×

Etats-Unis

Mumia Abu-Jamal, prisonnier politique étatsunien, laissé sans soins face au Covid-19

Mumia Abu-Jamal, prisonnier politique étasunien depuis 1982 serait positif au Covid-19, la direction du centre pénitencier lui refuse tout soin.

Asha Aless

3 mars 2021

Facebook Twitter

Mumia Abu-Jamal est l’un des détenus politiques les plus connus et symboliques des États-Unis, enfermé depuis plus de 35 ans, après l’accusation du meurtre d’un policier au début des années 80 a Philadelphie. Journaliste de profession, il a aussi était militant des Black Panthers au moment de son arrestation. Il est aujourd’hui selon Johanna Fernandez et rapporté par l’Humanité, menacé du Covid-19 et pourrait voir sa vie menacée par faute de soin prodigué par le centre pénitencier, alors qu’il s’est plaint de manière répétée de difficultés respiratoires et de douleurs dans la poitrine. Le centre de Waynesburg en Pennsylvanie où Mumia Abu-Jamal est incarcéré depuis des décennies refuse catégoriquement de considérer ses symptômes comme une potentielle infection covid-19 et va jusqu’à refuser de le soumettre à un dépistage, selon SNJ-CGT.

Mumia Abu-Jamal, journaliste de profession, va pratiquer une activité de chauffeur de taxi la nuit pour remplir le frigo familial. Un soir alors qu’il dépose un client à Philadelphie, une violente fusillade éclate, le laissant avec une balle dans le ventre et devant lui un policier blanc mort de 5 balles dans le corps. Ce qui va emmener sa première condamnation à mort le 3 Juillet 1982. Grâce à la mobilisation internationale et notamment étatsunienne il va échapper en 1995 et en 1999 aux injections létales pratiquées pour les condamnés à mort dans les prisons américaines. Les faits autours de cette fusillade sont très flous entre autres dû aux propos contradictoires des policiers mais aussi des irrégularités balistiques.

Cependant même si aucune preuve ne peut accabler Mumia Abu-Jamal cela fait plus de 10 950 jours qu’il est isolé et a décidé de maintenir son engagement au sein des prisons, aidant les autres détenus et écrivant ouvrages et livres sur ses conditions de détention et la peine de mort se faisant renommer la "voix des sans voix" par la presse étatsunienne. Devenant un symbole de la lutte contre la peine de mort et contre les prisonniers politiques dans la politique agressives vis a vis des militants progressistes notamment des droits civiques menée dans les années 80 aux Etats-Unis.

Le centre pénitencier décide consciemment d’utiliser la pandémie comme une « exécution silencieuse » pour certains prisonniers notamment les plus âgés et ceux atteint de co-morbidité selon Dave Lindorff, journaliste spécialiste sur le cas Mumia Abu-Jamal. Relevant le caractère meurtrier des prisons états-uniennes, laissant des prisonniers sans soins face à une pandémie, augmentant le risque de clusters au sein même des prisons alors que plus de 1800 personnes meurent chaque jour du Covid-19 aux Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, les prisons sont un commerce lucratif reposant sur de grands centres pénitenciers privés et des prisons fédérales, avec le nombre de prisonniers le plus grands du monde représentant un quart de la population carcérale de la planète. Mumia Abu-Jamal est devenu un symbole de la lutte contre cette politique carcérale, amplifiée par les derniers gouvernements états-uniens.

C’est pour cela que nous devons défendre la libération de Mumia Abu-Jamal ainsi que l’ensemble des prisonniers politiques que les différents gouvernements à travers le monde laissent mourir du Covid dans des centres qui souvent n’ont aucun protocole sanitaire. Mais aussi de manière plus délibéré comme le prisonnier Dimitris Koufondinas en Grèce en grève de la faim depuis le 8 janvier et qui pourrait bien devenir le premier mort, sur le sol européen, d’un prisonnier en grève de la faim depuis Thatcher. Faisons entendre nos voix pour le respect des droits humains, le respect des droits des prisonniers !


Facebook Twitter
Invasion de Rafah : une nouvelle étape dans le génocide des Palestiniens

Invasion de Rafah : une nouvelle étape dans le génocide des Palestiniens

Du Vietnam à la Palestine ? En 1968, l'occupation de Columbia enflammait les campus américains

Du Vietnam à la Palestine ? En 1968, l’occupation de Columbia enflammait les campus américains

États-Unis. L'université de Columbia menace d'envoyer l'armée pour réprimer les étudiants pro-Palestine

États-Unis. L’université de Columbia menace d’envoyer l’armée pour réprimer les étudiants pro-Palestine

Mumia Abu Jamal, plus vieux prisonnier politique du monde, fête ses 70 ans dans les prisons américaines

Mumia Abu Jamal, plus vieux prisonnier politique du monde, fête ses 70 ans dans les prisons américaines

Netanyahou compare les étudiants américains pro-Palestine aux nazis dans les années 1930

Netanyahou compare les étudiants américains pro-Palestine aux nazis dans les années 1930

Surenchère xénophobe : La déportation des migrants vers le Rwanda adoptée au Royaume-Uni

Surenchère xénophobe : La déportation des migrants vers le Rwanda adoptée au Royaume-Uni

Argentine : 1 million de personnes dans les rues pour défendre l'université publique contre Milei

Argentine : 1 million de personnes dans les rues pour défendre l’université publique contre Milei

Argentine : la jeunesse entre massivement en lutte contre Milei et l'austérité

Argentine : la jeunesse entre massivement en lutte contre Milei et l’austérité