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Encore des blessés et des arrestations !

Rassemblements contre les violences policières : un manifestant blessé à l’œil. Il est évacué au CHU

Ce mercredi 30 juin, plusieurs rassemblements avaient lieux en soutien aux personnes victimes de violences policières. Plus de 350 personnes ont manifesté dans le centre-ville de Nantes et environ 400 à Paris en soutien notamment à Maxime Peugeot qui a eu la main arrachée suite à l’explosion d’une grenade. Bilan du rassemblement contre les violences policières : de la répression, des blessés et des arrestations. D'autres rassemblements ont eu lieux notamment à Rennes et Rouen.

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« C’est une grosse indignation par rapport à ce qui se passe aujourd’hui sur la ZAD » se révolte une manifestante auprès du journal France 3 Régions. « Des blessés, ça aurait pu être un mort, quel stade il y aura après ? », continue la manifestante.

A 18h place du Bouffay dans le centre-ville de Nantes, la manifestation a commencé par des prises de paroles en soutien à Maxime Peugeot, étudiant en sciences politiques, dont la main a été arrachée par l’explosion d’une grenade GLI F4 tirée par les forces de police. Des rassemblements étaient appelés dans plusieurs villes du pays. Les manifestants étaient invités à venir avec un gant de couleur rouge à la main droite en solidarité avec Maxime. Des photos de blessures subies lors d’autres manifestations ont été exposées.

Étroitement surveillé par les forces de police, le cortège s’est élancé vers la préfecture. Huit cars de CRS étaient mobilisés pour l’occasion tandis qu’un canon à eau veillait. « C’est à ce moment-là, qu’après avoir fait les sommations mais sans qu’il y ait eu de violences de la part des manifestants, les forces de police ont lancé des grenades lacrymogènes forçant les manifestants à se replier plus bas en direction de la Tour Bretagne », explique France 3 Régions. Comme l’explique le tweet du compte Défendre la #ZAD #NDDL.

Un manifestant a été blessé à l’œil par l’effet d’un canon à eau. Il a été évacué vers le CHU. Au moins 3 personnes ont été interpellées en fin de manifestation dont une personne dans un bar, de nombreuses personnes blessées.

Nous relayons ci-dessous le communiqué des Streets Medics de Nantes :

A Paris, ce sont près de 400 personnes qui ont manifesté devant l’Hôtel de ville derrière une banderole "l’État tire dans le tas, désarmons-le !".

Nous relayons ci-dessous l’appel à la manifestation vu sur Nantes Révoltée.

Contre la militarisation de la police. En soutien avec les personnes blessées par les armes du maintien de l’ordre. Rassemblement mercredi 30 mai.

Les mois d’avril et mai dernier, les expulsions sur les terres de la zad à Notre-Dame-Des-Landes signifiaient des milliers de gendarmes, de tirs tendus, et d’affrontements. Mardi 22 mai, Maxime, un jeune de 21 ans étudiant à Lille, a eu la main littéralement arrachée par l’explosion d’une grenade, tirée par les forces de l’ordre.

Peu importe qu’elle soit lacrymogène, instantanée, assourdissante, à effet de souffle, à effet psychologique, à effet combiné, modulaire, offensive ou de désencerclement.
Peu importe le nom donné à cette grenade : une grenade est une grenade. Et peu importe également ce que Maxime a fait pour que cette grenade lui explose dans la main. Jamais cette grenade n’aurait dû être lancée, ni dans sa direction ni ailleurs, car nous ne sommes pas sur un terrain de guerre.

Il y a quatre ans, Rémi Fraisse mourrait à cause d’une grenade qui avait déjà emporté Vital Michalon 37 ans avant lui. Cette grenade-là a été suspendue, mais l’État a jugé pertinent alors de sauver celle qui aujourd’hui a mutilé Maxime et d’autres avant lui.

Edouard W. a eu la main arrachée par une GLI F4 le 25 janvier 2001 à Lille lors d’une manifestation de pompiers.

Pascal V. a eu les orteils arrachés par une GLI F4 le 29 janvier 2009 à Saint Nazaire lors d’une manifestation pour les retraites.

Mickaël C. a eu la main arrachée par une GLI F4 le 26 octobre 2013 à Pont de Buis lors d’une manifestation des bonnets rouges contre les bornes écotaxe.

Robin P. a eu une partie du pied arrachée par une GLI F4 le 15 août 2017 près de Bure lors d’une manifestation contre l’enfouissement de déchets nucléaires.

Il perpétue ainsi cette fameuse doctrine française du maintien de l’ordre, le « savoir-faire à la française » qui permet à la France de faire le commerce juteux de ses armes de mort dans le monde entier.

Mais nos champs, nos forêts, nos rues et nos quartiers ne sont pas des stands de tir.
Combien de visages déjà défigurés par les Flash-Balls et autres grenades ?
Combien de traumatismes, combien d’éclats dans les chairs de nos proches, combien de peur, combien d’existences brisées ?

Nous refusons de voir nos vies suspendues à un fil parce que des marchands de mort se jouent de nos rêves d’un monde meilleur.
Nous refusons d’accepter ces logiques meurtrières qui voudraient justifier l’usage des armes contre des populations civiles, quelle que puisse être l’idée qu’on se fait de leurs intentions : dans absolument tous les cas que nous connaissons, les forces de l’ordre n’étaient pas en état de légitime défense.
Nous exigeons que soient retirées aux forces de l’ordre ces armes qui mutilent nos chairs et celles de nos enfants.

Nous associons notre tristesse et notre colère à la douleur de Maxime et nous appelons toutes celles et ceux que cette histoire ne laissent pas indifférent-es à se rassembler ce mercredi 30 mai 2018 à 18 heures, dans toutes les villes et lieux-dits où cela sera possible. De chaque rassemblement nous ferons passer une photo à Maxime. Celles et ceux qui le souhaitent sont invité-es à venir avec un gant de couleur rouge.

Premiers signataires :

  •  Assemblée des blessé-es, des familles et des collectifs contre les violences policières
  •  Collectif Désarmons-les !
  •  Les ami.e.s de Maxime
  •  Les parents et la sœur de Rémi Fraisse
  •  Emmanuel Michalon et la famille de Vital Michalon
  •  Collectif du 22 mai
  •  Collectif Vies volées
  •  Comité pour Adama
  •  Le CRIME (Collectif anti-repression de Lille)
  •  Collectif Face aux Armes de la Police
  •  Groupe Juridique de la Coordination Antirépression de Paris-IDF
  •  Collectif de l’ambulance partisane
  •  Cabane Juridique de Calais
  •  Robin P., mutilé au pied par une grenade GLI F4 à Bure le 15 août 2017

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