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Solidarité ouvrière

Première victoire contre les réquisitions à la raffinerie de Normandie : la solidarité doit continuer !

Alors que quatre raffineries sont arrêtées sur sept et face à une pénurie de kérosène, l’État a décidé ce mercredi de réquisitionner les grévistes de la plus grande raffinerie de France. Une offensive antigrève déjouée temporairement par la solidarité ouvrière. Un nouveau rassemblement a lieu à 13h ce jeudi.

Nathan Deas

23 mars 2023

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Première victoire contre les réquisitions à la raffinerie de Normandie : la solidarité doit continuer !

Crédits photo : Révolution Permanente

Comme nous l’expliquions dans un précédent article, les pénuries qui touchent des départements du sud et de l’ouest de la France sont aussi très importantes dans les aéroports. Face à cette situation, le gouvernement a décidé, mercredi soir, de procéder aux réquisitions du personnel en grève de la plus grande raffinerie de France, celle de Total Normandie, afin d’expédier du kérosène vers les aéroports.

Mercredi soir, face à cette offensive, les raffineurs de la CGT Total Normandie, avaient appelé tous les syndiqués du Havre à un rassemblement devant la raffinerie à 20 heures. Plus de trois cents grévistes de l’ensemble des zones industrielles de la région (dockers, portuaires, SNCF, Iara, Chevron, etc.) ainsi que des étudiants ont répondu présent et fait front toute la nuit pour empêcher les travailleurs réquisitionnés de rentrer sur le site et une intervention policière pour déloger le piquet.

« On a des réquisitions qui sont en voie de tomber. L’enjeu pour eux aujourd’hui c’est de récupérer les 73 000 m3 de kérosène qu’on a dans nos bacs. Parce que les aéroports de Paris sont dans une merde noire, il reste en stock pur seulement deux jours de kérosène. Ils sont passés en mode dégradé. Ils ont annulé 30% des vols. Ils demandent aux moyen-courriers d’avoir le double-emploi. Ils sont dans une situation ultra critique. » explique sur place Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT Total Normandie, depuis la raffinerie mercredi soir.

Il poursuit. « Il ne faut pas se leurrer. Le gouvernement va tout faire pour péter les grèves. Ils vont tout faire pour aller chercher du kérosène, que ce soit chez nous, à la CIM ou chez Exxon. Ils vont essayer d’aller récupérer l’ensemble des stockages. Ils le font parce qu’ils sont dans une situation de panique complète. Parce que les grèves se maintiennent, que la mobilisation se durcit, que la dynamique dans la jeunesse se poursuit ».

Sur place, la démonstration de solidarité ouvrière a permis aux syndicats de déjouer les manœuvres de la direction qui voulait réquisitionner des agents qui venaient de rentrer à leur poste sans même les prévenir en amont. Pour empêcher les réquisitions, les grévistes ont décidé de faire des « défauts de relève ». « S’ils veulent qu’on rentre, qu’ils fassent tomber les réquisitions. On ira surveiller les installations, mais on ne fera que ça. On expédiera aucun produit. Face aux attaques, on durcit le ton et on ne procède à aucune relève » annonce le syndicaliste. Dans le même temps, les travailleurs d’une usine pétrochimique située en face de la plateforme ont voté l’arrêt des installations sur deux des unités et demandé l’arrêt des autres installations.

Alors que la direction a tenté cette nuit de négocier avec les grévistes, proposant de lever les réquisitions si les travailleurs acceptaient de lever la grève, ces derniers ont refusé net. Pour continuer à organiser la solidarité, après près de 24 heures sur le piquet, un rassemblement est appelé à 13 heures ce jeudi après la manifestation au Havre. Ce matin, sur le piquet de grève, Alexis Antonioli expliquait : « On a pas d’intervention des forces de l’ordre ni de réquisition, parce qu’on a empêché. Mais si il devait y avoir une intervention des forces de l’ordre, ce sera similaire à ce qui s’est passé à Fos-sur-Mer, c’est sur la solidarité qu’on va compter pour empêcher les réquisitions ! »

Face aux attaques répétées du gouvernement et sa fuite en avant autoritaire, les raffineurs de Total Normandie et leurs soutiens montrent la voie. Les directions syndicales doivent suivre et se positionner de façon urgente pour dénoncer mais aussi organiser concrètement la riposte, en mettant tous les moyens au service de la solidarité et de la généralisation de la grève.


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