce n’est que l’opposition des travailleurs qui a réussi à imposer à bien des endroits la fermeture des usines et à démontrer l’irrationalité des capitalistes continuant de produire pour leur profit alors même que le manque de masques et de matériel médical pour faire face à la pandémie pouvait être comblé par une reconversion de la production.

La seule véritable réponse du gouvernement a été sur le terrain de la répression : 1,6 millions d’amendes ont été délivrées, allant même jusqu’à des peines de prison pour non respect des restrictions sanitaires. 26 millions de contrôles ont été effectués et 12 personnes ont été tuées lors d’interventions policières lors du premier confinement dans les quartiers populaires démontrant le racisme de l’État. Au lieu d’investir massivement dans les hôpitaux et les besoins de la pandémie, le gouvernement a privilégié le renforcement de son arsenal de répression et en a profité pour développer toute sa politique islamophobe. Face à la hausse des cas de contamination, le gouvernement sort la matraque.

Après le premier confinement, aucune stratégie à la hauteur n’a été mise en place. Les écoles, les universités et les entreprises ont rouvert dans des conditions sanitaires totalement insatisfaisantes, créant des clusters importants. Les centres de dépistages ont été totalement saturés. Il fallait attendre parfois jusqu’à 10 jours pour avoir les résultats des tests, ce qui a mis à mal toute la stratégie de « tester, tracer, isoler », qui n’a pas été à la hauteur de la reprise de l’épidémie. Dans le même temps, le gouvernement annonce son plan de relance pour l’économie, injectant des milliards dans les grandes entreprises. Pourtant, simultanément, les suppressions d’emplois n’ont cessé d’augmenter et aucun investissement considérable n’a été mis sur la table pour les services publics afin de faire face à la pandémie. Le gouvernement confirme son choix de privilégier l’économie.

Un choix qui apparaît encore plus certain lors de la deuxième vague lorsque le gouvernement a été « surpris par l’évolution du virus », et que le couvre-feu et le confinement ont rendu toujours plus vrai le triptyque métro-boulot-dodo, au plus grand bonheur du MEDEF. La meilleure manière d’arrêter la vie sociale pour ne pas avoir à toucher la vie économique. Une proposition, qui comme nous l’avons vu, a été elle aussi vouée à l’échec.

L’année 2021 arrivait avec l’espoir d’une porte de sortie grâce au vaccin… Encore une fois, c’est loupé. En France le vaccin rime avec le fiasco de la haute administration française et sa logistique. La lenteur de la vaccination, au sujet de laquelle gouvernement et Big pharma se rejettent la faute, entre pénurie et gestion désastreuse des stocks, a mis en évidence ici aussi l’irrationalité totale du capitalisme. Le gouvernement est même allé jusqu’à en rendre responsables les soignants, les héros du premier confinement. Pour autant c’est bien Emmanuel Macron qui face à l’échec de la vaccination au niveau international et à l’explosion des variants a choisi de défier la communauté scientifique. Le chef de l’État espérait emprunter le "trou de souris" pour éviter coûte que coûte un troisième confinement, dans un calcul économique et électoral. Pari raté, la France reconfine 16 départements et le gouvernement essuie un nouvel échec. Avec tout cela, dans le classement d’un institut australien la France est classée 73ème sur 98 dans sa gestion de la crise sanitaire.

Un résultat qui ne fait que confirmer que nous ne pouvons pas faire confiance à Emmanuel Macron et son gouvernement pour sortir de la crise sanitaire. Un an après le début de la crise sanitaire aux conséquences humaines, économiques et sociales dramatiques pour notre classe, il est plus que jamais nécessaire d’imposer une autre gestion de la crise sanitaire à celle des capitaliste.


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