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La goutte de trop !

PSA-Mulhouse : « overtime » de la panique pour la direction du site

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Yann HAMARD, ouvrier à PSA Mulhouse.

Depuis la signature d’un accord régressif nommé pompeusement « Nouveau Contrat Social » les travailleurs de PSA sont victimes d’un rallongement d’horaires de dix minutes par jour :
+ 10 minutes de 11h00 à 11h10 (Equipe du matin)
+ 10 minutes de 20h32 à 20h41 (Equipe de l’après-midi)
Ceci sous prétexte de combler les aléas de production. Toutefois, revenons un peu en arrière…

"Ce nouvel accord a pour objectif d’accompagner le déploiement du plan stratégique ’Push to Pass’ et ainsi soutenir la croissance du groupe, renforcer sa performance, pour faire gagner l’entreprise dans l’intérêt de ses salariés" a expliqué le constructeur automobile dans un comuniqué.

Telle est l’argumentation de la direction soutenue (n’ayons pas peur des mots) par des syndicats corrompus, signant à tout va toutes les cochonneries que la direction propose ! Et de tous ces étrons mis en place depuis peu, il en est un que nous subissons tous les jours, nommé pompeusement « OverTime », qui, comme je l’ai cité plus haut, consiste à nous rallonger le temps de travail de dix minutes en cas d’aléas de production. Ils doivent être annoncés avant dix heures trente pour l’équipe du matin et dix huit heures pour l’équipe d’après midi. Mais pas de panique surtout ! Les « syndicats » signataires avaient bien précisé que cette mesure demeurerait exceptionnelle. Sauf que c’est plutôt l’exception qui devient la règle…

Cela dit, depuis trois semaines, nous subissons ces temps supplémentaires tous les jours et toutes les équipes sont impactées. Sur la fiche de paie, il y a bien quelques euros de plus, mais ils sont bien loin de combler la fatigue qui en découle ainsi que nos fins de mois qui débutent le quinze. Personne ne disait mot, et cela commençait sérieusement à m’agacer lorsqu’un vent de révolte se mit soudainement à souffler. Je pense que celui-ci a commencé à prendre corps le jour où une annonce d’overtime fut ordonnée après le délai « légal » (10h38 au lieu de 10h30) A onze heures précise, j’ai noté le dernier véhicule sur ma fiche de poste, et pris mon sac afin d’aller en pause casse croute. Voyant cela, trois autres salariés m’ont suivis, et vu le manque d’effectifs actuels, la ligne s’est arrêtée. Au retour, plusieurs collègues nous ont félicités d’être sortis… Ce qui m’a un peu énervé sur le coup ! Je leur ai rétorqué « Nous féliciter, c’est bien… Sortir avec nous aurait été mieux ! »

Je ne sais pas si c’est cette petite remarque qui a fait son chemin via le bouche à oreille, mais quelques jours plus tard, ce sont cinq, puis dix collègues qui ont débrayés ; ceci dans des secteurs différents. Voyant cela, la direction a immédiatement stoppé les « over times ». Bien entendu, les pseudos syndicats qui ont signés cet accord ont revendiqués ces actes de résistance, argumentant que la direction n’avait pas respecté cet accord, qu’il fallait le recadrer… En somme, du blablabla sans consistance dans lequel ils sont passés maître. De toute façon, ils peuvent dire ce qu’ils veulent…

La lutte de quelques salariés a mis fin à l’une de leurs pratiques pro-Medef !

 
Toutefois, il ne faut pas être dupe. La direction sait y faire en éteignant un début d’incendie dès que les premières fumées apparaissent. En attendant, elle n’a pas hésité à rajouter douze minutes supplémentaires à l’équipe de nuit afin de combler les « over times » manquants. Et avec la loi travail qui sera applicable dès janvier - dont on ne sait pas ce qu’elle nous réserve - je crains fort que 2017 soit l’année des plus grands « conflits sociaux » que nous n’ayons jamais connu depuis mai 68 …


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