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« Vos papiers s’iou plaît »

Poitiers. Un ambulancier et son collègue braqués par un policier

Ahurissant. L’histoire est digne d’un (mauvais) film avec Louis de Funès dans le rôle du policier tatillon. Le seul problème, c’est que ce jour-là, à l’intérieur de l’ambulance contrôlée, il y avait une patiente en urgence vitale.

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Le 28 décembre, en milieu d’après-midi, à Poitiers, au croisement de la route de Poitiers et de Saint-Benoît, est le théâtre d’une scène absolument surréaliste. Un fonctionnaire du commissariat de la ville assurant des contrôles de vitesse sur la rocade barre la route à une ambulance qui se faufile vers un feu rouge pour « excès de vitesse », « conduite dangereuse » et « emploi d’un gyrophare et du deux tons ». On conviendra qu’il s’agit du quotidien de tout ambulancier et urgentiste.

Mais le policier, visiblement, souhaite faire appliquer à la lettre le Code de la route, indépendamment du caractère du véhicule. Une ambulance, pourtant, est considérée comme un véhicule d’intérêt général prioritaire lorsqu’elle missionnée par le SAMU, ce qui était le cas du véhicule. Elle ne peut être astreinte aux mêmes règles que n’importe quel autre véhicule, pour des raisons évidentes.

Alors que l’ambulancier baisse la vitre pour expliquer la situation, le policier ne semble guère s’émouvoir du fait qu’une femme, en détresse respiratoire, est allongée sur le brancard à l’arrière et que le véhicule doit filer de toute urgence vers le CHU de Poitiers. « Vos papiers s’il-vous-plaît », s’entend dire l’ambulancier. Mais le fonctionnaire ne s’arrête pas en si bon chemin.

Alors que l’ambulancier proteste et que son collègue appelle le médecin-régulateur du SAMU pour lui expliquer la situation absurde dans laquelle ils se trouvent, le policier sort son arme de service et braque son pistolet en direction du chauffeur à travers le pare-brise…

Le parquet, qui instruit la plainte déposée par l’ambulancier contre le policier, a confirmé cette information à La Nouvelle République, en l’expliquant par le refus d’obtempérer du conducteur. On savait les fonctionnaires de police dangereux en manifestation et lors des contrôles d’identité. A Poitiers, désormais, on sait qu’ils le sont également contre les patients transportés en urgence pour insuffisance respiratoire. Asthmatiques et autres malades des bronches, vous êtes prévenus… Gare à vous !


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