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Italie

Milan. Des lycéens occupent leur établissement après la victoire de l’extrême droite

Alors que la coalition d'ultra-droite avec Berlusconi, Salvini et Meloni en cheffe de file, est sortie gagnante du scrutin de lundi matin en Italie, les lycéens de Manzoni à Milan ont décidé d'occuper leur établissement. Une première réaction qui en appelle d'autres.

Petra Lou

28 septembre 2022

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Crédit photo : collectif politique Manzoni

« Ce matin, nous étudiantes et étudiants du [lycée] Manzoni, nous avons occupé notre école pour nous permettre d’échanger à propos de la situation à laquelle nous devons nous affronter. Crises et désastres climatiques sont désormais à l’ordre du jour, emplois précaires et toujours davantage d’exploitation nos promesses d’avenir, jusqu’à la mort parfois, et, comme si cela ne suffisait pas, voilà venu le temps d’une période politique dangereuse et répressive, comme en témoignent les derniers résultats électoraux. [...]"

"Nous avons décidé que nous ne voulions pas rester immobiles à regarder, nous ne resterons pas passifs face à un présent qui veut nous interdire d’avoir un futur. […] Nous voulons le dire clairement, à Meloni, à la Confindustria, à ceux qui nous répriment : nous ne sommes plus disposés à reculer, à faire comme si de rien n’était et à attendre que vous changiez les choses (sic) ».

Pour justifier leur occupation, les lycéens de Manzoni, dans le centre-ville de Milan, ont écrit ces mots à l’occasion d’un communiqué et d’une occupation décidée en réaction à la victoire de la coalition, dirigée par la formation d’extrême droite Fratelli d’Italia, lundi dernier en Italie. Au lycée artistique Ego Bianchi dans la ville de Cuneo, près de Gênes, on leur renvoie la balle, une banderole « Non à Meloni », accompagnée de nombreux panneaux dans les couloirs de l’école, est accrochée sur la devanture de l’école.

Depuis l’occupation des lycéens à Milan a pris fin. Pour l’heure, elle n’a pas fait beaucoup d’émules et reste une réaction très localisée. Elle en appelle d’autres. Contre l’extrême-droite, mais aussi, et c’est ce qu’ont tenu à exprimer les lycéens de Manzoni, plus largement contre un système qui n’a pas fini de les exploiter, sur fond d’inflation galopante, jusqu’à créer les conditions de la "victoire" de la coalition dirigée par Meloni.

La semaine dernière, Giuliano De Seta mourrait au travail. Il est le troisième lycéen mort d’un accident du travail dans le contexte d’un stage professionnel en Italie (obligatoire pour passer le bac, L’aternanza Scuola Lavoro), après Giuseppe Lenoci, 16 ans, décédé dans une usine thermo-hydraulique et Lorenzo Parelli, 18 ans, mort dans une usine d’accessoires mécaniques.

Face à la destruction des conditions de travail, contre la précarisation de la jeunesse et l’utilisation de la professionnalisation des études par le patronat et l’Etat pour l’exploiter toujours davantage, mais aussi contre la perspective d’un nouveau gouvernement d’ultradroite autour de Meloni, l’occupation de Manzoni aura déjà eu le mérite de rappeler à la jeunesse italienne, et aux travailleurs, que l’urgence était à la lutte.

Le message aura sans doute au moins un peu été entendu. Il est du moins arrivé jusqu’à Matteo Salvini, dirigeant de la ligue du Nord et membre de la coalition victorieuse ce lundi et ancien étudiant de ce lycée milanais, qui interrogé sur le sujet, a prétendu vouloir se faire inviter aux Assemblées de l’occupation pour débattre. Ce à quoi les lycéens ont répondu dans un communiqué : «  Nous sommes les lycéens et lycéennes du Lycée Classique Manzoni, nous ne voulons pas d’une personne raciste, sexiste et xénophobe, dans notre école.  ».


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