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Point sur la mobilisation. Transports paralysés, enseignants en reconductible, aviation et raffinerie

Après un démarrage historique de la mobilisation contre la réforme des retraites, le silence médiatique domine quant à la mobilisation en ce vendredi 7 décembre. Pourtant, c’est toujours la paralysie qui prime dans les transports à la SNCF et à la RATP, mais aussi dans une moindre mesure dans l’enseignement ou encore dans le privé comme les raffineries toujours en grève, ou l’aviation et les réseaux de transports à Marseille notamment.

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Avec seulement cinq TGV sur six et 85 % de Transilien annulés, un trafic des trains internationaux très perturbées, neuf lignes de métro fermées, le réseau de transport à la SNCF et la RATP reste toujours paralysé. « Sur ce week-end, on est à peu près dans les mêmes niveaux de perturbations que les deux jours précédents, c’est-à-dire à peu près 10 à 15 % du trafic habituel, et on peut déjà dire, au vu des remontées, bien que nous n’ayons pas les détails, qu’au-delà de ce week-end, lundi, la journée sera encore très difficile », explique la directrice du groupe SNCF. En somme, la mobilisation est loin de fléchir, plus encore, elle s’inscrit dans la durée jusqu’à minimum lundi. Plus encore, la direction de la SNCF indique que le taux de mobilisation chez les conducteurs atteint 87,2 %, contre 85,7% hier.

Le trafic RATP restera de nouveau « extrêmement » réduit samedi et dimanche, puis « très perturbé » lundi a tenté de prévenir la direction de la RATP précisant que le trafic sera « similaire » à vendredi sur le métro et le RER (donc paralysé).

Dans l’enseignement, ça reconduit minoritairement mais ça reconduit en attendant mardi !

En ce qui concerne l’enseignement, si la mobilisation est moins importante ce vendredi, de nombreux enseignants ont fait grève reconductible quand bien même les directions syndicales de l’enseignement n’y appellent pas. Qui plus, comme l’affirme une enseignante au Parisien, « les collègues vont faire un roulement, ils ne pourront pas tous répondre à toutes les dates », explique-t-elle. Il s’élevait, selon les chiffres du ministère de l’Education nationale, à 4,55 % dans le primaire et de 5,42 % dans le secondaire.

Le journal continue : « Pourtant, par endroits, la grève continue bel et bien, notamment à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Dans ce bastion de la contestation syndicale, certaines écoles ont décidé de reconduire la grève ce vendredi, ainsi que lundi, sans attendre la fumée blanche émanant des grandes sections syndicales. Et beaucoup se posent la question : comment durer dans le bras de fer ? Un enseignant s’inquiète d’une mobilisation qui jouerait au yoyo, suivie un jour et le lendemain non : ‘Ça ce sont des grèves d’opinion, nous on veut une grève pour gagner !’ »

D’autres enseignants comme dans les établissements de Villefranche-de-Lauragais, Nailloux, Saint-Léon, Revel, Baziège ou encore Ayguesvives ont décidé de poursuivre la grève jusqu’au 10 décembre. Un des grévistes parle de grève tournante « pour tenir sur la durée ».

L’aviation toujours en grève !

Mais c’est aussi du point de vue des transports aériens que la grève reconductible continue à affecter le trafic. Sur la base de l’appel à la grève de 2 syndicats de contrôleurs aériens, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a imposé aux compagnies aériennes de réduire de 20% leur programme de vols pour vendredi, pour l’ensemble des grands aéroports de l’hexagone. Ainsi, Air France a annoncé l’annulation de 30% de ses vols intérieurs et de près de 10% de ses vols moyen-courrier vendredi. Pour samedi, si le mouvement s’annonce moins suivi, des compagnies comme Ryanair sont contraints « d’annuler un certain nombre de vols » samedi « en raison de la grève nationale en France ». Les autres compagnies tentent de rester évasives comme EasyJet qui a prévu d’« opérer l’ensemble de [son] programme de vols de demain ».

Raffineries : « aucun produit ne sort », mais les raffineries ne sont pas à l’arrêt

Sept des huit établissements de l’Hexagone sont en grève depuis le 5 décembre contre la réforme des retraites. « Aucun produit ne sort, par pipeline ou par chargement de camion », a indiqué Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral CGT Chimie.

Comme l’affirme le journal Challenges, « en milieu de matinée, douze dépôts sur un total de 200 étaient bloqués en France dont sept de Total, a indiqué le groupe pétrolier français. Les raffineries opérées par Total à Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), Grandpuits (Seine-et-Marne), Feyzin (métropole de Lyon) et la Mède (Bouches-du-Rhône) sont en grève, ont précisé le groupe et la CGT. À ce stade, les raffineries ne sont pas elles-mêmes arrêtées, mais aucun produit n’en sort, ont précisé ces sources. »

Mais ce sont également des dépôts qui sont bloqués ou filtrés comme à Portes-les-Valence dans la Drôme, à Puget-sur-Argens dans le Var. Des blocages sont aussi organisés par des manifestants comme à Saint-Jean-de-Braye dans le Loiret où une trentaine de manifestants ont bloqué le dépôt pétrolier. Ils ont été réprimés par les forces de polices.

C’est aussi la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer et celle de Petroinéos à Lavera dans les Bouches du Rhone qui sont également bloquées selon Lépine. Dans la raffinerie de la Mède, « le mouvement est prévu jusqu’à lundi 9 décembre », selon Fabien Cros, élu CGT.

Généraliser la grève reconductible au secteur privé

Si pour l’heure, c’est essentiellement le secteur des transports qui reste mobilisés de manière extrêmement massive, de même qu’un certain nombre d’enseignants. Si certains secteurs restent mobilisés dans le secteur privé, cela reste minoritaire. En ce sens, le fait que la production ne soit pas mise à l’arrêt dans les raffineries ne permet pas de projeter la grève dans la durée.

Pour tenter d’élargir la grève à l’ensemble du public comme à l’ensemble du secteur privé, l’organisation d’Assemblée interprofessionnel comme au Havre notamment, où la majorité des secteurs en grève localement étaient réunis a joué un rôle clé pour la reconduction de la grève au Havre : personnels de l’éducation, dockers et portuaires, métallos, pétrochimie, commerce, services publics, centres d’appels, mais aussi des Gilets jaunes et quelques étudiants étaient présents.

Comme l’affirme Fred de la CGT Spie présent à l’Assemblée interprofessionnelle du Havre qui vient de reconduire la grève : « Pour une fois tout le monde y va ensemble, c’est pour ça que ça marche. Si chacun fait son p’tit truc de son côté et se bat pour sa pomme, que ce soit la RATP, la SNCF, le raffinage, la pétrochimie, l’éducation, c’est tous ensemble qu’on doit y aller et on doit se battre pour tout le monde ! »

Crédit photo : Nouvelle République / Julien Pruvost


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