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#IbizaGate

« Neutralité » journalistique. Un débat sur Blanquer à Ibiza animé par... son épouse

Mardi soir, la journaliste Anna Cabana, aussi nouvelle femme de Jean-Michel Blanquer, a animé sur la chaîne i24news un débat aux sujets des vacances de… son mari.

Olga Hagen

19 janvier 2022

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Capture d’écran i24News

La polémique débute depuis les vacances à Ibiza de Blanquer, depuis lesquelles il a tranquillement annoncé un nouveau protocole sanitaire désastreux pour les écoles. Des vacances lors desquelles son épouse, Anna Cabana, était présente. Or, c’est elle qui a animé, ce mardi, un débat sur l’affaire le concernant — sans penser nécessaire de le préciser aux téléspectateurs, évidemment.

Un mépris absolu pour les téléspectateurs, qui, d’après la journaliste, seraient censés être « au courant » des relations : « Il suffit d’ouvrir ma page Wikipedia pour avoir immédiatement cette information » s’est-elle défendue auprès du Parisien en parlant de son histoire avec Jean-Michel Blanquer, après avoir déclaré que « c’est public depuis deux ans, tout le monde le sait. C’est devenu mon identité. ».

Mais oui voyons, en regardant la télé, qui ne se manie pas de Wikipedia pour chercher les chroniqueurs et animateurs des débats, dans les – rares – cas où on ne connaîtrait ni qui ils sont, ni leurs ragots ? Personne, sans doute. C’est pourquoi la chronique d’Anna Cabana sur son époux semble être ce qu’il y a de plus normal…

Autour de la table, Stéphane Fouks, vice président d’Havas (entreprise de communication), David Revault d’Allonnes, chef du service politique du Journal du dimanche et ancien collègue d’Anna Cabana (!), et l’autrice et future présidente du jury du Livre citoyen lancé par Marlène Schiappa (!), Abnousse Shalmani.

Anna Cabana s’est exprimée sur la polémique : « J’anime une émission d’actualité. Cela aurait été surréaliste de ne pas parler de la crise politique du jour (...) J’ai fait mon travail de journaliste de manière honnête. Je n’ai pas orienté les conversations, je suis restée à distance », se défend-elle. Là encore effectivement, ce n’est pas comme si les trois chroniqueurs autour de la table étaient au courant du lien qui unit Blanquer et la journaliste qui anime ce débat sur lui, et que, de fait, ils auraient pu être gênés par le fait de le critiquer. Ou bien qu’ils les connaissaient de près ou de loin, ou encore qu’ils appartenaient au même camp que celui de Blanquer et sa femme, défendant leurs intérêts.

Une réalité que l’on retrouve effectivement dans les discours, avec un David Revault d’Allones (ex collègue de la femme de Blanquer, pour rappel) qui joue du côté de Blanquer « Jean-Michel Blanquer l’a dit : il ne faisait qu’appliquer les règles du Haut Conseil de la santé publique. Le vrai problème, ce n’est pas cette affaire de vacances, c’est la situation sanitaire. Et cette affaire vient colorer l’opinion à trois mois du premier tour. »

Puis, les chroniqueurs se font les gardiens sur la question des clichés autour d’Ibiza : « Ce n’est pas non plus l’île Maurice ou les Seychelles, mais symboliquement, vu le contexte, c’est ce qui fait tache » explique David Revault d’Allones, rédacteur en chef du service politique au JDD. « À Ibiza, il y a des lieux de spiritualité, il y a des maisons, il y a la campagne. J’ai une amie qui vit là-bas avec des chèvres dans une espèce de gîte depuis 50 ans. [...] Arrêtons de le charger pour rien. Vraiment. »

Abnousse Shalami, quant à elle, déclare en toute franchise que « S’il avait été en France, il n’aurait peut-être pas pu faire de télétravail car l’accès à Internet n’est pas accessible sur tout le territoire. » en avançant l’exemple de la Creuse. Un exemple qu’on croirait tiré du Gorafi… mais non. Puis elle ajoute que la « réussite d’avoir maintenu les écoles ouvertes passe à l’as à cause d’Ibiza. « Ce qui est le plus désolant dans cette histoire, poursuit-elle, c’est la réaction de l’opposition ».

Sur cela, Anna Cabana a également déclaré que « l’opposition s’en donne à coeur joie », puis Stéphane Fouks a ajouté que « Les Français sont indifférents à ce genre d’épisodes. En vrai, ils s’en foutent ». Comme si voir l’un des principaux membres du gouvernement, qui enchaîne son escalade autoritaire autour de la situation sanitaire, qui offre une gestion désastreuse de la crise et notamment dans les écoles, annoncer toujours plus de mesures absurdes depuis ses vacances aux Baléares ne se suffisait pas à soi-même. Comme si l’opposition était l’agitatrice nécessaire à la colère déjà présente dans la majorité de la population.


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