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Tri social

Parcoursup : dernière phase et toujours 70 000 candidats sans admissions

Ce vendredi 19 juillet à 23h59 la procédure d’admission sur Parcoursup prendra fin et pourtant près de 70 000 candidats sont toujours en attente d’une proposition d’admission

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Pour cette deuxième année de mise en place de Parcoursup, les résultats sont des plus parlants. Ce sont, selon les chiffres officiels du ministère, 71 742 candidats qui n’ont pour l’instant aucune réponse ou aucune proposition d’admission dans l’enseignement supérieur alors que la fin de la procédure est prévue pour ce vendredi. Ces candidats qui, pour la plupart, ont dû payer 200 euros de frais administratifs afin que leur dossier soit traité, se retrouvent confronté à la rude sélection mise en place au travers de Parcoursup.

Sur ces 71 742 candidats, près de 45 000 sont des lycéens qui n’ont pas encore de proposition et la majeure partie des 27 316 candidats restant sont des étudiants en réorientation qui n’ont pas non plus de proposition d’admissions.

À la même époque l’an dernier, c’était déjà 71 350 candidats qui étaient en attente d’une réponse. Sauf que la procédure Parcoursup de l’an dernier se terminait au mois de septembre et non au mois de juillet, ce qui explique la pression mise par le ministère sur les candidats ces dernières semaines. En effet, le ministère se targue non sans une certaine ironie du fait que « la procédure a fonctionné plus vite que l’an passé et avec plus de sérénité ». On se demande pour qui la procédure a été sereine au vu du stress vécu par les candidats pris dans une attente interminable de réponses, qui pour certains n’arrivent jamais. Une procédure que certains lycéens qualifiaient même de plus stressante que le bac lui-même ! On se souvient notamment du « bug » de la plateforme qui avait conduit à de nombreuses déceptions chez les candidats, pensant être acceptés dans la formation désirée avant que le bug ne soit « corrigé ». Pour la « sérénité », on repassera…

D’autre part, la procédure a effectivement été plus rapide, surtout à cause des délais plus courts imposés aux candidats mais aussi par la pression effectuée par le ministère qui a lancé une campagne d’appel des candidats du 15 au 19 juillet. « Comme chaque année, de nombreux candidats ne répondent pas aux sollicitations de la plateforme. Nous avons engagé dès lundi une campagne de phoning de l’ensemble des candidats afin d’évaluer quels sont ceux désirant poursuivre dans l’enseignement supérieur pour pouvoir les accompagner au mieux. Suite à cette campagne qui se termine vendredi, les candidats ne souhaitant pas poursuivre sur la plateforme vont se désinscrire et nous aurons une idée plus précise de ceux qu’il reste à accompagner pour la rentrée ».

Cette campagne d’appel téléphonique ne représente qu’une des formes de pressurisation des candidats de la part du ministère. Le processus Parcoursup est lui-même un fort vecteur de pression puisque, les candidats doivent construire un projet de vie solide dès la sortie du lycée, sans possibilité de hiérarchiser leurs vœux, et avec une quasi-impossibilité de se réorienter en cas de mauvais choix ou d’affection insatisfaisante. L’opacité de la procédure la rend d’autant plus stressante, sans même évoquer la possibilité de n’être accepté nulle part… En bref, le passage par Parcoursup n’a rien de « serein ».

Ainsi sur les 788 839 candidats inscrits, ce sont plus de 9 % d’entre eux qui se retrouvent aujourd’hui sans réponses. Une proportion qui en dit long sur la volonté du gouvernement d’intensifier la sélection à l’entrée des études supérieures, y compris pour des formations initialement non sélectives. L’ultime solution proposée aux candidats en attente par le ministère est la procédure complémentaire qui est ouverte jusqu’au 14 septembre et qui pousse les candidats n’ayant pas de réponse à se tourner vers les formations dans lesquelles il reste des places, autrement dit des formations par défaut, qui ne correspondent en rien aux attentes des candidats.

Au final, cette deuxième année de Parcoursup montre une fois de plus l’instauration d’une sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur. Concrètement, les attentes liées à la plateforme telle que la rédaction d’une lettre de motivation ou la construction d’un projet professionnel sont déjà des premiers éléments de sélection sociale. D’autres part, les critères de sélection mis en place par les universités tels que la formation suivie, le lycée d’origine ou encore les activités extra-scolaires sont diverses manière de procéder à un tri social entre les différents candidats. Autant d’éléments qui visent à laisser sur le banc de touche des dizaines de milliers de jeunes, essentiellement issus des couches les plus populaires, tandis que les autres pourront toujours s’offrir des études supérieures dans des établissements privés.

Crédit photo : François Guillot. AFP.


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