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Élections étudiantes

Paris 8. Qui se présente aux élections et pourquoi voter Le Poing Levé ?

Mardi 14 et mercredi 15 février se déroulent les élections aux conseils centraux de l’université Paris 8. En plein contexte de mobilisation contre la réforme des retraites et de début de mobilisation dans plusieurs universités en France, quelle est la politique défendue par chacune des listes, et pourquoi voter pour Le Poing Levé ?

Le Poing Levé Paris 8

13 février 2023

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Crédits photo : O Phil des Contrastes

Ce mardi 14 et mercredi 15 février auront lieu les élections aux conseils centraux de l’université Paris 8. Ayant lieu tous les deux ans, ces élections ont vocation à élire les représentant⋅e⋅s étudiant⋅e⋅s qui siègeront dans les conseils centraux de l’université. Le Conseil d’Administration (CA) détermine la politique de l’université, vote le budget, adopte le règlement intérieur, répartit les emplois, adopte la politique en matière de handicap et décide des recompositions des composantes. C’est le principal organe décisionnaire pour les orientations et la politique de l’université. La Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU) participe à la définition des enseignements, à la création ou à la modification des diplômes. Elle adopte l’enveloppe des moyens destinés à la formation et les règles d’évaluation d’enseignement.

Il y a six sièges étudiants au CA et quatorze à la CFVU. Actuellement, Solidarité Étudiante a trois sièges au CA et six sièges à la CFVU, l’UNEF-UEAF en a deux au CA et cinq à la CFVU et Le Poing Levé en a un au CA et trois à la CFVU.

Pour les élections de 2023, cinq listes se présentent. Mais quelle est la politique défendue par chacune des listes ?

1. La FAGE-Bouge ton campus, l’organisation « apartisane » en réalité macroniste

La Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE) se présente pour la première fois à Paris 8 sous le nom de « Bouge ton campus ». Fédération d’associations étudiantes corporatistes locales, elle joue le rôle de véritable courroie de transmission des réformes du gouvernement à l’Université. Dès 2017, cette organisation qui se dit « apartisane », avait assuré Macron de son soutien pour faciliter l’application de la sélection à l’université,notamment en soutenant la mise en place de Parcoursup. On peut aussi rappeler la carrière de certains cadres de la Fage comme Jean-Baptiste Mougel, président de la FAGE pendant 3 ans et devenu soutien d’Emmanuel Macron ou Graig Monetti, ex-président de l’antenne niçoise, devenu conseiller de Frédérique Vidal lors de la préparation de la loi LPR, dans la plus pure tradition de l’UNEF historique où d’anciens syndicalistes deviennent des conseillers du pouvoir pour attaquer l’université.

Ce qui compte réellement pour cette organisation, c’est d’obtenir des places dans le plus de conseils possibles, car ces élu.es votent ensuite pour les élu⋅e⋅s au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER), ce qui assure des subventions très importantes.

Si la FAGE s’est exprimée au niveau national contre la réforme des retraites, il va sans dire que leur absence dans les Assemblées Générales et les manifestations s’est fait remarquer. Et pour cause : la démocratie dans la lutte et le combat contre la précarité, la sélection à l’université et le gouvernement est loin d’être leur priorité.

2. L’UNEF-UEAF, la liste de la cogestion aux côtés de la présidence

À Paris 8, l’UNEF a une antenne nommée UNEF-UEAF, l’Union des Étudiants Algériens de France. Il s’agit d’une liste de cogestion, qui a toujours marché main dans la main avec la présidence de l’université. Quand ce n’est pas pour prévenir la présidence d’éventuelles mobilisations sur l’université, l’organisation s’applique à voter les projets de la présidence et à en faire la promotion auprès des étudiant⋅e⋅s. Cette logique politique en vient même à vendre les conseils universitaires comme des lieux qui pourraient améliorer la condition des étudiant⋅e⋅s, sans que ceux-ci aient à se mobiliser, alors que les élus étudiant n’y représentent qu’une petite minorité. Il s’agit in fine d’une pratique de cogestion, c’est à dire de se contenter de gérer les miettes qui sont concédées, comme un simple rouage supplémentaire de l’administration, une courroie de transmission entre la présidence et les étudiant⋅e⋅s.

C’est pour cette raison que cette liste ne dit pas un mot de l’anti-démocratie des conseils universitaires, et que le cœur de l’activité de l’UNEF se joue sur un terrain institutionnel, et l’organisation reste à l’écart de toutes les mobilisations étudiantes, notamment celle en cours contre la réforme des retraites.

Plus que des représentants des étudiant⋅e⋅s auprès de l’université, il s’agit de représentant⋅e⋅s de la présidence de l’Université auprès des étudiant⋅e⋅s. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’actuel Vice Président Étudiant, membre de l’UNEF-UEAF, a été élu par l’équipe présidentielle contre l’avis de tous les autres élu⋅e⋅s étudiant⋅e⋅s, alors que l’UNEF était minoritaire aux dernières élections.

3. Solidarité étudiante

De son côté, Solidarité Étudiante est une liste présentée par le syndicat étudiant Solidaires Étudiant⋅e⋅s. S’il y a deux ans, cette liste avait créé la surprise en arrivant en tête aux élections, en obtenant presque la moitié de l’ensemble des sièges étudiant⋅e⋅s, force est de constater que leur bilan n’est pas vraiment à leur avantage. Deux ans plus tard, ils et elles n’ont rien à revendiquer de ce qu’ils y ont fait, n’ont même pas été en mesure de présenter une liste au Conseil d’Administration cette année, faute de militant⋅e⋅s, et leur profession de foi ne comprend aucun bilan de cette phase à laquelle ils étaient l’organisation majoritaire du campus.

Si nous partageons une série de combats revendicatifs (contre la précarité, la sélection, pour des moyens dans l’enseignement supérieur), force est de constater que non seulement leur bilan comme organisation majoritaire n’est pas fameux, mais aussi qu’il n’a pas toujours été facile de travailler ensemble à la construction de mobilisations. S’il est écrit dans leur profession de foi que « la seule démocratie, c’est celle des assemblées générales dans lesquelles les étudiant⋅e⋅s s’auto-organisent », leur rôle dans le mouvement contre la réforme des retraites à l’université Paris 8 est difficile à mesurer et peu d’étudiant⋅e⋅s auront eu l’occasion de les voir intervenir en assemblée ou de les rencontrer.

4. Paris 8 anticapitaliste, la liste « soutenue » par le NPA jeunes

La liste « Paris 8 anticapitaliste » est une nouvelle liste, présentée par des militants du NPA jeunes de Paris 8. À l’instar de la liste Solidarité Étudiante et du Poing Levé, elle dénonce le caractère anti-démocratique des conseils centraux de l’université. Nous nous retrouvons également régulièrement avec ces militant⋅e⋅s lors des mobilisations, en particulier depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites.

Si Le Poing Levé existe depuis des années à l’Université, compte plusieurs élus qui portent notre programme et fait un travail de terrain quotidien reconnu par de nombreux⋅ses étudiant⋅e⋅s, nous avons été surpris de voir émerger cette liste apparaître du jour au lendemain avec un programme sensiblement similaire au nôtre... et même un nom de liste similaire au nôtre, au point qu’il y ait un risque que nos listes soient confondues !

Cette situation est malheureusement déplorable, et nous ne pouvons pas comprendre que les initiateurs de cette liste qui se présentent pour la première fois n’aient pas fait une démarche à nôtre égard pour évaluer la possibilité de se présenter ensemble.

5. Vote Le Poing Levé, pour des élu⋅e⋅s au service des mobilisations étudiantes, pour s’organiser en indépendance de l’État et des instances universitaires !

Ces élections ont lieu dans un contexte où la colère étudiante contre la réforme des retraites commence à s’organiser dans les universités, et que des millions de personnes ont participé à des journées de mobilisation historiques par leur profondeur et leur massivité. Au-delà de la colère contre la réforme des retraites, dans la jeunesse étudiante c’est aussi un énorme ras-le-bol contre la précarité et la sélection qui commence à s’exprimer dans les manifestations. Nous n’avons aucune illusion sur la possibilité de mettre en œuvre tout le programme du Poing Levé au sein des conseils de l’Université, qui sont des cadres anti-démocratiques étriqués, dans lesquels tout est verrouillé pour que ne s’y exprime que ce qui s’accorde à la gestion de la misère.

Nous sommes convaincus que face à une crise historique du capitalisme tant économique que sociale, politique, écologique, l’issue à nos revendications se trouve dans le rapport de force. Pour cette raison, nous consacrons toute notre énergie à déployer un mouvement étudiant massif aux côtés des travailleurs.

Cependant nous avons cherché à faire durant ces deux dernières années de mandature la démonstration qu’il est important d’avoir des élus au service des luttes dans ces conseils, pour rapporter à l’ensemble des étudiants les informations qui y sont discutées dans l’opacité la plus totale, et, surtout, d’y faire entendre des revendications dont l’issue se trouvera surtout dans les mobilisations. Sur nos réseaux sociaux, nous avons très régulièrement rapporté les discussions qui y étaient menées, rendu compte de ce que nous y défendions, et de nos victoires.

Nous avons été de tous les combats, nationaux comme locaux, que cela soit dans le soutien des luttes des étudiant⋅e⋅s étranger⋅e⋅s, la lutte contre la précarité, la lutte contre la sélection ou encore la dénonciation des inégalités salariales à l’Université. À chaque fois, nous avons mis nos sièges dans les conseils au service de ces combats, en déposant des motions ou en faisant la lumière sur ce qu’il s’y discutait. Dernièrement, nous avons déposé une motion qui permet à tous.tes celleux qui se mobilisent contre la réforme à Paris 8 de ne pas être sanctionné.es, soutenu les étudiant⋅e⋅s de l’Institut d’enseignement à distance pour empêcher la télésurveillance pendant leurs examens (et ils et elles ont gagné !) ou encore combattu pour l’inscription de tout⋅e⋅s étudiant⋅e⋅s réfugié⋅e⋅s d’Ukraine, sans condition de nationalité, ce que l’Université se refusait à faire jusqu’à ce que nous l’imposions.

Voter pour Le Poing Levé c’est donc voter pour des élu⋅e⋅s de terrain, qui ont choisi leur camp, ne vont pas se compromettre, que vous allez pouvoir retrouver tous les jours sur le campus, et qui ont fait la démonstration qu’ils se mettraient au service de toutes les luttes des étudiant⋅e⋅s et des personnels contre la précarité, la sélection, et plus généralement contre ce système d’exploitation et d’oppressions, qui ne se combat pas qu’à l’échelle de l’Université.

Alors que la jeunesse est et va continuer à être un des secteurs les plus touchés par la crise, nous aspirons à organiser la fraction combative de cette jeunesse et à diffuser les idées révolutionnaires à l’université. En ce sens, nous invitons tous les étudiant⋅e⋅s qui se reconnaissent dans nos combats à nous rejoindre, à s’organiser avec nous. Votez et faites voter pour Le Poing Levé Paris 8 les 14 et 15 février !

Pour t’organiser avec Le Poing Levé, contacte-nous sur les réseaux sociaux !


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