Crédits photo : AFP/Yuki IWAMURA
Une nouvelle étape a été franchie dans la surenchère réactionnaire aux États Unis avec l’adoption, par les parlements de deux États, de lois anti-drag très similaires. Les deux textes assimilent le drag à du « divertissement pour adultes » qui « appelle à l’intérêt lubrique » (appeal to the prurient interest) au même titre que des spectacles de strip tease les excluant donc de la majorité de l’espace public au nom de la protection des enfants. L’appréciation concernant le caractère « lubrique » du travestissement est laissée à la police, et la notion de drag n’est pas vraiment définie non plus.
Face à ces attaques, de nombreuses voix se sont élevées d’une part contre le caractère LGBTIphobe de l’assimilation du drag à un « spectacle lubrique », mais aussi du risque que des personnes trans ou des femmes portant des vêtements permettant aux autorités de les accuser de « se travestir » à des fins « lubriques ». Ces lois sont extrêmement réactionnaires et ouvrent la voie à un contrôle policier des personnes trans, LGBT, ou des femmes que les États-Unis n’avaient pas connu depuis les années 50-60.
Montana's bill bans drag anywhere in public. It does not distinguish between drag and trans people performing. It merely says "male and female impersonators."
During the hearing, we saw MANY people refer to trans people as "impersonators." pic.twitter.com/XH0sQpaKru
— Erin Reed (@ErinInTheMorn) February 24, 2023
Terrible news.
The first drag ban has passed in Tennessee, and goes to the governors desk.
It could easily ban pride. It bans public drag. It bans transgender people performing, who are just living their lives.
It charges them with a felony !
It is blatantly unconstitutional. pic.twitter.com/oB82pIclet
— Erin Reed (@ErinInTheMorn) February 23, 2023
Cette nouvelle escalade dans la surenchère réactionnaire aux États-Unis ciblant les femmes et les personnes LGBTI s’inscrit dans un contexte où les attentats ciblant la communauté LGBT se multiplient, et où les propositions de lois s’accumulent concernant les personnes trans, l’avortement, ou la visibilité des personnes LGBT dans l’espace public, toutes plus réactionnaires les unes que les autres.
Si l’offensive est en premier lieu menée par Les Républicains, elle peut avancer sans rencontrer de résistance autre que symbolique de la part des Démocrates, qui comptent de façon cynique sur la virulence de la réaction pour mobiliser leur électorat, comme cela s’est particulièrement vu en matière d’avortement.
Dans cette situation il est clair que les partis bourgeois ne feront rien pour faire reculer les idées réactionnaires alors même que l’extrême-droite commence à représenter une force matérielle conséquente. La solution ne peut être que l’auto-organisation des personnes LGBT aux côtés des travailleurs pour faire reculer la classe dominante qui laisse prospérer les idées réactionnaires pour mieux exploiter les travailleurs.
