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Souffrance animale, mal-bouffe et dictature patronale

Pas de panique. L’abattoir d’Alès était aux normes…

Un cheval frappé à coups d’aiguillon électrique. Des ovins saignés alors qu’ils avaient simplement été étourdis et qu’ils reprenaient connaissance. Des porcs entassés dans une cage, asphyxiés au gaz carbonique avant de passer au hachoir.Des bovins encore vivants pendus à un croc par une patte avant d’être égorgés. Voilà ce qu’on pouvait voir sur la vidéo-choc tournée clandestinement par l’association L214 dans l’abattoir d’Alès. {} Corinne Rozenn

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Mais qu’on se rassure. Tout ce qui se passait dans cette entreprise où sont tués annuellement 3000 chevaux, 6000 bovins, 20000 cochons et 40000 moutons était absolument normal. L’abattoir était « entièrement aux normes européennes ». Ce sont les conclusions de l’inspection des services vétérinaires qui s’étaient rendus sur place en septembre. L’autorité n’avait noté que de « légers problèmes de non-conformité » et s’étaient contentés d’une simple mise en demeure administrative.

Après la mise en circulation de la vidéo, la mairie a été contrainte de fermer immédiatement l’abattoir municipal et les autorités ont promis une enquête. En attendant, c’est l’ensemble du personnel qui se retrouve sur le carreau. Et les salariés étaient loin d’être des bourreaux au petit-pied. Ils ne faisaient que ce qui leur été imposé. Et n’avaient pas d’autre choix.

C’est d’ailleurs ce que pointe un professionnel de la filière agroalimentaire interrogé dernièrement par Les Echos. Il se dit « choqué mais pas surpris ». Le problème que pointe ce cadre, très au fait des pratiques du secteur, ce n’est autre qu’une critique en règle de la production agroalimentaire en système capitaliste.

« Dans les abattoirs de grande taille, les cadences sont élevées », souligne-t-il. « Du coup, les préconisations ne sont pas respectées ». Si à cela on rajoute « la pression des grossistes et la course aux bas prix dictée par la grande distribution », on se retrouve dans la situation absolument dantesque de l’abattoir d’Alès. Qui serait loin d’être une exception, mais serait plutôt la règle, donc.

Aux racines de la mal bouffe dans nos assiettes, de la souffrance animale à tous les échelons de la chaine de production, de l’élevage à l’abattage, il y a donc un système qui marche sur la tête. Et qui piétine les conditions de travail et contraint les salariés à agir contre les règles qui sont édictées. Un système qui fait froid dans le dos.


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