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Ce qu’il faut retenir du débat à 4 ? L’amour de Tonton

Congrès du PS. Chacun y va de son héritage mitterrandien

Quatre hommes pour un seul poste : ils sont quatre en course pour prendre la tête d’un PS en pleine crise interne depuis la présidentielle de 2017. Leur objectif principal est de relancer la machine et, pour se faire, à la télé, mercredi soir, chacun y est allé de son petit couplet mitterrandien. Mais le plus gros défi est de trouver un créneau entre LREM et la FI qui se réclament eux aussi au moins en partie du même héritage.

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C’est mercredi soir qu’a eu lieu le premier débat entre les candidats à la direction du PS. Quatre candidats se présentent à cette élection : Stéphane Le Foll, Emmanuel Maurel, Luc Carvounas et Olivier Faure. L’objectif du débat télévisé était double : d’abord, offrir une tribune pour que les candidats s’adressent aux membres du PS et, d’autre part, il s’agissait aussi de montrer que le Parti Socialiste est encore bien vivant et qu’il va repartir.

Pour ce faire, les différents candidats ont réitéré leur opposition face à Macron et revendiqué leur héritage social-démocrate. Ce courant, né à la fin du XIXème siècle et incarné d’abord par la SFIO puis par le PS depuis les années 1970, a fourni nombre de « solutions » au patronat, allant de l’Union Sacrée au quinquennat Hollande en passant par le Front Populaire et la Gauche Plurielle. En fonction de leur sensibilité, les différents candidats ont mis le curseur de cet héritage à différents endroits : les plus à gauche l’arrêtant à Mitterrand, alors que Stéphane Le Foll et Luc Cavounas poussent le bouchon jusqu’à Hollande. Le Foll, d’ailleurs, n’a pas hésité à revendiquer El Khomri (ou du moins le compte-pénibilité) et le CICE…

Mais l’héritage social-démocrate est également disputé et revendiqué à l’extérieur du PS, Mélenchon et Hamon qui s’affirmant dans la lignée de Tonton tout comme Jean-Yve Le Drian, Ministre des Affaires Etrangères du gouvernement actuel, et démissionnaire du PS après 44 années d’affiliation. Un grand écart à l’image de la carrière de Mitterrand lui-même, de l’extrême droite à la gauche très modérée mais toujours au service de la bourgeoisie. C’est bien cet opportunisme qui semble être le plus grand dénominateur commun entre tous ceux qui s’en disent les héritiers.

L’autre point commun des quatre candidats, c’est leur opposition à macron. Mais certains sont plus mous que d’autres. Alors que Le Foll et Cavounas, qui revendiquent le plus l’héritage de Hollande, refusent d’être mis dans le même sac que Mélenchon et catalogués comme opposants butés d’un gouvernement qui n’est que le continuateur des politiques initiées lors du précédent quinquennat, Maurel et Faure souhaitent s’ancrer davantage dans l’opposition.

Mais il est bien difficile, pour les « quatre camarades », de trouver leur place entre, d’un côté, Génération.s de Benoît Hamon et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui occupent déjà le terrain de l’opposition institutionnelle, héritière de Mitterrand. Il faudra plus d’un débat télé pour sortir le PS de sa pasokisation. Si tant est que le parti d’Epinay ne s’en relèvera jamais.

Dans ces conditions, la sortie de crise paraît bien lointaine. D’une part, baser sa politique sur un héritage revendiqué allant de Mélenchon à Le Drian montre l’absence d’un projet politique clair. D’autre part, l’existence d’un intervalle politique entre LREM et la « gauche radicale » de Hamon et Mélenchon est loin d’être certaine.

[Crédit illustration : capture d’écran LCI]


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