Crédits photo : Elin pour Radio parleur
L’ExisTransInter s’est tenue ce samedi 14 mai au départ de la Place de l’Opéra à Paris, après deux ans d’absence en raison de la crise sanitaire. La marche annuelle des personnes trans et intersexes a réuni plusieurs milliers de personnes venues toute la France pour rendre visibles ces communautés et leurs revendications. Une manifestation festive et revendicative dont le mot d’ordre était cette année « On veut l’autonomie, pas la survie ». Une façon de rappeler la prévalence de la précarité chez les personnes trans et intersexes ainsi que le poids de la transphobie et de l’intersexophobie d’État.
La marche, qui se déroule traditionnellement à l’automne a été cette année avancée au mois de mai entre autres raisons pour coïncider avec l’agenda électoral, entre les élections présidentielles et législatives et dresser les constats du dernier quinquennat Macron : la loi bioéthique a radicalement laissé de côté les personnes trans et intersexes, elle n’a pas interdit les mutilations d’enfants intersexes et n’a pas ouvert l’accès à la PMA, à la conservation des gamètes, ni encore réglé les difficultés d’établissement d’une filiation naturelle pour les personnes trans.
En plus de ces revendications démocratiques, des manifestant.e.s évoquent la nécessité de repousser les offensives anti-sociales qui vont durement toucher les personnes trans déjà quatre fois plus susceptibles de vivre sous le seuil de pauvreté que la population générale.
@DaisyLetourneur , militante transféministe du collectif @ToutesDesFemmes nous parle de la précarité dans la communauté trans qui les expose aux réformes antisociales pic.twitter.com/WzGsb7Aqsk
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) May 14, 2022
Les questions spécifiques aux jeunes personnes trans sont également en tête des participant.e.s : un lycéen trans s’était donné la mort dans son lycée trois jours avant la marche. On estime que 82 % des personnes trans ont eu des idées suicidaires au cours de leur vie et que 40 % d’entre elles ont tenté d’attenter à leurs jours, et cette réalité est encore plus forte chez les jeunes trans. Les suicides se multiplient tandis que la circulaire Blanquer a rendu obligatoire le consentement des parents au changement de prénom sur les listes d’appel pour les élèves trans !
Medolie de @SolidairesEtu et @OrgaSoliTrans nous parle de la situation des jeunes trans dans l'éducation : suicides et circulaire Blanquer pic.twitter.com/uYQaKUFdGb
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) May 14, 2022
La transphobie est enfin un facteur de migration, et une partie importante de la communauté trans en France est migrante et doit également faire face au racisme d’État et aux violences policières : les luttes trans doivent être anti-racistes et internationalistes !
Anya @_Aneria_ nous parle d'internationalisme, d'accueil des migrants, du droit à disposer de son corps et de solidarité de la communauté trans dans sa diversité pic.twitter.com/NZ6HtaPBrf
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) May 14, 2022
C’est d’ailleurs une orientation internationaliste que le collectif Du Pain Et Des Roses a cherché à porter dans cette marche en apportant un message de soutien aux personnes trans opprimées aux États Unis et à toutes celles et ceux qui luttent là-bas pour les droits trans, LGBTI et pour le droit à l’avortement face aux offensives réactionnaires.
Message de solidarité du collectif du pain des roses à celleux qui luttent pour les droits lgbt et pour le droit à l'avortement aux États-Unis pic.twitter.com/TPXZA2wFP0
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) May 14, 2022
En France comme aux États Unis, les attaques réactionnaires visant les personnes trans se multiplient, la défense contre ces attaques et pour conquérir de nouveaux droits passe avant tout par la lutte et par la rue.