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Rassemblement le 10 juin

« On ne se laissera pas bâillonner ! » La RATP déconfine la répression : soutien à Alex et Ahmed, élus CGT

Épidémie ou non, la RATP cherche coûte que coûte à se débarrasser de tous ceux qui dérangent. Au mois de mars, vous aviez été nombreux à nous soutenir, mon camarade Alex et moi, lorsqu'on a été convoqués en conseil de discipline pour avoir défendu nos retraites à tous. Après le sursis du confinement, la RATP n'a pas perdu de temps pour repartir à l'offensive.

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A peine le déconfinement annoncé, la RATP s’est empressée de reprendre ses conseils de discipline. La date vient de tomber, pour Alexandre El Gamal et moi, tous les deux élus CGT RATP Bus et meneurs de la grève de décembre-janvier : la cour d’assises de la RATP nous attend à la barre le 10 juin. D’ici là, nous appelons à la solidarité la plus large pour faire face à cette répression scandaleuse. Parce que ce n’est pas un hasard si après 2 mois d’une grève historique pour nos retraites, la RATP a ciblé des syndicalistes CGT comme Yassine, François, Patrick et Alex du dépôt de bus de Vitry, et moi pour le dépôt de Flandre à Pantin, tous poursuivis et déferrés en conseil de discipline pour des faits de grève. En s’en prenant aux meneurs, elle compte bien intimider l’ensemble des agents de la RATP pour mieux préparer son ouverture à la concurrence et la casse du service public. C’est pourquoi nous sommes tous concernés par cette répression aujourd’hui.

Car la crise sanitaire l’a montré aux yeux de tous : si nous laissons nos vies aux mains des capitalistes et des dirigeants soucieux de préserver leurs intérêts, nous sommes cuits. Même face à un virus meurtrier, on a bien vu à quel point leurs choix suivaient la seule logique du profit, au détriment de la santé et de la vie des ouvriers. C’est ce que nous avons démontré depuis le début de l’épidémie, par un travail de terrain sans relâche, montrant comment la RATP et le gouvernement nous mettaient en danger dans les transports. Et c’est aussi pour ça que l’on dérange tant aujourd’hui. Sans nos dénonciations incessantes, en CSSCT, sur les réseaux sociaux et dans les médias, la RATP en serait sûrement encore à vendre des tickets à bord de ses bus, et à nous exposer au virus en toute impunité. Aujourd’hui nous lui avons mis un genou à terre : l’inspection du travail nous a donné raison en prononçant une sanction inédite contre la RATP, face au risque avéré de contamination dans les bus. C’est aussi pour ça que la RATP veut nos têtes, et qu’on ne peut exclure une vengeance pouvant aller jusqu’à nous licencier. Mais on ne lâche rien et on n’arrêtera pas de le dire : nos vies valent plus que leurs profits !

Plexiglass, visières... la RATP prête à tout pour licencier

Alors que la RATP a toujours eu un train de retard pour appliquer les moindres mesures sanitaires, elle a fait preuve d’une rapidité et d’une créativité sans limite pour reprendre ses conseils de discipline, mis en pause pendant le confinement. Plus soucieuse de la santé de ses cadres sup’ que de celle de ses ouvriers, la direction a pris une batterie de mesures pour les protéger à l’heure de nous auditionner : cloisonnettes en plexiglas, visières, masques et gel hydroalcoolique à la pelle, procédure de distanciation, désinfection des stylos... la salle du conseil de discipline est fin prête pour nous juger, on se croirait dans un parloir de Fleury-Mérogis ! Un deux-poids-deux-mesures flagrant quand on voit l’absence de mesures prises pour protéger les ouvriers sur le terrain...

Par ailleurs le nouvel aménagement pose un sérieux problème pour l’agent convoqué : mis à distance du salarié venu l’assister, ils se trouvent dans l’impossibilité d’échanger pendant la séance. C’est comme si un avocat ne pouvait pas s’approcher de son client au tribunal. L’agent se retrouve seul dans son boxe des accusés, dans une situation angoissante face à une horde de représentants de la direction prêts à le mettre à mal. Au nom de la crise sanitaire, nos droits sont encore bafoués !

Sans oublier que les conseils de disciplines sont une mascarade, où le salarié convoqué peut perdre son emploi sans avoir droit à une défense digne de ce nom, juste parce que la direction l’a décidé ! Pour y avoir siégé pendant plusieurs années – et je félicite au passage les camarades de la CGT qui se démènent pour défendre les agents déférés – et pour avoir vu des agents se faire licencier pour des bricoles, je peux témoigner de l’absence d’équité et d’impartialité dans ces « conseils » qui sont surtout une chambre d’enregistrement d’une direction prête à tout pour nous réprimer. C’est la continuité logique des fichages illégaux de la RATP dévoilés ces dernières semaines : les agents sont fichés, traqués, épinglés par les Brigades de Surveillance du Personnel (BSP) puis déférés à la cour d’assise de la RATP qu’est Lachambeaudie... tout ça pour mieux nous bâillonner. La RATP n’a aucune compassion. Je me rappelle d’un agent qui s’est fait licencier parce qu’il avait oublié d’envoyer ses arrêts de travail, dans un moment de détresse psychologique où sa femme était gravement malade... Et c’est juste un exemple parmi tant d’autres. Au moindre écart ou retard, même dû à des problèmes personnels, ou pour les agents jugés non rentables à cause d’inaptitudes... tôt ou tard chaque machiniste est amené à y passer ! Il y a au moins 4 à 6 conseils de discipline par semaine. On voit les agents pleurer, venir avec leurs parents en soutien... la direction nous voit comme un matricule et rien d’autre, ça donne la rage. Si à l’époque on nous a fait croire que la RATP était une grande famille, ça fait bien longtemps que plus aucun agent n’y croit. On a bien compris qu’il n’y avait que la rentabilité qui comptait aux yeux de notre direction, une préoccupation incompatible avec notre santé et la qualité du service public.

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SNCF, RATP, éducation nationale, inspection du travail, santé... stop à la répression !

Alors que les travailleurs se soulèvent dans de nombreuses entreprises face à la gestion catastrophique de la crise sanitaire et aux attaques du patronat, un peu partout c’est aussi notre droit à contester qui est mis en danger. Les cas de répression sont nombreux : à la SNCF avec la menace de licenciement de notre camarade Eric Bezou dont le sort est entre les mains de Muriel Pénicaud, ou avec les procédures disciplinaires contre 5 syndicalistes de Paris-Est ; dans l’éducation nationale avec le cas des 3 profs de Melle mis à pied, dans les transports de Saint-Etienne où 2 contrôleurs de bus risquent le licenciement pour avoir retiré leur visière de protection ; à l’inspection du travail où notre camarade Anthony Smith a été scandaleusement suspendu de ses fonctions, et même dans la santé où une infirmière a été mise-à-pied après avoir réclamé des masques et des tests.

Toute cette répression nous révolte mais ne nous fera pas taire, bien au contraire ! Le gouvernement et les patrons sont unis pour nous réprimer, mais nous avons la force de notre solidarité de classe, dans ce combat collectif pour défendre le droit à revendiquer face à la mise en danger de nos vies. C’est pour toutes ces raisons que nous vous appelons à vous mobiliser massivement à nos côtés pour nos conseils de discipline le 10 juin. Alors qu’on nous fait prendre des transports en commun bondés, on voudrait nous faire croire que c’est pour notre sécurité que les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits. Mais tout ce qu’ils veulent c’est nous museler et nous tenir en laisse. Refusons de nous laisser bâillonner et disons stop à cette répression !

Rendez-vous mercredi 10 juin à partir de 13h au 19 place Lachambeaudie – Paris 12e - Métro Cour St Emilion

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Pétition de soutien à Alex et Ahmed


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