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Balance ton porc

#PierreMenesOut : quand Canal + censure un documentaire pour couvrir les agressions sexuelles de son chroniqueur

Après la diffusion du documentaire “Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste” de la journaliste Marie Portolano, des agressions sexuelles perpétrées par le chroniqueur sportif Pierre Ménès ont été censurées puis révélées par le groupe Canal +. Un exemple de plus de l’impunité régnante dans les grands médias, qui protègent et donnent une tribune aux coupables.

Natacha Lubin

24 mars 2021

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Crédit photo : FIFE / AFP

Tout commence avec la diffusion du documentaire “Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste”, qui met en lumière la lutte pour la parité dans le monde du sport, et le sexisme ambiant auquel les journalistes sportives sont malheureusement confrontées. Alors qu’il est diffusé le dimanche 21 sur Canal +, le média Les Jours révèle que des scènes ont été coupées au montage, et pas n’importe lesquelles : celles mettant en cause Pierre Ménès, chroniqueur de la chaine. En 2016, sur le plateau de l’émission Canal Football Club, il a soulevé la jupe et agrippé les fesses de la journaliste et réalisatrice du documentaire, Marie Portolano. Une autre séquence où l’on voit Pierre Ménès embrasser de force la journaliste Isabelle Moreau a également été coupée au montage. De plus, un entretien où Ménès “expliquait” son comportement vis-à-vis des femmes a également disparu, à la demande du grand patron.

A la suite de ces révélations, Pierre Ménès s’est rendu sur le plateau de TPMP lundi soir, émission qui appartient au groupe Canal et à Vincent Bolloré, l’employeur de Pierre Ménès. Durant l’émission, il a adopté une posture qui renverse totalement les faits, se disant victime d’une “déferlante de haine”, affirmant “ne plus se souvenir” de cette agression sexuelle et qu’« aujourd’hui, c’est #MeToo, on ne peut plus rien faire, plus rien dire ». Sur Twitter, le hashtag #PierreMenesOut a été l’un des plus mentionnés au moment de l’émission, et a fait ressurgir des scènes montrant des comportements choquants de Ménès, mais aussi l’impunité qui règnent sur ces plateaux.

Du côté du gouvernement, si Moreno et Schiappa ont dénoncé les agressions sexuelles, elles refusent de condamner la censure commise par Canal +, les qualifiant même de “lanceur d’alerte”. Cette complicité entre le gouvernement et le grand groupe du milliardaire Vincent Bolloré n’a rien d’étonnant, puisque l’espace médiatique mainstream partage les mêmes intérêts que l’État bourgeois. L’affaire Ménès résonne d’ailleurs avec celle de PPDA, accusé de viol et d’aggression sexuelle, puisqu’elles ont un point commun : le tapis rouge déroulé par les grands médias pour ces personnes accusées de faits gravissimes. En effet, les chaînes appartenant aux grands groupes bourgeois savent recevoir leurs délinquants et les positionner en victimes d’un soi-disant “tribunal de l’opinion publique”, alors qu’ils ont accès à tous les plus grands médiums de communication et ne font face à aucun contradicteur. Tout comme Zemmour, Balkany ou Sarkozy, Menès peut alors se plaindre tranquillement à une heure de grande audience, “qu’on ne peut plus rien faire ni rien dire”. Dans le même temps le documentaire de Marie Portolano est lui censuré par le groupe de Bolloré.


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