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Fermeture des CRA !

Nouveau CRA à Bordeaux. Contre la surenchère raciste et sécuritaire, tous au rassemblement le 7 mai !

Ce samedi 7 mai, le rendez-vous est donné à Pessac à midi pour un rassemblement d’information et de contestation face à la construction d’un nouveau centre de rétention administrative. Ce projet, annoncé par Macron de 4 nouveaux CRA en France, s'inscrit dans le tournant sécuritaire et raciste à l'acte II de la macronie, est suivi par la mairie EELV à Bordeaux qui accompagne son application.

Petra Lou


et Ugo Lutard

5 mai 2022

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Crédits photo : AFP

C’est suite à l’appel de nombreuses organisations syndicales, politiques et associations, que le rassemblement contre la construction du nouveau Centre de Rétention Administrative à Bordeaux aura lieu ce samedi 7 mai. Les signataires, AC ! Gironde, AREVE, ASTI Bordeaux, CCFD Terre Solidaire, CLAP 33,CNT-SO, Collectif Bienvenue, Collectif jaunes etc 33, Collectif pour l’égalité des droits, DAL33, EELV 33, Ensemble !33, Faire et Agir, France insoumise 33, FSU33, Génération-S, La Cimade, LDH 33, LDH Bègles, Maraude du cœur Bordeaux, Médecins du monde Aquitaine, NPA 33, PCF 33, PCOF 33, RESF, SolEx, SUD Santé sociaux33, Tremplin Gironde, UCL 33, UL CGT de Pessac auxquelles s’est joint Révolution Permanente Bordeaux, appellent à se mobiliser derrière ces mots d’ordre : « Pas de nouveau centre d’enfermement ni à Pessac, ni à Mérignac, ni ailleurs ». Organisé ce samedi comme réunion d’information pour le voisinage, et occasion de lancer la contestation du projet, ce rassemblement prendra place sur les lieux de la construction à venir du nouveau CRA à Pessac, avenue du Bourghail. L’objectif de ce rassemblement est bien de refuser la construction de ce nouveau CRA, mais plus largement de dénoncer ces prisons qui n’en disent pas le nom partout où elles existent.

La construction de ce nouveau CRA s’inscrit dans le cadre de la politique de Macron, fraîchement réélu, de surenchère sécuritaire et répressive avec la construction de 4 CRA dont un en région bordelaise.

Interpellées dans la rue, à leur domicile, au travail, à la frontière, ces personnes étrangères n’ont pas pu obtenir de titre de séjour - ce qui ne constitue pas un délit (décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne de 2011) : elles sont pourtant enfermées dans ces lieux de privation de liberté. Ces centres sont donc ainsi un moyen pour le gouvernement d’enfermer les personnes qui n’ont pas pu obtenir de régularisation, qui se retrouvent enfermées dans une prison qui ne dit pas son nom, et qui se solde bien souvent par une obligation de quitter le territoire. Ces institutions reflètent le mépris raciste de la Vème République pour les étrangers que l’État enferme dans des locaux particulièrement insalubres. Cet enfermement s’accompagne d’isolement, d’un manque chronique d’hygiène, de difficultés d’accès aux soins... Les conditions de rétention et la perspective d’une expulsion poussent parfois au suicide (en 2021 : 22 novembre à Rouen, 25 mars et 15 décembre à Bordeaux...). Cette réclusion est d’autant plus difficile pour les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes et les enfants.

Cette politique répressive de l’État n’est en aucun cas remise en cause par les pouvoirs locaux comme la mairie de Bordeaux, pourtant présentée comme victoire historique de la gauche lors des municipales avec EELV à sa tête. Ainsi, le maire Pierre Hurmic affirme : « Qu’il faille construire un nouveau centre de rétention, d’accord, mais pas au milieu des habitations.  » Des propos scandaleux qui montrent une fois de plus l’alignement complet de la mairie de Bordeaux et a fortiori de EELV sur la politique ultra-sécuritaire et xénophobe du gouvernement. Cette prise de position nauséabonde résonne avec les dernières politiques de la Ville de Bordeaux en matière d’expulsions de sans-papiers et plus en général de lieux de vie, en complicité avec la Préfecture, comme ce fut le cas récent avec l’expulsion de mineurs à Meriadeck, ou des lieux de vie L’Éclaircie et La Vie est Belle à Gradignan.

Si la construction d’un nouveau CRA en région bordelaise est en projet, le lieu reste encore en discussion, avec les communes de Pessac et Mérignac comme cibles. Ce débat de savoir où sera cette prochaine prison qui ne dit pas son nom est sans importance, que ce soit à Pessac, à Mérignac ou ailleurs, nous refusons la construction d’un établissement aussi cruel. Par ailleurs ce projet de nouveau CRA intervient juste après la réélection de Macron qui s’était posé pendant l’entre deux tours comme le vote de « barrage à l’extrême droite » mais qui en réalité applique des réformes dignes de l’extrême droite, comme on a pu le voir déjà au premier quinquennat avec la loi « sécurité globale » ou les offensives contre « l’islamo-gauchisme » dans la société. Ce tour de vis réactionnaire entamé depuis plusieurs mois par le gouvernement et accompagné par la mairie de Bordeaux montre également la complicité de Europe Écologie Les Verts qui vient de rejoindre la « Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale » autour de la France Insoumise en vue des législatives et qui prétend imposer une cohabitation à Macron et défendre une politique sociale en faveur des classes populaires.

Le rassemblement de samedi sera l’occasion de dénoncer les conditions de vie abominables des détenus dans ce genre de centres. Les détenus sont isolés dans des locaux insalubres, dans des conditions d’hygiène déplorable et avec un accès difficile aux soins. Révolution Permanente avait réalisé un reportage édifiant dans le CRA actuel de Bordeaux qui se trouve dans les sous-sols du commissariat central. Dans ce reportage on peut entendre deux détenus qui ont relaté au micro de Révolution Permanente leurs conditions de vie déplorables et leur détention pour des motifs tout à fait injustes. Cette situation n’est pas vivable pour les détenus et à de graves conséquences sur leur santé mentale, Nizar, 20 ans, enfermé depuis deux ans, nous racontait : «  Un jour je vais me suicider. J’ai 20 ans  ».

Il nous faut donc affirmer la nécessité de la fermeture immédiate de tous les CRA de France ainsi que la régularisation de tous les sans-papiers ! Contre la politique réactionnaire et sécuritaire de Macron et contre la complaisance de EELV, mobilisons-nous contre la construction du CRA ni Pessac, ni à Mérignac, ni ailleurs !

On vous attend donc nombreux et nombreuses le samedi 7 mai à midi sur le lieu du projet Rocade sortie 13-Dir Pessac centre, Avenue du Bourgailh.


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