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JUSTICE DE CLASSE

Mort de Rémi Fraisse. La Cour de cassation confirme le non-lieu en faveur du gendarme

Six ans après la mort de Rémi Fraisse, la Cour de cassation a confirmé le non-lieu en faveur du gendarme qui avait tiré la grenade, causant la mort du jeune militant écologiste. Une décision qui ne fait que confirmer le caractère de classe de la justice, qui protège et laisse les policiers dans l’impunité la plus totale.

Irène Karalis

23 mars 2021

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Il y a six ans, Rémi Fraisse, un jeune militant écologiste et botaniste de 21 ans, participait à un festival organisé en soutien à la lutte contre la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn. À 1h40 du matin, plusieurs explosions ont lieu, et alors que le militant se trouve à une quinzaine de mètres des gendarmes, il reçoit une grenade OF F1 « offensive » dans le dos qui lui sectionne le haut de la colonne vertébrale et le tue sur le coup.

La police avait déjà tenté d’étouffer l’affaire en prétextant que Rémi Fraisse était mort d’une overdose, avant de finalement reconnaître la répression qui a eu lieu cette nuit-là. Mais en janvier 2018, les juges d’instruction rendent un non-lieu et le 7 mai 2018, la Cour de Cassation confirme la décision du parquet de Toulouse. Le 10 octobre 2019, l’avocat général demande une confirmation du non-lieu, et le 9 janvier 2020, la cour d’appel de Toulouse confirme la décision de justice.

La famille Fraisse décide alors de former un pourvoi et de déposer un recours devant la Cour de Cassation. Mais la loi a rendu sa décision ce mardi 23 janvier et confirme le non-lieu en faveur du gendarme ayant tiré la grenade, estimant que ce dernier n’est pas responsable de la mort de Rémi Fraisse et a fait un usage « absolument nécessaire » et « strictement proportionné » de son arme. La famille de Rémi Fraisse ne s’attendait pas à mieux de la justice, sa mère et sa sœur « ne se [faisant] pas beaucoup d’illusions » selon leur avocate Claire Dujardin. La famille a déjà annoncé qu’elle saisirait la Cour européenne des droits de l’homme.

Si les grenades offensives responsables de la mort de Rémi Fraisse ont été interdits quelques jours après le drame, la police continue aujourd’hui de disposer d’un arsenal répressif pour réprimer, mutiler et tuer dans les manifestations et dans les quartiers populaires. Le cas de Rémi Fraisse n’est pas un cas isolé et rappelle les nombreux cas de mutilation pendant le mouvement des Gilets Jaunes, ou encore la mort d’Adama Traoré et de nombreux autres dans les quartiers populaires. La décision de la justice, loin d’être étonnante, confirme le caractère à deux vitesses de la justice, qui protège et laisse le policier coupable de la mort de Rémi Fraisse dans l’impunité la plus totale, mais n’a pas hésité à condamner des centaines de Gilets Jaunes à de lourdes sanctions pour s’être soulevés contre la précarité.


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