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Conflit israélo-palestinien

Netanyahu et Gantz dévoileront leurs plans d’annexion de la Cisjordanie dans une semaine

Comme promis, Netanyahu et son gouvernement annonceront le 1er juillet les détails de leur stratégie pour mettre en place le plan états-unien, et donc l’annexion de la Cisjordanie par l’État israélien.

Sadek Basnacki

25 juin 2020

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Crédit photo : Jack Guez / AFP

Netanyahu, avec le soutien du gouvernement de Trump, souhaite affirmer la souveraineté israélienne sur toutes les colonies établies en Cisjordanie depuis 1967. C’était l’une de ses promesses lors des trois dernières élections israéliennes. Son gouvernement d’alliance avec Benny Gantz, son ancien rival, va appliquer le plan de Trump pour le Proche Orient.

En effet, il est hors de question pour le ministre de la défense de Netanyahu d’aller à l’encontre de ce dernier. Il va jusqu’à faire porter la responsabilité aux Palestiniens eux-même. D’après lui, c’est parce qu’ils refusent de négocier qu’ils sont embourbés dans « leur merde ».

Personne ne sait encore quelles seront les plans de Netanyahu. Plusieurs pistes sont envisageables : annexer 30 % de la Cisjordanie et la vallée du Jourdain, annexer seulement quelques colonies, repousser l’annexion en dévoilant une feuille de route…

Que contient le plan de Trump ?

Selon le plan Trump, l’annexion israélienne ne peut se faire que si l’ensemble du plan est accepté. Il est question d’ouvrir de nouvelles négociations pendant 4 ans, l’État israélien doit geler toutes les constructions et démolitions sur le territoire palestinien, une capitale palestinienne doit être actée dans les quartiers de Jérusalem-Est, les prisonniers palestiniens doivent être libérés et, pour finir, un État palestinien doit voir le jour.

Mais la droite et l’extrême-droite israéliennes soutiennent tout de même ce plan, parce qu’ils savent qu’il y a une forte probabilité que ces concession pour les Palestiniens ne se concrétisent jamais. L’État israélien table d’ailleurs sur l’optique d’une annexion unilatérale.

Il y a quasiment aucune chance que les Palestiniens acceptent de revenir à des négociations avec ce plan, car il propose un territoire palestinien le plus limité jamais proposé et sans continuité géographique.

53 ans d’annexion rampante

Ce que Netanyahu va dévoiler le 1er juillet, c’est la continuité de la politique israélienne depuis 1967 et la fin de la guerre des Six jours. Avec la victoire israélienne, les autorités ont décidé de développer de nombreuses colonies dans les territoires occupés. À l’aide de l’armée, les Palestiniens se font expulser et voient leurs villages rasés pour « sécuriser » et favoriser l’implantation de colons. N’étant pas rattachées à l’État israélien, les colonies sont sous juridiction du ministère de la Défense et, de fait, de l’armée, et les lois israéliennes ne s’appliquent qu’aux colons.

Que faire des Palestiniens dans les zones annexées ?

Le fait de passer d’une administration militaire à une administration civile pose un problème majeur à l’État israélien : que faire des Palestiniens ? Les Palestiniens pourraient être considérés comme citoyens israéliens ; dans ce cas, soit ils devront avoir les même droits, ce qui leur donnerait trop d’importance politique, soit on fera d’eux des citoyens de seconde zone, et on officialisera un régime d’apartheid. Pour empêcher l’officialisation d’un tel régime, qui pourrait mettre à défaut l’État israélien sur la scène internationale, il y a une solution plus extrême mais qui fait ses preuves depuis des années. Provoquer la fuite massive de Palestiniens en détruisant de nombreux villages. C’est ce que l’État israélien fait depuis des décennies. Ils pourraient le faire à une échelle plus grande. Des opérations plus violentes ne sont pas à exclure.

Des colons d’extrême droite pourraient s’attaquer physiquement aux Palestiniens provoquant des résistances et justifier des opérations de Tsahal.

Le peuple palestinien pourrait également ne pas laisser l’annexion se faire pacifiquement. En effet, il est difficilement imaginable qu’ils laissent l’État israélien voler leur terre sans se révolter. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle Nakbah. C’est pourquoi il est important d’affirmer notre soutien indéfectible au peuple palestinien. Nous ne pouvons pas faire confiance à nos gouvernements pour empêcher une telle catastrophe. Plusieurs pays européens, dont la France, menacent l’État israélien de reconnaître un État palestinien. L’avenir et la détermination d’un peuple dépendrait-elle donc du bon vouloir des impérialistes ? Face au danger d’aggravation de l’instabilité dans la région, les impérialistes, la France en tête est prête à faire reconnaître l’État palestinien. Cela montre l’hypocrisie d’une telle décision.


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