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Action au siège de la CFDT

Plainte de Laurent Berger : la coordination RATP-SNCF rétablit les faits dans un communiqué

Suite à l'annonce de Laurent Berger ce lundi matin selon laquelle il allait porter plainte pour « violences, intimidation et insultes » suite à l'interpellation de la coordination RATP-SNCF au siège de la CFDT vendredi, les grévistes ont souhaité répondre par une conférence de presse où ils ont rétabli les faits face aux accusations mensongères.

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Photo : O Phil des Contrastes

« Le Vendredi 17 Janvier, nous étions une centaine de grévistes de la Coordination RATP/SNCF à investir le siège de la CFDT afin d’interpeller l’opinion publique ainsi que les militants de la CFDT sur le rôle de collaboration de classe de sa direction dont le secrétaire est Laurent Berger. Malgré les calomnies de Laurent Berger qui viseraient à dire que notre action serait violente ou agressive, l’ensemble des images qui sont notamment passées dans les médias témoignent du contraire.
Laurent Berger confirme ce matin le dépôt de plainte, contre qui et contre quoi ? Sinon contre des grévistes, des pères et des mères de famille qui luttent depuis 47 jours fièrement pour l’ensemble des travailleurs du privé comme du public, mais surtout pour les générations futures, nos enfants, les travailleurs de demain. Nous ne seront pas la génération qui laissera tomber la suivante. Nous n’avons pas fait cela pour que Laurent Berger décide de sacrifier notre avenir et celui de nos enfants. Voilà contre qui la CFDT fait le choix de porter plainte, comme les patrons. Par ce geste, elle montre politiquement qu’elle n’est pas du côté des grévistes, mais du coté de ceux qui portent plainte contre ceux qui luttent, appellent les forces de l’ordre pour nous matraquer depuis le 5 Décembre. Elle est en somme du coté de ceux qui n’ont rien d’autre à proposer que la régression sociale. C’est donc une première historique qu’une organisation qui se dit syndicale, porte plainte contre des grévistes venus demander qu’on les écoute. Comble de l’histoire, même Black Rock n’aura pas osé ce que fait aujourd’hui la CFDT.

Nous souhaitons donc apporter des précisions concernant les calomnies que nous entendons depuis 72h. Concernant l’intrusion de force, nous dénonçons ce mensonge, la porte d’entrée était ouverte et dans les images tout le monde voit que le tourniquet est en marche, nous avons demandé à être reçus afin d’échanger, ce qu’on nous a refusé et qui a amené notre action à quelques chants et une prise de parole de 5 minutes à l’intérieur. Personne n’a été bousculé ou encore violenté de quelque manière que ce soit. Un militant de la CFDT que nous voyons dans une vidéo portant des lunettes a provoqué les grévistes présents en disant « Votre grève ne sert à rien », « Laissez nous travailler ». Enfin ce même militant a fini par arracher la veste d’un camarade au niveau du bras à la sortie, c’est d’ailleurs la police qui l’a bousculé suite à cela et tenté d’éloigner le gréviste qui demandait à ce qu’on lui paye sa veste arrachée. A cela toujours ce même militant a répondu « Arrête ta grève tu pourras t’en repayer une », provocant la colère à l’extérieur du siège. Une énième provocation, afin d’essayer de rendre violente une action pacifique.

Cette action est juste et légitime, car elle a eu pour symbole de démontrer le rôle que joue la CFDT mais également l’UNSA pour dézinguer la lutte depuis le départ. Des grévistes, peu importe leur étiquette ou sans étiquette, sont parfaitement légitimes à demander des comptes à ceux qui négocient en leur nom et non uniquement pour les adhérents d’un syndicat. La démocratie ce n’est pas d’utiliser la grève de centaines de milliers de personnes, pour négocier la régression sociale sur le dos de 29 millions de salariés du privé comme du public et notamment 67% de la population qui considère que cette reforme par points est néfaste, selon le dernier sondage Harris.

La démocratie est celle qui s’exerce à la base, parmi celles et ceux qui luttent, dans les assemblées générales et autres coordinations comme la nôtre. Cela fait 47 jours que nous luttons, sacrifions du salaire mais surtout du temps en famille, pour obtenir le retrait de ce projet. Aussi nous n’accepterons que personne confisque la grève pour des intérêts d’appareils ou dans l’espoir d’obtenir des adhésions demain.

Nous le disons et répétons, l’une des plus grandes violences est patronale, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière fois que des militants demanderont des comptes à ceux qui négocient délibérément sans le consentement des grévistes le poids des chaînes.

Cette action aura montré le lien étroit qui lie cette aristocratie syndicale, soutenue dans la minute par toute la bourgeoisie, qui parle de violence pour 3 chants dans un siège syndical et de violence légitime pour des manifestants qu’on éborgne ou encore qu’on frappe au sol.

Au fond ils le savent très bien il n’y a eu aucune violence, ce qu’ils dénoncent c’est que la base ose ouvrir sa gueule et contester l’ordre établi par ceux qui négocient sur le dos des grévistes sans même consulter les assemblées générales. Pourtant sans les grévistes, pas de grève. C’est la grève qui fait reculer les gouvernements, non pas le poids aux élections ou encore le nombre d’adhérents. Concernant la CFDT, elle n’est même pas représentative à la RATP et à la SNCF elle n’existe que dans un secteur de la conduite pourtant encore en grève aujourd’hui. Au nom de qui et de quoi Laurent Berger se permet donc de négocier ou encore d’écrire que c’est la CFDT qui a obtenu le recule de l’âge pivot, qui n’est qu’une parade pour appeler à l’arrêt de la grève.

Nous ne pouvions finir ce communiqué sans dénoncer les déclarations de Laurent Escure de l’UNSA, Philippe Martinez de la CGT et Yves Verrier de FO qui se sont empressés de venir au chevet de Laurent Berger, non pas par solidarité, mais par crainte d’être débordés demain dans leurs locaux par des grévistes s’ils tentaient de demander des comptes. Ces mêmes représentants syndicaux ne se précipitent guère pour faire des communiqués lorsque les manifestants se font matraquer ou embarquer en manifestation, ils ne viennent guère devant les commissariats assister leurs adhérents. La coordination RATP/SNCF a elle toujours mis la priorité sur la solidarité ouvrière. À eux donc leur solidarité bureaucratique, à nous notre solidarité de la base en lutte. »

"Il va falloir qu’on soit un organe de direction de cette grève", s’est exprimé Anasse, cheminot du Bourget en grève, au sujet de la coordination RATP-SNCF à la conférence de presse de réponse à la plainte déposée par Laurent Berger, représentant de "cette aristocratie syndicale qui veut négocier à la place de la base".


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