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Fabriquées « sur-mesure » pour mater la contestation !

Mouvement social à Hong-Kong. Une entreprise française vend des armes anti-émeutes aux autorités

Un mouvement social inédit est actuellement à l’oeuvre à Hong-Kong, où plus d’un million de personnes sont sorties dans les rues pour exiger le retrait d’un projet de loi qui faciliterait l’extradition vers la Chine, qui remettrait en cause l’indépendance juridique de l’île et surtout les droits démocratiques des hongkongais. La France, elle déjà bien rodée en terme de répression, a vendu du matériel anti-émeutes aux autorités, qui ont réprimé violemment des dizaines de milliers de personnes mercredi 12 juin.

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Un article du journal Libération, paru ce mercredi, atteste et confirme les dires selon lesquels une entreprise française aurait vendu du matériel anti-émeutes à Hong Kong, actuellement animé par des manifestations historiques.

(( Hong Kong face à un mouvement social massif de défense de droits démocratiques ))

En effet, la ville de Hong Kong est en proie à des manifestations massives, réunissant plus d’un million de personnes le 9 juin, et, selon les chiffres des organisateurs, 2 millions le 16 juin. Si plus d’un habitant sur 7 sort dans les rues actuellement, c’est contre le projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine, qui représenterait dés lors une attaque contre l’autonomie juridique dont jouit Hong-Kong depuis 1997. Malgré le credo officiel « un pays, deux systèmes », il est facile de discerner la volonté de contrôle de Pékin sur Hong Kong, puisque cette loi permettrait de faciliter l’extradition en Chine continentale notamment des opposants politiques au régime chinois mais également des hommes d’affaires chinois réfugiés à Hong-Kong.

Ayant fait sortir des milliers de hongkongais dans la rue depuis le 9 juin, le mouvement, qui a connu une répression massive notamment mercredi 12 juin, où la police a fait usage de flashballs et de spray au poivre pour disperser les manifestants, a poussé la dirigeante pro-chinoise Carrie Lam à déclarer la « suspension » du projet de loi. Seulement, cette déclaration est bien insuffisante aux yeux des hongkongais, qui ont maintenus l’appel à manifester du lendemain, qui a permis de réunir près de 2 millions d’individus dans les rues de la ville, en ayant pour mots d’ordre « le retrait total du projet de loi », sans quoi les manifestations continueront, au nom de leurs droits démocratiques.

(( La France, un exemple en terme d’exportations d’armes et de système répressif ))

Comme dit précédemment, le journal Libération a mis en lumière la vente par la France de 3 camions anti-émeutes munis de canons à eau, fabriqués « sur-mesure » et produits par les entreprises Sides et Essonne Sécurité. Malgré le fait que, selon ce même article, les camions n’auraient pas été utilisés contre les manifestants ces derniers jours à Hong Kong, cela renforce d’autant plus la présence de la France sur le marché d’armements à l’international.

Présence ayant déjà largement fait ses preuves : 3ème exportateur à l’échelle mondiale, le marché des armes françaises représente 7 % du marché mondial, et, selon le rapport annuel du gouvernement au Parlement sur les exportations d’armements, la vente d’armes aurait rapporté à la France 9,1 milliards d’euros en 2018, soit 30 % de plus qu’en 2017.

En fournissant l’Arabie Saoudite en équipement militaire, la France se rend complice de crimes de guerre perpétrés au Yémen, pays vivant une des plus graves crises humanitaires à l’heure actuelle. La puissance impérialiste qu’est la France n’a en effet aucun scrupule à favoriser les profits au prix de milliers de vies, et cette position pourrait bien s’accentuer si la répression à Hong Kong est maintenue, voir accentuée.

Pour les grandes puissances capitalistes, la France n’est pas seulement un exemple en terme de commerce et de vente d’armes, elle l’est aussi en terme de système répressif. En effet, la répression visible actuellement à Hong-Kong, considérée comme « les pires violences politiques depuis 1997 », avec l’utilisation de flashballs et de gaz au poivre par la police, sur une foule de milliers de personnes pacifiques, fait écho à la violence répressive à laquelle le mouvement des gilets jaunes à fait face en France.

Après 6 mois de mobilisation et un bilan de près de 2500 blessés du côté des manifestants, la France, en prenant un tournant autoritaire et liberticide, a fait ses preuves en terme de répression. En terme de politique intérieure comme de politique extérieure, la France prend de plus en plus les traits d’un Etat policier, cherchant à éteindre tout mouvement social en interne, et participant à la répression sociale à l’extérieur de ses frontières.


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