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Même Macron même combat

Nouveau pas dans la répression : étudiants et travailleurs doivent faire front ensemble

Macron et son gouvernement tentent par tous les moyens d’éteindre le brasier allumé par leurs contre-réformes et leur politique, que ce soit au niveau du rail, des universités, de la santé, du privé mais aussi de l’intervention militaire contre les occupants de NDDL. C’est maintenant, et ce depuis plus d’une semaine, la voie de la répression policière que le gouvernement a emprunté. En réponse à quoi, le mouvement étudiant qui est ciblé par nombres d’interventions est de plus en plus soutenu par le mouvement ouvrier.

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« Certains de nos enfants sont en train de se faire démonter la gueule par les CRS dans les universités. Voilà la France qu’aujourd’hui Macron nous propose, moi c’est pas la France que je veux pour mes enfants. », affirmait un cheminot durant l’AG de Gare du Nord du 13 avril avant que la reconductible soit votée.

Alors que le mouvement étudiant continue à s’amplifier et qu’il se pose en solidarité aux autres luttes en cours, en soutien aux cheminots, pour la défense d’un service public de qualité, en soutien aux occupants de NDDL eux aussi réprimés, Macron a choisi la méthode forte pour faire taire la jeunesse, multipliant les interventions policières, pour « faire respecter l’état de droit ».

Au début de l’année, tandis que le projet de loi ORE avait été ratifié par le Sénat et l’Assemblée, la mobilisation étudiante avait du mal à partir. Hormis Toulouse et Montpellier, les autres universités ne rassemblaient pas plus de 500-600 personnes. Aujourd’hui, les facs parisiennes sont largement entrées dans la danse avec des occupations actives des locaux, souvent bloqués, des assemblées générales qui culminent à 2000 personnes. Et c’est dans toute la France que nombres d’universités, Strasbourg, Lille, Rennes, Bordeaux, Nantes, Lyon,... regroupent de plus en plus d’étudiants, avec des AG massives, de nombreuses initiatives pour contrer le projet du gouvernement.

Un nouveau pas franchi dans la répression des étudiants

Dès les débuts du mouvement contre la loi ORE, la police était intervenue, comme à Lille ou Bordeaux pour déloger violemment des occupants. Sans parler des multiples attaques de facho qui, comme à Montpellier, était venus compléter le travail des « forces de l’ordre ». Mais c’est particulièrement au début de ce mois qu’on a vu le gouvernement passer un cran au dessus en matière de répression.

Déjà la nasse géante de la manifestation parisienne du 3 avril, où les étudiants et d’autres secteurs en lutte étaient venus défiler en nombre aux côtés des cheminots donnait le ton. C’est par la force que le gouvernement compte s’y prendre pour tenter de faire taire la contestation, et la convergence entre tous les secteurs attaqués.

La semaine dernière, on assistait à l’occupation de la Sorbonne décidée par l’Assemblée inter-facs et à l’intervention policière venus les déloger violemment. Chaque jour, de nouvelles vidéos dévoilent la violence de la police qui agresse les étudiants qui manifestent ou qui occupent leurs universités. On apprenait que Blanquer et Vidal avait donné comme instruction à tous les présidents d’université de faire sauter occupation et blocage, manu militari si besoin. Et Macron d’affirmer sans ciller que les étudiants n’auront pas « d’examen en chocolat » ; des coups de matraques ça par contre, cela va de soi.

De plus en plus de soutien

La mobilisation étudiante va crescendo depuis que le gouvernement passe physiquement à l’attaque contre la jeunesse et ce sont de plus en plus de soutien du mouvement ouvrier qui se manifestent pour se solidariser des étudiants réprimés. Cette convergence qui fait peur à Macron, que lui-même tente de dézinguer en affirmant lors de son passage à BFM que les colères exprimées n’avaient rien à voir les unes avec les autres, est pourtant bel et bien en train de se manifester.

De prises de paroles individuelles, à des communiqués de soutien, en passant par des pétitions ou la venue aux événements organisés contre la répression, les travailleurs sont présents pour soutenir la jeunesse que Macron réprime.

Après l’interruption et l’évacuation violente de la fac de Nanterre le 9 avril par 150 CRS, où six étudiants ont été arrêté, les soutiens se sont fait nombreux. Le lendemain avait lieu à Tolbiac une assemblée inter-lutte contre la répression, et face à la menace d’une évacuation policière, 2.000 personnes s’y sont réunies pour exprimer leur soutien aux étudiants réprimés, et pour appeler à la convergence des secteurs en lutte ! Deux cheminots ont ainsi pris la parole pour se solidariser des étudiants et rappeler que la grève devait en être l’un des moyens.

Le 13 avril, après que la grève reconductible ait été voté Gare du Nord, en plus d’une motion de principe pour appeler à la convergence avec les étudiants et tous les secteurs en lutte, les cheminots ont rejoint la gare Saint-Lazare pour faire un départ collectif depuis la fac de Tolbiac !

Différents unions syndicales se sont aussi positionnées contre la répression des étudiants. La CGT PSA Mulhouse dans un communiqué du 12 avril affirme ainsi qu’elle « apporte tout son soutien aux étudiants mobilisés contre la loi ORE, se solidarise avec les six étudiants interpellés à Nanterre et demande leur relaxe ». Aujourd’hui, ce sont les dockers de Marseille qui ont condamné les interventions policières et ont annoncé qu’ils se mettraient en grève si cela se produisait dans leur région !

N’en déplaise à Macron et consorts qui ne cessent de pointer du doigt une mobilisation étudiante qui serait menée par des « professionnels du désordres », des groupes « politisés » extérieurs aux facs etc. ; les mouvements en cours sont politiques, et s’affirment de plus en plus en tant que tels. C’est bien Macron et son monde qui sont en ligne de mire des étudiants, des cheminots, des travailleurs de la santé, de Carrefour... Et la vague répressive que le gouvernement a choisi de déployer ne fait que le démasquer un peu plus et commence à faire se regrouper ces différents secteurs contre cette offensive répressive. La police envoyée aujourd’hui contre les étudiants est la même que celle qui réprime quotidiennement les jeunes des quartiers populaires, et qui ira bientôt casser les piquets de grève des travailleurs en lutte.


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